Ce sont deux personnalités en réalité bien dissemblables – par la nationalité, le sexe, la vie, les fonctions exercées, l’envergure politique, la marque, enfin, qu’ils laissent sur leur époque et même sur l’Histoire – dont la disparition presque simultanée est commentée si l’on peut dire conjointement et très largement ces jours-ci. Un concert d’hommages unanimes salue leur départ. Mais nous ne trouvons pas que ces hommages soient fondés sur des considérations très justes.
A quoi se résument en définitive les mérites de Simone Veil, si amplement célébrés et même magnifiés ? Tout d’abord d’avoir subi la terrible épreuve de la déportation et des camps. Peut-être s’y est-elle personnellement comportée avec courage ou même un certain héroïsme, mais un héroïsme vécu dans une situation subie, du simple fait de sa naissance, non pas à raison d’un quelconque choix ou d’un engagement pouvant être qualifié d’héroïque. Comme il y en eut un certain nombre, de divers ordres, au cours de la guerre. Ensuite, d’avoir, dit-on, œuvré à l’émancipation des femmes, à la défense de leurs droits, comme on dit aujourd’hui, et, finalement, d’avoir fait voter la loi sur l’avortement. On nous excusera de ne pas y voir un mérite, mais plutôt une étape de notre décomposition sociale. Rien, en tout cas, qui pût servir la grandeur de la France. Enfin, Simone Veil est créditée d’avoir présidé le parlement européen, d’avoir œuvré pour l’unité de l’Europe. Mais que reste-t-il aujourd’hui de tout cela ? Quelles réalités ? Si ce n’est des désillusions et des nuées ? On pourra bien faire entrer Simone Veil au Panthéon. Cela ne changera rien à l’importance de son existence pour la France. Soit négative, soit plutôt médiocre.
Helmut Kohl est d’une tout autre envergure. Celle d’un homme d’Etat véritable qui a servi son pays, ce qui ne nous paraît pas être le cas de Simone Veil. Il a certes poursuivi les efforts entamés par Charles De Gaulle et Konrad Adenauer pour pacifier les relations franco-allemandes, y compris dans l’ordre de la mémoire. Sans-doute était-il aussi animé d’un certain esprit « européen », en un sens compatible avec les patriotismes des divers peuples d’Europe. A commencer par le sien. Mais c’est, à notre avis, à tort qu’on le crédite en premier lieu de cette disposition d’esprit. Le grand œuvre de Kohl, ce n’est assurément pas la construction européenne, si mal en point de nos jours, mais bien davantage la réunification allemande, qu’il a voulue, menée, décidée, d’une main ferme, d’une volonté souveraine et en patriote allemand. Là est, d’ailleurs, l’un des faits décisifs qui ont marqué l’histoire européenne des trente dernières années et la marquent encore d’un poids considérable. Considérable, même s’il ne fut pas à notre avantage et sans-doute pas non plus à l’avantage du projet de construction européenne.
Il n’y a, en vérité, guère de commune mesure entre la destinée politique et nationale de Simone Veil et celle d’Helmut Kohl. •
Madame Simone Veil née Jacob est une personne éminemment respectable.Toute critique à son égard me semble déplacée. Mais, hélas, elle est instrumentalisée à des fins politiques. Le tsunami d’hommages et de louanges me paraît excessif. A ce rythme, elle sera bientôt canonisée et au lieu d’une sépulture familiale paisible et rassurante, on parle de l’enterrer au Panthéon : ce lugubre temple du néant. Les médias, bien sûr, en font des tonnes à des fins douteuses. Le général de Gaulle, lui, a refusé le Panthéon. Il reste à espérer que la raison l’emportera. Ce qui n’est pas sûr !
« Madame Simone Veil née Jacob est une personne éminemment respectable.Toute critique à son égard me semble déplacée. »
Et pourquoi ? Votre jugement de sa « respectabilité » n’est pas forcément le jugement de « tous » ! Je ne la trouve pas « respectable » (éminemment ou pas) et je ne suis pas la seule.
Dès lors, ayant un « jugement » différent du votre et de la nomenclatura gauchiste/ue, nous nous permettons de ne pas apprécier ce personnage et surtout pas ses actes.
Elle est belle votre république qui interdit tous les avis divergents, hein !?