Un récent slogan du Medef a fait scandale. Et long feu. Un jeune (ce masculin inclut garçons et filles) dit ceci : « Si l’école faisait son travail, j’aurais du travail ».
Tout le secteur scolaire s’est soudainement et solidairement soulevé, indigné, et s’est fait menaçant. Une vraie bronca, comme à Séville … Le Medef s’est excusé et a retiré son slogan. Pierre Gattaz, le fils d’Yvon, a dû avaler son chapeau.
Ce n’est pas que le Medef avait tout à fait tort. C’est qu’il ne voyait pas plus loin que le bout de son nez.
Il est évident que l’Ecole ne fait plus son travail. Les raisons en sont multiples. D’abord la domination déjà ancienne des pédagogistes à qui la gauche déconstructiviste et la droite indifférente l’ont conjointement livrée. Ils ont fait de l’Ecole cette « fabrique du crétin » que Jean-Paul Brighelli a décrite – après l’avoir ainsi définie – dans un livre à succès. Comme cela fait autour de cinquante ans et plus que cela dure, il ne faut pas se cacher qu’à partir de 1968, au moins, l’inculture ne se limite pas aux élèves. Les professeurs eux-mêmes en sont atteints, méconnaissent qui l’orthographe et la grammaire, l’esprit de la langue, qui l’Histoire, qui les bases de la culture générale. Leur niveau a baissé et le temps qui serait nécessaire pour le relever suffira sans nul doute à Messieurs Gattaz, père et fils, pour passer de vie à trépas. Comment des professeurs eux-mêmes insuffisamment formés, feraient-ils de bons élèves ? C’est l’exception s’il s’en dégage de ce bourbier. Bourbier aussi parce que des classes où les immigrés sont devenus majoritaires ne produisent généralement ni l’homogénéité ni l’excellence. Pauvres professeurs ! Pauvres élèves !
Mais l’inculture scolaire – qui, selon le Medef, prive de l’emploi – n’est pas la seule. Elle n’est pas hors contexte. Certes, elle est une source, mais elle est aussi un reflet. Le Medef l’ignore. Il a la vue courte et le regard partiel.
Car il y a aussi, trop souvent, l’inculture et le relâchement moral des parents, déjà à un stade avancé, l’instabilité des couples, la décomposition des familles, leur irresponsabilité, tout ou presque étant désormais attendu de l’Ecole. A l’unisson, le Medef oublie que, pour l’éducation, sinon l’instruction, des enfants, la famille est antérieure et supérieure â l’Ecole. « Si les familles faisaient leur travail, je travaillerais mieux à l’école et ensuite j’aurais un travail » aurait dû dire l’artefact du Medef si ce dernier n’était lui-même promoteur de l’individualisme, moderne ou postmoderne. « Familles, je vous hais, pense le marché. Nations, Etats, racines, communautés, cultures, héritages,Tradition, je vous hais. L’individu-roi, atome réduit à son seul caprice, est bien plus grand et stupide consommateur ! »
Tout se tient : la défaillance des familles et de l’Ecole, instaure, sur les jeunes, mais pas seulement, la royauté des écrans : Internet, les réseaux sociaux, les tablettes et les smartphones, qui rendent imbéciles, selon Mathieu Bock-Côté. Sans compter les télévisions et les radios aux programmes presque toujours médiocres, vulgaires et délétères.
Quant aux « élites » médiatiques et politiques, grandement et notoirement incultes, le spectacle qu’elles donnent aux jeunes n’a vraiment rien qui puisse, pour eux, être formateur.
C’est ainsi qu’une société part dans son ensemble en quenouille et sacrifie sa jeunesse, se sacrifie tout entière.
Ce que le « jeune » virtuel pourrait objecter au Medef qui l’a imaginé, pourrait se dire ainsi : « Si l’Ecole faisait son travail, cela ne suffirait pas car elle serait la seule. La seule à le faire. Et je serais quand-même chômeur ». •
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Si les parents faisaient leurs travail , les enfants seraient bien élevés . L ‘école a le dos large : les parents lui confient , en fait, leur ( s ) enfant ( s ) en garderie .
Le basculement dans le respect des enseignants , dans l’acceptation de la récompense du mérite ( inscription au tableau d’honneur , distribution des prix etc… ) , c’est bien fait en 68 – sous de Gaulle vieillissant et faiblissant –
Du fait de l’inertie , le niveau de culture générale donné restait encore de bon niveau au début des années 70 .
L’ institution du Collège Unique – sous V.G.E – a favorisé le nivellement par le bas à partir de le deuxième moitié de cette décennie 70 .
Les parents , à quelques exceptions prés se préoccupent peu du niveau culturel de leur progéniture , qu’ils soient épanouis est le refrain le plus chanté
Mais ensuite ? Me revient en mémoire une phrase d’un de mes profs- laïque –
» Messieurs vous voulez être des maitres et vous serez des servants »
Peut être est ce là le souhait du MEDEF : avoir des servants .
« Où tout le monde est maître, tout le monde est esclave ». Bossuet. Etudie-t-on encore Bossuet dans l’Education nationale ? La rupture avec la culture ne date pas d’hier, ni même de 68. Les racines du mal remontent à bien plus loin.
BOSSUET vous connaissez ? et bien non je crains hélas que notre ami a raison il est ignoré et pourquoi car de dire des paroles justes ce n’est pas audible avec les manipulations de certains !!!
le fil rouge de la VIE est trop long alors on coupe OU QUAND COMMENT ?
Programme de Français ( série scientifique classe de 1ère ) en 1970
Livre Lagarde et Michard : entre autres
– PASCAL
-MOLIERE
-LA FONTAINE
-BOSSUET
-RACINE
-BOILEAU
-LA ROCHEFOUCAULD
-CARDINAL de RETZ
-FENELON
Donc , tous ceux qui ont fréquenté le lycée dans les années 7O ont au moins entendu parler de Bossuet , sans parler des générations antérieures -encore de ce monde –
Pour parler le jargon actuel : Bossuet était ( est ) incontournable .