La France se lance dans la défense antimissile, et c’est une excellente chose (1).
Le jeudi 12 février, au soir, la fusée Ariane 5 a mis en orbite deux microsatellites de 117 kg chacun (ci dessous).
La fusée emportait en réalité quatre satellites : deux satellites de télécommunications, Hot Bird 10 pour Eutelsat et NSS-9 pour l’opérateur SES New Skies, qui ne nous intéressent pas directement ici; mais surtout deux micro-satellites Spirale A et B, fabriqués par EADS Astrium pour le compte de la Direction générale de l’armement (DGA), et qui sont chargés d’une « collecte d’images infrarouge pour un futur programme d’alerte ».
Face à de nouvelles menaces balistiques, les satellites Spirale A et B devraient permettre d’avancer dans la mise en place d’un système d’alerte spatiale renforcé. La France a donc franchi là une étape supplémentaire dans ce qui pourrait un jour devenir un ambitieux programme européen de défense antimissile. Et contribuer, par là même à rendre l’Europe -et donc nous par la même occasion…- beaucoup plus libre par rapport aux États-Unis, beaucoup moins dépendante de leur bonne ou mauvaise volonté (que l’on songe à l’affaire irakienne, et au mensonge officiel de l’équipe Bush sur les armes de destruction massives que possédait prétendûment Saddam Hussein….).
Pendant quatorze mois, en collectant des images infrarouges de la Terre, les deux satellites tenteront d’en savoir plus sur l’émission de chaleur et de lumière produite par un missile balistique lorsqu’il vient d’être tiré.
C’est en 2004, afin de pouvoir surveiller les activités des États proliférant, que la France a décidé d’acquérir une capacité de détection des tirs de missiles balistiques. La Délégation générale pour l’armement (DGA) a confié la maîtrise d’œuvre du projet à EADS-Astrium. Puis l’alerte antimissile est devenue une priorité du livre blanc sur la défense, qui a créé une nouvelle fonction stratégique, «Connaissance et anticipation», et promis des crédits supplémentaires pour les programmes spatiaux militaires.
Un an environ après son application, le plan de restructuration de nos armées va-t-il, comme on nous l’avait promis, déboucher sur une réelle modernisation des dites armées ? Et le pouvoir politique, comme il en a manifesté l’intention il y a un an, va-t-il leur permettre de s’engager dans la maîtrise -et donc à terme la mise à disposition de nos forces- de nouveaux moyens, pas du tout ou pas assez développés précédemment ? Comme ces deux satellites semblent en être la promesse ?
On ne peut bien sûr que l’espérer, en désirant ardemment que ce premier pas -réussi- soit suivi par tous ceux qui doivent suivre, logiquement…..
(1) : source AFP, Le Figaro, 12 février 2009.
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“Alors les grands penseurs de la gôôôche on se réveille ? On a une panne de…”