Le bien commun est le bien du tout qui permet la réalisation du bien des parties, parce que le bien est ce que toute chose désire et qui permet sa perfection et son perfectionnement.
Les Capétiens l’avaient compris et ont d’ailleurs été les premiers à mettre en pratique un « développement durable politique » : de leur vivant, ils ont sacré leurs fils pour que l’œuvre puisse être continuée. C’est le pilier de la continuité, le premier des sept piliers capétiens. Des Capétiens qui avaient pour règle de servir, et non de se servir ; qui se sont aussi appuyés sur un système d’hommes dans lesquels ils avaient confiance (ce qu’ils appelaient loyauté). Ils se sont appuyés sur la liberté : ils ont gardé une autonomie et ont autorisé cette autonomie pour des personnes, des communautés, comme les villes franches. Ils ont adopté un système de règles simples et compréhensibles par tous, les règles fondamentales du royaume. Ils avaient le sens de la mesure, qui évite les aventures abracadabrantes. Et enfin, ils voulaient la justice (qui n’est pas l’égalité), c’est-à-dire rendre à chacun ce qui lui était dû. Service, continuité, confiance, liberté, simplicité, mesure, justice : voilà les conditions du bien commun mises en place par les Capétiens, qui leur ont permis de rester huit cents ans au pouvoir. •
La notion centrale est le temps long. Le temps long est une condition nécessaire pour servir le bien commun, surtout dans l’état actuel de notre pays. Et donc la nécessité de mettre en place un système qui permet le temps long.
L’État est la cause qui met en place les conditions de réalisation : en premier, des lois simples, connues de tous et compréhensibles par tous, dans le cadre du bien commun.
Nous avons autour de nous une nature et des personnes qui ne sont pas de notre fait : c’est un patrimoine dont nous sommes dépositaires, que nous devons développer et transmettre.
Le développement durable est une condition structurelle du bien commun car il entraîne la responsabilité, celle de chacun à son niveau.
Il n’y a pas de France d’en haut et de France d’en bas, il y a un France, verticale, qui se projette sur un axe horizontal.
Je ne sais pas si nous allons instaurer ou restaurer la monarchie. Je serais favorable à une instauration. Nous sommes encore loin de ça. Une restauration ne fait pas très neuf… mais parfois, pour être moderne, il faut être archaïque, au vrai sens du terme : avoir connaissance de ce qui s’est passé.
Je souscris entièrement aux propos du Prince Jean.
Une instauration, plutôt qu’une restauration. Cela me paraît une intuition fondamentale.