Un Molière manque à notre époque. Elle est recrue d’orgueil et plus que toute autre dénuée d’esprit critique envers elle-même, ses lubies, ses ridicules et même ses niaiseries, car elle en est abondamment pourvue.
Considérons Gérard Larcher. Il est évident qu’il ferait au théâtre un magnifique personnage de Molière. Ni Alceste qu’on se représente ascétique et grognon, ni Harpagon qu’on imagine taiseux et décharné, ni Tartuffe, plus sombre et plus chafouin que le plantureux et jovial président de la Haute Assemblée – ainsi, du moins, que Jouvet jouait Tartuffe. Larcher serait – c’est évident – récusé pour Dom Juan. Mais ne serait mauvais ni en Monsieur Jourdain, qui aurait pu être à tout prendre un parfait bourgeois-gentilhomme maçon si on lui en avait représenté les utilités et les prestiges dans le grand monde, ou en Sganarelle, pour lequel il aurait plutôt le physique de l’emploi. Sganarelle avait au moins compris que « c’est un malheur qu’un grand seigneur méchant homme ».
Gérard Larcher n’est tout à fait ni l’un ni l’autre. Ni grand seigneur, à coup sûr, ni probablement méchant homme, on veut bien le supposer. Il n’en est pas moins dans le Système, tout en haut des Institutions, un grand féodal de notre temps.
Mais, derrière ses phrases et ses raisonnements qui veillent à se hausser au niveau de pondération, de mesure, d’équilibre et de sagesse rassise qui siéent à la dignité d’un sénateur, a fortiori s’il s’agit du président de la Chambre Haute, pointent assez vite, par accrocs, des talents bonimenteurs et manœuvriers.
Qu’est-ce qui nous permet une affirmation aussi peu amène ? Ceci : Gérard Larcher négocie en ce moment avec Emmanuel Macron le soutien du Sénat à la révision constitutionnelle que le président de la République entend mener à bien, touchant au parlement et aux parlementaires, dont le Sénat et les sénateurs : limitation du nombre de mandats dans le temps et réduction du nombre de députés et de sénateurs. Options qui font naturellement des remous dans les rangs des intéressés mais qui plaisent à l’opinion, ce que n’ignorent ni Larcher ni Macron.
La clef de la majorité des trois-cinquièmes nécessaires à la réforme est – du moins le croit-il – entre les mains du président Larcher, tapi au palais du Luxembourg où jadis résida Marie de Médicis, mère de Louis XIII, que ce roi préférait éloignée de lui. Gérard Larcher, entend bien démontrer à Emmanuel Macron qu’il existe, qu’il devra compter avec lui s’il veut que sa réforme aboutisse et qu’il faudra en discuter les termes ensemble.
Larcher est sans-doute prêt à sacrifier nombre de ses collègues à la volonté réductrice du Président. Mais il a ses exigences et deux d’entre elles concernent en propre le gouvernement : limitation du nombre des ministères à vingt et, suprême ridicule, inscription de la parité gouvernementale dans la Constitution.
Gérard Larcher surfe ainsi sur le courant féministe ambiant et enfourche une des lubies du temps présent, la plus répandue, la moins contestée et la plus unanimement reconnue. Celle qui s’impose. Personne ne conteste en effet le principe de la « parité » dans le microcosme des officiels…
Il n’en est guère pourtant de plus stupide et de plus niais, en même temps qu’il est dommageable au bon gouvernement du pays, puisqu’il oblige à ne pas choisir en chaque domaine les plus compétents, qu’ils soient hommes ou femmes… En matière de compétence, la parité hommes-femmes n’est acquise que par hasard. Mais peu importe, semble-t-il, à nos dirigeants ; l’idéologie prime sur le souci de la compétence dans notre Système…
Nous avons plaisanté à propos de Gérard Larcher. Nous avons réclamé un Molière pour mettre en lumière et tourner en dérision les ridicules de notre société.
Car il est triste de voir à quoi jouent les hauts dirigeants de notre pays quand il serait si urgent de le redresser. •
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Ils pourront aller a la chasse ensemble puisque le président a remis en place les chasses présidentielles de Rambouillet jugées trop coûteuses par ses prédécesseurs.
Le bon peuple pourra se battre pour se nourrir de nutella pas cher.. Nos roipublicains qui connaissent mal l’Histoire n’ont retenu du travail de nos rois que les fastes et les apparences , ils n’enverront jamais leur mobilier à la fonte en cas de probème ni ne risqueront l’échafaud.
Plus que jamais nous assistons a une pièce de théâtre avec décor en plâtre et comédiens surdoués.
Ce n’est pas Molière mais Victor Hugo : »
» Bon appétit messieurs »
La Parité ? C’est la certitude de se priver d’être gouvernés par des dames, même si, à un moment donné, leur supériorité intellectuelle et morale s’avère incontestable.
La Parité ? C’est idiot !
C’est bien, je crois, ce que cet article a voulu souligner, dénonçant un dogme idiot.
Idiot, mais pris pour référence absolue par les plus hauts responsables de l’Etat.
En effet, pourquoi la parité s’il arrivait que pour occuper les 20 ministères voulus par Larcher, les plus compétents soient 20 femmes ? Parité = idiotie.
Gérard Larcher n’est pas de la même génération que le Président Macron mais c’est la même puérilité : les français accordent -ils tant d’importance à cette mise en place de la parité dans les ministères ? On serait en peine de citer le nom des ministres , hommes ou femmes de E..Macron . Ceux de F.Hollande sont pour la plupart déjà oubliés idem pour ceux de N.Sarkozy ; c’est ( c’était ) du menu fretin et le genre n’y change rien . La république » tourne à vide » pour ce qui est de la représentativité et de la considération .