Le cardinal Barbarin à Lyon, septembre 2016. SIPA
L’ascension du cirque médiatico-judiciaire
Par Régis de Castelnau
On sera globalement d’accord avec cet intéressant et courageux billet de Régis de Castelnau [Causeur, 25.05]. L’indécente campagne, tous médias confondus, contre le cardinal Barbarin, rappelle, toutes proportions gardées, les immenses campagnes de même provenance menées naguère contre le pape Benoît XVI. Du Ralliement à la République autoritairement imposé aux Français par Léon XIII [1892], aux sanctions vaticanes contre l’Action française [1926], jusqu’à son immigrationnisme et son mondialisme actuels, l’Eglise Catholique est pourtant allée – sans en tirer aucun profit – de concession en concession au monde moderne, ou postmoderne. Jusqu’à, semble-t-il, avoir tiré un trait sur l’Europe chrétienne, réputée perdue, y compris en haut-lieu par les autorités catholiques les plus conservatrices. Pourquoi attaque-t-on ou défend-on encore l’Eglise ? Sans-doute parce qu’elle est consubstantielle de ce que fut l’Europe chrétienne qu’elle a largement contribué à former et de ce qu’il en reste ; en raison de son ordre interne, qui demeure en grande part étranger au démocratisme, au subjectivisme, au relativisme régnants ; à cause des principes d’ordre moral qu’elle continue d’affirmer à l’opposé de la doxa, parfois avec quelque courage. Sans compter ce qui la définit de supérieur et de transcendant qui fait qu’elle ne peut – sans reniement radical – se prosterner devant le mercantilisme absolu et les idoles matérialistes de la société marchande mondialisée. Celle-là même, pour revenir au cardinal Barbarin, qui n’hésite pas à traîner dans la boue les meilleurs serviteurs de l’Eglise. LFAR
Le cardinal Barbarin, prélat pénible, avait fait l’objet l’année dernière d’un joli lynchage, mais qui, surprise, ne fut que médiatique. Parce que la Justice refusa de se laisser instrumentaliser et intimider. Et appliqua le droit. Oui oui, ça arrive. D’où un ferme classement sans suite des plaintes fantaisistes, après une enquête préliminaire fouillée. Malgré les interventions intempestives de membres du gouvernement socialiste, en particulier Manuel Valls, et une campagne de presse acharnée. L’objectif n’était pas de poursuivre et de faire condamner les prêtres ayant commis des abus sexuels. Mais bien de faire un carton sur une autorité ecclésiastique.
Comme d’habitude, j’étais intervenu pour ma classique dénonciation de ces lynchages médiatico-judiciaires que je n’aime pas trop. Pour être qualifié « d’avocat catholique bien connu », sur Canal+, ce dont je ne me lasse pas.
On nous annonce aujourd’hui que les « victimes » remettent le couvert, en choisissant, comme par hasard, la procédure de « citation directe » à l’initiative de particuliers. Normalement, c’est le parquet qui diligente les poursuites, mais il existe une particularité en droit pénal français, celle qui « délègue » aux particuliers qui se prétendent victimes la possibilité d’engager des poursuites. C’est une procédure assez rare. En effet la voie normale, après le classement sans suite du parquet, pour ceux qui voulaient continuer à s’acharner, aurait été de saisir un juge d’instruction par le biais d’une plainte avec constitution de partie civile.
Ainsi ne soit-il pas
Ah oui, mais non, plutôt que de tomber sur un nouveau bec après une instruction contradictoire, c’est beaucoup plus intéressant d’aller directement à l’audience, de convoquer les médias, de citer des vedettes peoples : en clair, organiser un cirque pour le journal télé et la presse gourmande. Il est probable qu’on y verra, entre autre Flavie Flament chargée par le gouvernement socialiste d’un rapport sur la prescription en matière d’abus sexuels. Sur le plan juridique tout cela ne devrait normalement aller nulle part, et déboucher sur des relaxes. Mais on ne sait jamais, avec une bonne pression médiatique, et comme c’est déjà arrivé, la rigueur juridique pourrait partir en vacances. Et puis de toute façon on va se régaler de voir les mitrés sur le banc d’infamie. Ce qui est quand même l’objectif premier.
Déjà la presse s’est mise au diapason et nous annonce : «Pédophilie: le cardinal Barbarin cité à comparaître en septembre ». Joli, non ? Cela laisse penser tranquillement que monseigneur Barbarin est poursuivi (par le parquet bien sûr) devant le tribunal pour pédophilie. C’est un mensonge, mais si on respecte la déontologie journalistique dans la titraille, on ne va pas s’en sortir. Il y a du papier à vendre et des clics à compter.
Allez, continuons à taper sur les cathos, c’est amusant, et en plus c’est sans danger. •
Régis de Castelnau
avocat
Cette meute de lâches, de couards et de minables s’attaque au cardinal Barbarin sachant pertinemment qu’elle ne risque rien. Les marx- medias se pourlèchent à l’avance les babines.. Bien sûr cette racaille se garde bien de poursuivre les imams des mosquées des zones de non-droit prêchant la haine et la guerre civile, car ils en ont une peur bleue. Et ce n’est pas le triomphe de l’énarchie au pouvoir qui va arrêter la course vers l’abîme.