Ce qui s’est passé à Paris le 1er mai – un terrorisme en action en plein centre-ville – ne nous renseigne pas seulement sur la virulence de l’ultragauche mais aussi sur la déchéance syndicale.
On se paye de mots, en effet, avec le syndicalisme français qui n’a de représentativité que celle qu’on lui reconnaît par habitude, facilité et lâcheté. (5% d’adhérents dans le secteur privé, 7% dans le secteur public !).
Les troupes ont fondu, vieilli, les militants sont partis au Front National ou chez Mélenchon, les ex-gros bras de la CGT d’antan sont de vieux messieurs démotivés. Comme le PCF somme toute, qui n’a pour ainsi dire plus d’électeurs ni d’organisations militantes dignes de ce nom. Et encore moins de capacité révolutionnaire comme jadis. Tout cela ce sont des souvenirs. Ne restent plus que des bureaux, des apparatchiks à hauts salaires et des services comptables pour gérer les subventions et les aides diverses. Des coquilles vides. Le décompte des manifestants des grandes démonstrations de force se faisait jadis pour Paris et quelques grandes villes. Pour produire des chiffres de participation un peu moins ridicules, les syndicats, la police et les médias donnent désormais des résultats nationaux. 250 000 ? 140 000 ? Pour toute la France, cela ne fait plus grand chose. Le mythe révolutionnaire du Grand soir a fait long feu et le syndicalisme français, divisé, discrédité et exsangue, est une immense faillite, même s’il conserve, par le jeu de quelques minorités, un pouvoir de nuisance résiduel dont Emmanuel Macron fait en ce moment l’expérience.
Place donc dans la rue aux terroristes de la gauche radicale face à laquelle, désormais, les appareils syndicaux ne font plus le poids. Finis, en effet, les grands services d’ordre musclés de la C.G.T. ou du P.C.F. qui, il fut un temps pas si lointain, les auraient expulsés sans coup férir, ce premier mai.
Nous n’avons plus affaire aujourd’hui à la révolution prolétarienne mais à la violence pure, aveugle et nihiliste. ■
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En deux mots, réflexion sur l’actualité
Article du Figaro de ce jour
EXCLUSIF – Les représentants des centrales mobilisées contre la réforme de la SNCF seront reçus le 7 mai par le premier ministre Édouard Philippe. Ils ont prévenu qu’ils poursuivraient la grève s’ils n’obtenaient pas de concessions. Ils ont les moyens de tenir longtemps. Voici pourquoi.
Ils sont réalisateurs, romanciers ou sociologues. Et de gauche, évidemment. Pour aider les cheminots en grève depuis le 3 avril dernier à ne «rien lâcher», selon la formule consacrée, ils ont lancé un appel aux dons sur internet et collecté en un mois plus de 900.000 euros. Une belle cagnotte, mais qui n’est rien comparée aux fonds dont disposent les syndicats engagés dans la guerre contre la réforme du rail. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a craché le morceau sur RMC le 5 avril: sa confédération dispose d’une «caisse de solidarité» de 125 millions d’euros pour aider les cheminots grévistes, mais aussi tous ses adhérents impliqués dans les divers mouvements sociaux en cours. De quoi les indemniser à hauteur de 7,30 euros par heure de grève. D’où vient cet argent? Des adhérents, via leurs cotisations, assure-t-on à la CFDT. Du côté de la CGT, Philippe Martinez a commencé par affirmer qu’il n’y avait «pas de caisse de grève» alimentée par des dons, avant d’en reconnaître l’existence au «Grand Jury-RTL-Le Figaro-LCI».
Une faible représentativité
Interrogé sur son montant, il a tout bonnement répondu: «Je n’en sais rien.» De l’argent, il en arrive de tous les côtés pour soutenir les cheminots en grève. Info’Com-CGT, qui défend en théorie les intérêts des salariés de l’information et de la communication, épaulée par la CGT Goodyear, la CGT Air France et Sud-PTT 92, a ainsi reversé 444.220 euros aux grévistes. Cette caisse a été instituée en mai 2016, lors de la bataille contre la loi El Khomri. Et il y en a bien d’autres.
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, reproche à Emmanuel Macron de vouloir «se passer des organisations syndicales».
Bienvenue dans le monde merveilleux du syndicalisme à la française. Les Français ont beau se détourner toujours plus des syndicats et approuver de moins en moins leur action, comme en témoigne la courbe descendante du soutien aux grèves à la SNCF dans les sondages, cette désaffection n’a aucun impact sur les mouvements sociaux, pour une raison simple: les syndicats n’ont pas besoin de cotisations d’adhérents pour vivre.
Merci à Jean de Maistre pour cette intéressante et utile transmission.
Alors que l’extrême gauche casse tout, j’apprends, dans « Var Matin », que facebook ferme la page du groupe « Génération Identitaire » pour cause d’encouragement à la haine (http://www.varmatin.com/technologie/facebook-ferme-la-page-du-groupe-dextreme-droite-generation-identitaire-227901). Étonnant, non ? aurait dit Desproges.