« God Emperor Trump », tel est le surnom donné au 45ème président des Etats-Unis par une poignée de fidèles sévissant sur internet. Affectueuse et ironique, l’appellation « God Emperor » trahit pourtant la véritable nature de Donald Trump, parfois plus proche de l’image que l’on se fait d’un personnage de bande-dessinée que de celle du chef de la nation « la plus puissante du monde ». Qui est Donald Trump ? Un patriote américain sincère ? Un businessman ? Un personnage de télé réalité ? Un « entertainer » capable de se produire sur les rings de catch de la WWE de son ami Vince Mac Mahon ? Sorte de synthèse des excès de l’Amérique, qui fascine comme elle répugne, The Donald semble diriger son pays avec la subtilité d’un conducteur de « monster truck » lancé à pleine vitesse dans une arène poussiéreuse en bordure de Las Vegas, prêt à toutes les cascades pour satisfaire un public surexcité.
America, baby !
Lors du dernier sommet de l’ONU, le discours du président des Etats-Unis en exercice pouvait parfois rappeler la bande-originale du film Team America, notamment la chanson America, fuck yeah ! dont les paroles écrites par Trey Parker, moitié du duo à l’origine de South Park, multiplient les clichés sur l’Amérique.
Cliché, Donald Trump l’est à maints égards, s’attaquant aux « Etats voyous », menaçant de raser purement et simplement la Corée du Nord, cherchant des Némésis à la grande nation des libertés. Il serait pourtant réducteur de circonscrire la parole d’un président si particulier à cette succession de rodomontades agressives destinées à être massivement diffusées sur Twitter.
Que retenir, au-delà des images, de cette prise de parole tant attendue ? En premier lieu, le retour d’une dialectique traditionnelle opposant le bien au mal, sorte de poursuite de la Guerre froide dans un monde pourtant plus complexe que jamais. Donald Trump déclare notamment que « le problème au Venezuela n’est pas que le socialisme a été mal mis en œuvre mais que le socialisme a été mis en œuvre fidèlement. De l’Union soviétique à Cuba, en passant par le Venezuela, à chaque fois que le vrai socialisme ou communisme a été adopté, il n’a semé que l’angoisse, la dévastation et l’échec ». Si l’on pourrait y voir une contradiction apparente avec sa vision d’un monde ordonné par les nations souveraines, dans le droit fil de l’école westphalienne, le fait que Donald Trump assume l’hégémon américain, c’est-à-dire sa « destinée manifeste » depuis 1945, prouve que l’Amérique est vraiment de retour après des années Obama marquées par une relative passivité.
Donald « Schwarzie » Trump
Au fond, Donald Trump n’a rien apporté de neuf aux principes de politique étrangère édictés par les Kissinger et les Brzezinski. Seule la forme a changé, moins subtile et plus brutale. Un parallèle criant pour ce qui concerne l’accord relatif au nucléaire iranien, le président reprenant peu ou prou l’analyse d’Henry Kissinger dans L’Ordre du Monde, lequel juge l’Iran chiite responsable du réveil de l’ensemble du monde musulman. À cette nuance près que Donald Trump refuse tout dialogue avec l’Etat perse, le rangeant unilatéralement parmi les ennemis de l’Amérique. Par son attitude belliqueuse, Donald Trump prend le risque de renforcer les factions iraniennes les plus dures. Lui et ses conseillers, peut-être trop influencés par l’Arabie saoudite, devraient se poser la question suivante : le Moyen-Orient et le monde sont-ils plus sûrs avec Hassan Rohani à la tête de l’Iran ou avec Mahmoud Ahmadinejad ?
Pareillement, les déclarations hollywoodiennes de Donald Trump sur la Corée du Nord sont difficiles à prendre au sérieux. Personne, y compris Kim Jong-Un, n’a intérêt à une guerre. Quant aux Coréens du Sud, ils ne peuvent que redouter l’idée d’une réunification, particulièrement coûteuse et difficile. Ici encore, l’Amérique de Trump engage un bras de fer avec le rival chinois, montre ses muscles pour rassurer ses alliés et se rassurer dans un monde perturbé où d’autres puissances peuvent lui contester sa suprématie. Rien de nouveau à l’Ouest ? Oui et non, car Donald Trump a deux énormes avantages. Tout d’abord, il clôt l’ère entamée sous Obama durant laquelle les Etats-Unis étaient constamment présentés en modèles par l’Eglise du politiquement correct. Enfin, il a rompu brutalement avec la doxa globaliste et son sillage de déclarations d’intention larmoyantes. C’est déjà beaucoup. •
Il fut un temps où il ne faisait pas bon avoir des réserves concernant l’êlection de Trump. Ceux qui comme moi pensaient qu’il faut autant de qualités professionnelles que de qualités humaines ( stabilité de caractère, autocritique, réflexion sens moral) pour exercer la plus haute fonction d’un Etat voyaient en monsieur Trump un business man gâté , aux affaires hasardeuses et fort êloigné de la diplomatie nécessaire .
Nous ne sommes pas pour autant satisfaits d’avoir eu raison mais si cela pouvait prouver que les grands slogans populistes les tirades qui nous caressent tous dans le sens du poil ne suffisent pas à prouver que ceux qui les profèrent sont capables de représenter un pays le gouverner et le conduire dans un monde difficile et dangereux afin de prendre des décisions et lui assurer une Economie forte…ce serait déjà un bon point.
On peut dire ce qu’on veut sur Obama mais son attitude n’a jamais fait honte à l’Amérique n’a jamais divisé le peuple autant que Trump et n’a pas fait planer une menace de guerre mondiale. l’Obama care est certes imparfait mais il a le mérite de poser une pierre.
Jusqu’ici Trump n’a rien fait .. Hormis ridiculiser son pays qui n’est plus respecté nulle part.
Ce que vous dites n’est pas faux mais vous raisonnez « américain ». LFAR raisonne du point de vue de l’intérêt français. Vous avez du mal, semble-t-il, à vous placer de ce point de vue.
Donald TRUMP a le mérite de vouloir que son pays reste fort et le 1er au monde . Il ne peut pas laisser la Corée du Nord, dernier régime stalinien le narguer. S’il ne réagit pas, l’Amérique sera bien le tigre de papier moqué par la Chine de MAO.. Je suis allé 7 fois aux Etats Unis, le langage de TRUMP est celui de l’Américain de base, pas le petit chose surdiplômé , mais l’Américain moyen de la Louisiane, Mississipi, Floride, Texas;;;;bref du Sud et du Mid West, pas New York, Washington, L.A. ,
En effet les US vus par les Français m’ont toujours semblé un peu folklorique , mes enfants étant américains et vivant toujours dans ce pays ,plus le fait que moi aussi j’ai vécu dans plusieurs Etats me donne une autre vision. J’en connais les défauts et les qualités et surtout je sais que c’est une union d’ Etats forts différents les uns des autres avec leurs lois propres et qu’à la différence de nous il est encore plus difficile de poser une étiquette. globale et fatalement réductrice. .
Ils sont tous unis sous un même drapeau jusqu’ici et maintenant je vois les divisions occasionnées par l’arrivée de Trump et ça me desole.
Ce qu’écrivent Cincinatus et Sétadire est intéressant, comme écairage qualifié sur les E.U. Nous aurions intérêt à mieux connaître cette hyper ou super puissance.
D’abord parce qu’il ne faut rien ignorer des qualités et des défauts de ses alliés.
Ensuite parce que les E.U. sont aussi un Etat qui cherche à nous réduire à l’état de dominion.
Les intérêts américains ne sont pas les nôtres.
Si nous avions été pour Trump à la dernière présidentielle américaine, parce que nous le pensions plus capable d’accroître la puissance de son pays, nous aurions été dans l’erreur et nous aurions été de drôles de patriotes ….
Je n’oublie pas pour l’avoir vécu la présence insistante de l’armée américaine après la guerre. Personne ne parle des multiples inscriptions » US go home » sur les murs de Paris . L’´armée de libération se faisait pesante par sa conduite tapageuse tempérée tant bien que mal par la police militaire.
Loin de faire partie des thuriféraires inconditionnels du général de Gaulle je pense que c’est grâce à lui que les américains n’ont à l’époque pas mis la main sur la France
Il n’existe pas de philanthropie entre les peuples et on ne fait rien pour rien.
Chacun ses intérêts comme dans la vie , et comme dit Trump « America first »
Nous les avons aidé autrefois à acquérir leur liberté , en partie contre l’Angleterre , ils nous ont rendu la pareille parce que c’était leur intérêt et leur constitution est fille de la nôtre en mieux. Cela crée des liens mais avec des bornes. Celles du business entre-autres.
Trump et un business man Hillary Clinton n’est pas d’une pureté adamantine mais elle avait du métier et savait se tenir . Faire rire de soi dans cette profession est catastrophique.