Par Antiquus
Commentaire reçu le 5.07.2017
Encore une fois, nous ne traitons pas ici de la respectabilité de Simone Veil en tant que personne. Ce n’est pas notre objet. Nous traitons des conséquences de son action politique pour la communauté nationale. Ce qu’Antiquus examine ici et qui est tout autre chose. Simone Veil va donc entrer au Panthéon aux côtés de quelques penseurs et acteurs de la Révolution. Elle y a, de ce point de vue, sa place. LFAR
Une fois de plus, on nous intime l’ordre de nous taire à propos de l’ancienne ministre . Est-ce parce qu’elle est morte et que l’on ne doit pas médire des morts? C’est une maxime de bonne éducation, donc privée, et qui n’a rien à faire ici, où nous discutons de sujets politiques.
Il est vrai que Simone Veil ne voulait pas ce qu’elle a produit. Le moins que l’on puisse dire est qu’elle n’a pas haussé le ton pour s’opposer aux dérives – prévisibles – de la loi dont elle était le promoteur. Il est vrai que son image d’icône du féminisme et des « droits de la femme » en eût pâti. Mais la raison déterminante de son indifférence est tout autre: Simone Veil n’avait qu’aversion pour la France de la filiation que nous vénérons. Pour elle, l’épuisement du peuple français par la dénatalité n’avait aucune importance. On l’a bien vu en 2009 lorsque Sarkozy, dans un souci de s’attirer les voix du FN, créa un éphémère ministère de l’identité française…et de l’immigration. Ce n’était évidemment qu’une silhouette de carton, mais Simone Veil mobilisa l’indignation des « éclairés » en déclarant qu’il ne pouvait pas exister de ministère de l’identité française parce qu’ « Il ne doit pas exister une autre acception de la France que son acception administrative : telle est la conséquence de la Constitution de 1791. C’est l’acquis de la révolution : la France, c’est ce que la loi décide. »
Et, pour soutenir cette campagne, le « chercheur » antiraciste Michel Wieviorka, (écrit : ) cette création « attise les crispations sur l’immigration, car l’objectif est bien de traiter d’immigration, l’essentiel des points soumis à débat concerne cette question ». Il aurait « préféré un débat sur la façon de faire face à la crise ou de développer une politique de la ville efficace » et ajoute que l’existence d’un ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale « est une catastrophe intellectuelle et politique ».
Voilà dans quel camp se situait Simone Veil ! Dès lors les pieux silences me paraissent de la pure sidération. •
Les déclarations de Veil sur l’identité purement administrative de la France sont ignobles ( et ce n’est pas parce que Veil a eu une jeunesse tragique qu’il faudrait s’abstenir de toute critique à l’égard de ses positions politiques contrairement à ce que voudrait imposer la tyrannie du politiquement correct ) mais parfaitement prévisibles de la part d’une libérale. Pour le libéralisme, les peuples n’existent pas, il n’y a que des populations, composées d’atomes indifférenciés définis en termes de travail, de production et de consommation. Le libéral Jacques Attali ne déclarait-il pas que la France était comme un hôtel, devant être ouvert à tous les vents, et à qui voulait s’y installer. Pour les libéraux, profondément indifférents à l’histoire et aux enracinements charnels, idéologues du laisser-passer, la nation, la partie sont des aberrations que la logique du marché doit détruire.
Le mélange des deux Simone gêne la compréhension du texte. La philosophe et la ministre sont deux personnes distinctes.
Il y a sans doute eu une coquille au début de l’article et qui induit en erreur tandis qu’il est question, ici, de Simone Veil avec un « V » et non un « W » …
Vous avez bien-sûr raison. La fâcheuse coquille a été corrigée. Merci !