Que la France paye aujourd’hui l’erreur libyenne de Nicolas Sarkozy, c’est ce dont plus personne – ou presque – ne doute.
Sarkozy, dans l’affaire, tentait de recouvrer sa popularité perdue, comme il l’avait fait avec la libération des infirmières bulgares, au temps de Cécilia.
BHL – qui fut dans l’opération libyenne son âme damnée – s’y était agité et impliqué comme jamais, pénétré de son ambition intime. Celle de l’écrivain engagé dans l’Histoire : Chateaubriand libérant la Grèce des Ottomans ; et Malraux l’Indochine du colonialisme français, â l’époque du Jeune Annam.
Mais ni le régime d’opinion ni le romantisme littéraire ne sont propices à la conduite d’une politique étrangère.
On sait ce que nous a coûté l’élimination du régime Kadhafi : la dispersion de ses arsenaux d’armes modernes à travers l’Afrique et l’Orient. Au profit des diverses obédiences terroristes. Et, en l’absence d’Etat, le littoral libyen devenu la base du flot des migrants en transit pour l’Europe ; la base de ce trafic humain qui, chez nous, intensifie le grand remplacement. Sans compter les conséquences d’ordre économique.
Quant aux printemps arabes dont on nous a tant rebattu les oreilles, qu’en reste-t-il ? BHL l’expliquera aux naïfs persistants. Et, en sous-ordre, Bernard Guetta sur France Inter.
Emmanuel Macron a au moins compris que les Etats faillis sont une plaie. Raison pour laquelle il dit ne pas en vouloir un en Syrie. Et, sur ce point, il a raison.
On sait qu’il vient de recevoir à Saint-Cloud – autre site hérité de la monarchie – les deux principales autorités subsistantes et antagonistes au sein du chaos libyen. Celle de l’Ouest, civile, siégeant plus ou moins à Tripoli, et celle de l’Est, militaire, capitale Benghazi.
Cette partition – mais la Libye, nation tribale, en connaît bien d’autres – ramène â la situation d’après la Seconde Guerre mondiale où se posa la question de savoir ce que l’on pourrait bien faire de ce grand territoire dépeuplé, politiquement improbable. Allait-on créer un, deux, ou trois Etats ? Les vainqueurs du conflit mondial s’interrogèrent. Idriss el Senoussi apparut capable de fédérer les tribus du grand territoire indéterminé et la Libye fut créée. Idriss el Senoussi devint Idriss 1er et la Libye un royaume. Un royaume assez longtemps raisonnable et paisible.
On sait que le renversement du roi Idriss (1969) par un groupe de jeunes officiers, à l’instar de ceux qui moins de vingt ans plus tôt, avaient renversé le roi Farouk en Egypte (1952), n’a pas mis fin à l’Etat libyen. Comme Nasser en Egypte, Kadhafi – autre colonel – s’était dégagé du groupe d’insurgés. Comme Idriss, la diversité de ses origines, ses mariages, lui ont permis de maintenir, si l’on peut dire, l’unité libyenne. Simplement, â l’autorité du vieux roi Idriss, débonnaire et conciliante, s’en substitua une autre, féroce et souvent erratique, excentrique et mégalomaniaque. Une autorité, néanmoins.
Dans ces conditions, anciennes et nouvelles, dont le chaos actuel, Emmanuel Macron a-t-il quelque chance de concilier les chefs libyens rivaux qu’il a réunis à Saint-Cloud ? Une chance que se reforme un Etat libyen disposant de quelque force, unité, autorité, capacité d’action ? Une chance de réparer l’erreur du trio Sarkozy-Fabius-BHL ?
Sans-doute a-t-il raison de le tenter, selon les intérêts de la France, même si les motifs de douter de son succès sont nombreux et sérieux. En tout cas, si la solution trouvée pour sortir du chaos consiste seulement à organiser en Libye des élections cet automne, comme il a été annoncé à l’issue des discussions de Saint-Cloud, alors les perspectives de résultat sont pour ainsi dire à peu près égales à zéro. •
Et si la FRANCE, je ne parle même pas de cet ectoplasme appelé Europe, en profitait pour détruire TOUT ce qui FLOTTE au large de BENGHAZI,avant que des voyous les remplissent de pauvres diables, qui viendront s’échouer sur la côte Italienne ou Maltaise, et rappliquer vite fait vers l’Angleterre VIA la FRANCE
L’intérêt du rappel historique, c’est de montrer la voie d’une éventuelle issue au chaos. Des élections n’y seront pour rien. Un coup nul. L’option militaire à l’égyptienne serait la plus faisable. La solution viendrait de Benghazi. Il est possible que Macron l’ait compris … Quelques signes le donnent â penser.