François Bayrou, « miraculé du “dégagisme”» … En sursis ?
Par Mathieu Bock-Côté
C’est du Québec et dans le Journal de Montréal [13.06] que Mathieu Bock-Côté tourne son regard vers la France ; celle des législatives. Regard toujours lucide qui va au fond des choses. A l’essentiel. LFAR
Tournons un instant notre regard vers la France.
Emmanuel Macron, le nouveau président de la République, a confirmé son succès du mois dernier en remportant le premier tour des élections législatives visant à former l’Assemblée nationale.
Son parti, La République en marche, qui n’existait pas il y a deux ans, a remporté une victoire écrasante.
Effondrement
Ce qui ressort surtout de cette élection, c’est l’effondrement des grands partis de gauche et de droite.
Le Parti socialiste, la force dominante à gauche depuis le début des années 1970, sera condamné à une députation rachitique. Les républicains, qui représentent la droite, s’effondrent aussi. Quant au Front national, il sera condamné à une députation insignifiante.
Évidemment, il ne faut pas confondre les apparences avec la réalité. Si une partie de la classe politique est renversée, l’idéologie dominante demeurera la même.
La France de Macron chantera la gloire de la mondialisation, de l’Union européenne et de la «diversité», même si le nouveau président le fait avec un talent indéniable.
Il n’en demeure pas moins qu’une partie significative de la population a voulu renverser la table et congédier les politiciens auxquels elle est habituée.
Dégagez! On veut voir de nouveaux visages, en finir avec les oppositions habituelles. C’était le cri de colère de ces élections.
Tout cela s’accompagne d’un parfum de révolte. On parle ainsi de dégagisme.
Québec
Le dégagisme s’est fait sentir ces dernières années.
Il n’est pas étranger à la victoire de Trump et à celle du Brexit. Il vient de servir Emmanuel Macron, qui se réclame du progressisme.
Autrement dit, le dégagisme peut servir aussi bien la gauche que la droite. Il peut servir de rampe de lancement à n’importe qui et à n’importe quoi. Il témoigne de l’exaspération populaire devant une classe politique aussi insignifiante qu’impuissante.
Et il n’est pas interdit de penser que le dégagisme frappe aussi le Québec. •
Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l’auteur d’Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, vient de paraître aux éditions du Cerf.
N’oublions pas le cosmopolitisme latent d’une jeunesse habituée par leurs études à travers l’Europe et les USA à se trouver à l’aise dans n’importe quelle grande vile du monde ! Le patriotisme pour elle est une vieille lune !
Aussi entre cet état d »esprit, plutôt tolérant et la déchristianisation seule la génération des retraités garde un doux sentiment pour ce beau pays de France !
Quant à la génération de la manifestation contre le « Mariage pour tous » et Sens commun, elle ne pourra pas s’imposer par les urnes !
Alors l’avenir s’assombrira, la rue sera à nouveau le spectacle de manifestation qui, cette fois risquerait, d’être sanglante !
on peut craindre que MBC et R. Vachy aient parfaitement raison ,on pourrait ajouter quelques touches de pinceau au tableau mais il est déja trés clair……..