Leïla Ben-Ali
Par Péroncel-Hugoz
Notre confrère Péroncel-Hugoz, longtemps correspondant du Monde dans l’aire arabe, a publié plusieurs essais sur l’Islam, et il travaille maintenant à Casablanca pour le 360, l’un des principaux titres de la presse francophone en ligne au Royaume chérifien. Il tient aussi son Journal d’un royaliste français au Maroc, dont la Nouvelle Revue Universelle a déjà donné des extraits. Nous en faisons autant, depuis janvier 2016, en publiant chaque semaine, généralement le jeudi, des passages inédits de ce Journal. LFAR •
Fin janvier, début février 2011, Casa
Oh ! Le mépris de la presse parisienne envers Leïla Ben-Ali, « la petite coiffeuse de Carthage qui se voyait déjà piloter la Tunisie » (Paris-Match du 27 janvier). En tous cas, selon les critères orientaux, c’était, même à 50 ans passés, une belle femme, saine, souriante, bien en chair, avec d’épais cheveux longs, un regard énergique et mutin à la fois. Et autant qu’on sache, elle n’a assassiné ou torturé personne. Et si son mari fut un dictateur, il n’instaura jamais un « régime de terreur » contrairement à ce qu’écrivent sans crainte du ridicule deux islamologues de salon (Le Monde du 1er février). Simplement, il empêchait les islamistes armés d’agir, il faisait en sorte que, contrairement à l’Algérie, on n’assassine pas régulièrement des gens ou des gendarmes sur les routes tunisiennes…
Les féministes tunisoises se font du souci, quant à elles, avec le retour des islamistes dans le jeu politique. Vous voulez la démocratie, le pluralisme, l’égalité, eh ! bien, il faut vous mesurer électoralement avec les barbus ! Vous verrez bien de quel côté va le peuple, et de grâce, ne criez pas au « populisme » si les islamistes remportent les élections ou y obtiennent une bonne place !
En attendant, la gifle de la policière de Sidi-Bouzid au futur immolé par le feu, a été en quelque sorte rendue à l’aéroport de Tunis, au moment de l’arrivée du vieux chef islamiste, Rachid Ghanouchi, et où l’un de ses partisans a giflé une Tunisienne occidentalisée qui conspuait ledit chef… A propos des immolations, tentées ou réussies, il y en a eu trois en janvier au Maroc, selon le gratuit casaoui francophone Au fait : à Casa, Beni-Mellal et Laâyoune. « Pourquoi n’y en a-t-il pas eu plus de trois, questionne le naïf et la rue répond : Parce que chez nous le peuple n’a pas les moyens pour acheter de l’essence… » •
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