Avec son bon sens habituel, Marie-Joëlle Guillaume relève, dans les récents propos du chef de l’Etat (1), « une incompréhension des fondements de la famille, de son rôle structurant pour la nation, et par là même des devoirs de l’Etat à son égard ».
« …Ce qui manque cruellement, c’est la philosophie politique de base. On voudrait croire, au nom d’on ne sait quelles « évolutions », que la famille peut être n’importe quoi. Or s’il est vrai que la famille souffre aujourd’hui de nombreuses blessures, ces blessures ne peuvent pas être un idéal. Hors des fondamentaux que sont l’engagement et le lien stable d’un homme et d’une femme, l’accueil de la vie, la responsabilité assumée de l’éducation des enfants dans la durée, la famille devient vulnérable au stress et à la violence, et la société ne tient plus debout. L’urgence est de conforter ces piliers ébranlés, pas de les scier davantage.
Pour surmonter la crise mondiale, le chef de l’Etat a choisi l’investissement. Il n’y a pas de plus sûr investissement, pour un pays, que de soutenir la stabilité, la fécondité et l’exigence éducative de ses familles. Dans la France ruinée de 1945, c’est une politique familiale ambitieuse et moralement forte qui a permis le redressement des Trente Glorieuses ».
(1) : Editorial de Famille chrétienne, n° 1623, du 21 au 27 février 2009.
Je regrette de le dire, mais cet article de Marie Joelle Guillaume ne me paraît pas satisfaisant. En effet, en définissant les fondamentaux de la famille comme « l’engagement et le lien stable d’un homme et d’une femme, l’accueil de la vie, la responsabilité assumée de l’éducation des enfants dans la durée « , cette dame ne se réfère qu’à la famille nucléaire, qui est elle-même le résidu de ce qui fut autrefois la famille d’avant la révolution. La famille doit être au contraire restituée dans toute sa dimension holiste, celle du lignage: la famille, c’est la chaîne qui relie l’ensemble des ancêtres, leurs descendants vivants et les enfants à naître. Elle doit être libre, auto-organisée et doit retrouver le rôle du père. Raisonner comme le fait cette journaliste catholique, c’est un peu comme un restaurateur de monument qui, plutôt que de remettre en état une cathédrale effondrée, se contenterait de remettre les ruines dans l’état où elles étaient il y a quarante ans.