Aux Américains Macron a lancé : « Le nationalisme, c’est la guerre ».
Mais de quoi parle-t-il ? Quel sens donner à ce propos ? Il est des nationalismes pacifiques et raisonnables comme il en est des guerriers et même déments. C’est comme de tout. Il est des pacifismes qui attirent la foudre comme personne. C’est d’ailleurs ce qui nous est arrivé dans les années 30. En ce sens le pacifisme de Blum et consorts porte une responsabilité bien plus grande dans le déclenchement de la deuxième guerre mondiale que le nationalisme de Maurras, qui à vrai dire n’en porte aucune.
Sans-doute faut-il d’abord ramener la portée de cette affirmation de principe prononcée dogmatiquement par Emmanuel Macron dans l’effervescence de son voyage américain à sa valeur contextuelle : Macron à Washington s’occupe entre autres choses des droits de douane sur l’acier et l’aluminium – chinois et secondairement européens – que Trump entend mettre en place, tout bêtement parce qu’il veut mettre fin aux importations excessives qui créent des chômeurs chez lui, font fermer des usines, affaiblissent l’industrie américaine et, accessoirement, creusent la dette des Etats-Unis, déjà abyssale depuis bien longtemps. Macron appelle cette politique étatsunienne nationalisme et guerre commerciale.
Mais lui, Macron, tente seulement d’éviter ces taxes aux Européens parmi lesquels la France, ou de les minorer le plus possible, parce que naturellement moins d’importations américaines de notre acier et de notre aluminium créerait chez nous des chômeurs, ferait fermer des usines, affaiblirait (si c’est encore possible) notre industrie, donc notre économie et notre puissance. Etc. Il ne raisonne guère autrement que Trump. L’un attaque, l’autre se défend. C’est tout comme. Nationalisme d’attaque ou de défense, nationalisme tout de même !
Mais Macron a sûrement pensé que lui aussi (la France) et les autres Européens pourraient tout aussi bien affecter de taxes douanières l’acier et l’aluminium chinois ce qui favoriserait les nôtres, compenserait peut-être la baisse des achats américains et favoriserait notre production domestique. Après tout, donner priorité chacun chez soi à la production domestique, ce ne serait rien d’autre qu’appliquer le principe de subsidiarité.
Chacun sait que les Chinois dont l’économie reste fortement dirigée ont produit d’énormes stocks d’acier invendus qu’ils écoulent à prix cassés comme une entreprise en faillite brade ses stocks … Les Chinois protesteraient, répliqueraient, etc. si nous les taxions. Un autre nationalisme s’activerait.
Trump connaît le monde, mais il ne pense pas avoir en charge autre chose que les intérêts de son pays. Même si dans son cas ils sont mondiaux. America first ! S’il s’intéresse aux autres ce n’est que dans cette perspective assumée. Il n’a de vision planétaire qu’à ce prisme.
Alors, le jeune Macron lui fait la morale au nom des grands principes, de l’OMC et autres, du libre-échange non comme instrument circonstanciel de développement mais comme un dogme pour tous les temps et tous les lieux. Il nous reste à espérer pour lui et surtout pour nous qu’il n’y croie pas trop.
Il serait très bien au contraire selon nous que les chefs d’État de ce monde en crise deviennent plus modestes, moins fumeux, moins planétaires, plus locaux ; qu’ils se remettent à gouverner leurs peuples selon une conception que nous aurions grand avantage à restaurer : « en bons pères de famille », plutôt qu’en acteurs du business mondialisé et en visionnaires planétaires. Les familles sont ouvertes aux autres mais, au moins, ne prétendent pas à l’universel. Un nationalisme ainsi fondé n’est pas guerrier, il est d’essence pacifique …
Malgré ses folies, ses vulgarités, son imprévisibilité, Donald Trump, à sa manière et celle de son pays, nous donne au moins l’exemple d’une forme de réenracinement que nous ferions bien de suivre. Comme l’oncle Picsou, il compte les sous de l’Amérique. ■
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Réponse de Rioufol à Macron dans le Figarto d’aujourd’hui
CHRONIQUE – Face à la submersion migratoire, à la colonisation des banlieues et à la véhémence de l’islam, les élites font preuve d’une lâcheté coupable et d’une inaction mortifère. L’urgence est pourtant de défendre la France, ses frontières et sa culture, avant qu’il ne soit trop tard.
Elles savent. Bien sûr qu’elles savent! Les «élites» savent la porosité des frontières, l’invasion migratoire, l’islam dominateur, le choc des cultures, la fragilité de la nation. Elles savent la lente colonisation des banlieues et la dislocation nationale qui s’installe. Pourtant, les puissants regardent ailleurs. Emmanuel Macron, interrogé le 15 avril par ses deux faire-valoir, Bourdin et Plenel, a choisi la distance du commentateur: «Nous sommes face à un phénomène migratoire inédit qui va durer.» La «submersion migratoire» est une expression qui ne l’effraie pas. Sa réponse politique traduit son fatalisme: la loi asile et immigration, adoptée dimanche en première lecture, est un amas de mesures techniques et procédurales qui n’ont rien de dissuasif pour un clandestin. Ce week-end, il aura fallu qu’un groupuscule, Génération identitaire, bloque le col de l’Échelle (Hautes-Alpes), une des voies d’accès, pour que le ministre de l’Intérieur promette «des renforts de police et de gendarmerie importants» aux frontières …