par Gérard Leclerc
Hier, nous parlions écologie*. Aujourd’hui, nous sommes obligés de parler écologie humaine. Patatras ! Autant, je me sentais des affinités avec Nicolas Hulot, autant j’ai grand peur de me trouver en opposition radicale avec Emmanuel Macron à propos d’une nouvelle transgression majeure, celle qui concerne la PMA, la procréation médicalement assistée. Le candidat avait clairement affirmé son accord à une extension de la PMA pour les couples de femmes, tout en attendant l’avis que devait prononcer le Comité consultatif national d’éthique. Le comité s’étant prononcé hier et d’une façon favorable au projet d’extension, il y a tout à craindre d’un futur projet de loi. Sans doute, Emmanuel Macron avait-il aussi énoncé son souci de ne pas provoquer de nouvelles fractures nationales, comme pour le mariage homosexuel. On peut craindre néanmoins, sous l’influence des lobbies et des médias massivement acquis à une certaine conception des mœurs, d’entrer dans une autre bataille qui, à nouveau, divisera profondément le pays.
Bien sûr, on est obligé de partir d’un fait, celui du flottement généralisé des conceptions du monde, flottement que l’on est bien obligé de référer à la diffusion d’un nihilisme sournois. Il n’y a plus de convictions communes. On est donc obligé de se référer aux discussions de cette instance très particulière qu’est un comité d’éthique. Comité, dont les procédures sont assez proches de celles définies par Habermas, sans les lourdeurs propres aux rapports de force politiques. Encore faut-il, pour se mettre vraiment d’accord, pouvoir s’appuyer sur un minimum de perceptions communes. Force est de constater que ce minimum est plus que problématique. Et par ailleurs, le dernier mot appartient tout de même au politique qui tranchera, en accusant encore plus, sans doute, les incompatibilités.
On aura l’occasion de traiter amplement le sujet lui-même. Mais comment ne pas reconnaître que la transgression envisagée porte atteinte au cœur de la vie même, là où s’élabore le fruit sacré de l’amour humain. Cœur que la Providence a disposé avec la différence des sexes. On a beau dire que c’est par compassion que l’on veut permettre aux femmes en souffrances d’accéder à la maternité. Ce qui sera atteint, c’est la reconnaissance native, la plus délicate, celle que l’enfant perçoit simultanément dans le sourire de la mère et l’ombre protectrice du père.
On en arrive à l’eugénisme . Tout devient « un droit » dans cette société qui se veut égalitaire. Droit à la vie comme à la mort droit au travail à la richesse au logement et droit au bonheur comme dans la constitution américaine. Un monde de robots.
Diire que la vie ca se mérite, que c’est un perpétuel combat que chacun à tour de rôle à son heure et qu’il y a temps pour tout comme dans le Cantique des Cantiques .. Dire ça est taxé de pessimisme dépressif. On force la nature de toutes les manières et on l’asservit à nos besoins nos choix et notre volonté.
« Un enfant quand je veux et comme je veux » .. Pourquoi pas? On le fait naître à sa guise sans lui demander son avis . impossible alors de rejeter sur d’autres une telle responsabilité
A méditer : la PMA porte ouverte à la GPA ultime asservissement de la femme après la prostitution. .
Moins d’un tiers commande, les deux autres tiers aspirent à la paix. La filiation; n’est que la suite logique de la perte de nos traditions. L’écologie mondialisée; foutaise elle cache une guerre larvée faite au nom du dieu esprit. Le silence après les urnes; doute, attente, rien compris, ou bien le rêve de croire encore et encore du bien fondé de nos institutions et de l’intelligence patriotique de ceux qui en vivent, à nos dépends. Les trois plaies de l’être humain sur cette planète; la politique et son contingent de profiteurs, la religion dite monothéiste qui permet sous son manteau de pratiquer en son nom les pires atrocités, l’agriculture dévoyée par les marchands de poisons; puisque nous sommes touchés de plus en plus tôt par le ou les cancers. L’espoir des gens d’en bas, des gens de France, d’Europe et d’ailleurs, de bien vivre sur cette terre s’épuise.
Toutes ces « avancées » sociétales sont des manoeuvres électoralistes visant à contenter une certaine catégorie de population ( qui, souvent, n’en demandent pas tant mais peuvent faire preuve ultérieurement de gratitude électorale) tout en soumettant les autres au silence ou à
l’ acquiescement par respect d’une tolérance imposée. Leur promoteurs mettent souvent en avant leur coût budgétaire modique, à l’inverse de mesures de redistributions ou de baisse des prélèvements qui recueilleraient pourtant un assentiment plus fort et plus général. C’est faux bien sûr, nous savons tous instinctivement combien les conséquences négatives vont peser sur les exercices et générations à venir en terme de santé publique, de carences éducatives, d’encombrement des institutions judiciaires…Qui va payer, et combien, en pensant aussi au « coup d’après », car pourquoi seules les femmes ( et pas les hommes, ni les « autres » sexes ) pourraient-elles avoir ainsi accès à la procréation: Ne nous leurrons pas, ce n’est pas de la science -fiction . Si c’est encore techniquement impossible aujourd’hui, cela le sera demain, surtout si les chercheurs trouvent les financements nécessaires.
Et encore après cette faculté pourrait cette fois être réservées aux technocrates : bienvenue donc au Meilleur des mondes.
Et bien parfait ! Si les hommes pensent qu’être enceinte comme les femmes c’est l’accomplissement de leur vie .. Qu’ils prennent leur place !
Mais tant que le sexe reste un marché et que l’enfant en fera partie qu’on ne vienne pas parler de libération des femmes et de progrès .
A s’éloigner comme on fait de la nature , en cherchant à l’asservir et en « profiter »au maximum , en se prenant pour un » deus es machina » l’être humain court à sa perte et c’est tant mieux pour les autres espèces qui survivront.
Excusez-moi mais il y a des moments où c’est trop et si la GPA suit la PMA comme c’est probable alors je pense que c’est la fin de notre civilisation.
Cincinnatus, ce n’est jamais la fin de la civilisation tant que nous pouvons transmettre à nos enfants, petits–enfants, ce qui la fonde et la fait perdurer.. Voyez vous, je ne connais aucun de mes petits-enfant qui voudraient avoir deux mamans ou deux papas. Aurons encore le droit de leur poser la question? Là n’est pas le problème, une civilisation s’assume tous les jours, jusqu’au dernier souffle, Résistons. Après tout, c’est ce qui nous fait vivre et nous permet de leur donner ce goût de la vie. Un patrimoine n’est jamais que matériel, il est aussi spirituel et celui là vit tous les jours.
Pardonnez-moi, Cincinnatus, mais vous employez le mot « eugénisme » à rebours de son sens habituel. Je sais qu’il a mauvaise presse, mais ce n’est pas une raison pour l’utiliser de manière erronée afin de marquer de manière défavorable les idées que l’on n’aime pas. L’eugénisme n’est en aucune façon le droit à plier l’espèce aux fantaisies de chacun, mais au contraire la soumission de l’individu à l’espèce, dans le but de conserver une descendance saine. Sparte était eugéniste, mais si la LGBT y avait exposé ses lubies, ses orateurs auraient eu de grandes chances d’être assommés à coup de bâtons.
Vous avez raison Antiquus mais je voulais dire maladroitement qu’à jouer avec les procréations filiations et autres on en arrive à l’eugénisme car on va bientôt demander un fils plutôt qu’une fille et des yeux verts plutôt que bleus… Quand une porte s’entr’ouvre le vent s’engouffre. .
Merci aussi de votre commentaire. Henri . Je n’ai plus de (très) jeunes à la maison et ce que. Je vois de cette mondialisation progressiste me navre .
Merci de votre réponse, Cincinnatus. Cependant « demander un fils plutôt qu’une fille » est aussi le contraire de l’eugénisme, car cette option scientifique considère au contraire la généalogie féminine aussi importante que la masculine. Quant à la couleur des yeux, vous faites évidemment référence aux théories racistes de Houston Chamberlain et Vacher de Lapouge. Cependant, même les théories insoutenables de ces auteurs ne classaient pas les yeux bleus parmi les caractères déterminants de la race, mais comme un accessoire marqueur. Même sur ces points, l’eugénisme est totalement étranger à la conception libérale-libertaire à l’origine de cette déplorable législation.
Une journée n’est jamais perdue lorsqu’on apprend quelque chose
Merci