1658 : Turenne remporte la bataille des Dunes
En battant ainsi les Espagnols et l’armée du prince de Condé, près de Dunkerque, le maréchal met fin à 24 ans de guerre entre la dynastie française des Bourbons et la dynastie espagnole des Habsbourgs.
La paix sera signée dans les Pyrénées en 1659 et Turenne obtiendra le titre exceptionnel de Maréchal général des camps et armées du roi en 1660.
C’est avec ce même Turenne que, par deux fois… « Ils ont traversé le Rhin, les fiers Dragons de Noailles (éphéméride du 12 Juin)
Dans notre album Drapeau des Régiments du Royaume de France, voir les deux photos de drapeau du Régiment de Turenne (devenu Régiment du Maine), le régiment d’Henri de La Tour d’Auvergne de Bouillon, vicomte de Turenne puis maréchal de Turenne, maréchal de camp le 21 juin 1635, lieutenant général des armées du roi le 11 mars 1642, maréchal de France le 16 mai 1643, maréchal général des camps et armées du roi le 5 avril 1660; mort le 27 juillet 1675.
1791 : Adoption de la Loi Le Chapelier
Pour Charles Maurras, « L’histoire ouvrière du XIXème siècle n’est qu’une longue aspiration et une réaction ardente des personnes ouvrières, des volontés ouvrières, contre le régime d’isolement « individuel » imposé par la Révolution, maintenu par le bonapartisme et le libéralisme bourgeois successeurs du jacobinisme, non moins despote. » (L’Action française, 7 juin 1920).
Loi Le Chapelier du 14 juin 1791.pdf
Elle s’inscrit dans la logique des Décrets du Baron d’Allardes, pris trois mois auparavant.
Caricature anonyme d’Isaac Le Chapelier
(Cliquer pour agrandir).
Légende : « Législateur de Biribi : toi qui portas les premières atteintes à la franchise de la presse, et châtras impitoyablement la Constitution, le signe de la réprobation est sur ton front, partout sur ton passage on te montrera du doigt, en disant : voici Chapelier, ce député breton, qui mit à ses pieds le bonnet de la liberté. »
1830 : Les troupes françaises débarquent sur la plage de Sidi Ferruch, à 25 kilomètres d’Alger
L’immense espace géographique – qui ne s’appelait pas encore « l’Algérie », mot inventé par la France en 1839 (éphéméride du 14 octobre) – est alors sous la souveraineté nominale de l’Empire Ottoman, et donc du sultan d’Istanbul, mais dans les faits le dey d’Alger est dans une situation de quasi-indépendance.
L’affaire du coup d’éventail au consul de France, qui expliquerait pourquoi Charles X envoya une expédition en 1830, n’est, en réalité, qu’une anecdote, ou un prétexte; elle ne doit pas faire oublier les raisons profondes qui poussèrent à cette expédition :
1. La première est la persistance et la malfaisance de la piraterie barbaresque.*
Pendant plusieurs siècles, l’insécurité des personnes et du commerce en Méditerranée fut une plaie pour les activités économiques et la tranquillité des pays du Nord de l’ancienne Mare Nostrum; et les représentants des intérêts maritimes harcelaient les gouvernements de leurs pays respectifs afin que ceux-ci fassent régner l’ordre. La tentative la plus sérieuse fut celle de Charles Quint qui tenta, mais sans réel succès, de prendre pied en Afrique du Nord, pour faire cesser le brigandage.
En 1198, avec l’accord du pape Innocent III, Jean de Matha (ci dessous) avait créé l’Ordre des Trinitaires (Ordre de la Très Sainte Trinité et de la Rédemption des Captifs), dont le but était de racheter les esclaves captifs des musulmans sur les côtes méditerranéennes, régulièrement razziées par les sarrasins, les bateaux quant à eux étant souvent capturés en mer pour fournir une main d’œuvre à bas prix aux pays que l’on appelait alors de la barbarie (éphéméride du 17 décembre).
La Méditerranée fut, ainsi, jusqu’au début du XIXème et à la conquête de l’Algérie par la France, une mer dangereuse : en 1789, l’Ordre avait racheté 600.000 prisonniers, esclaves des barbaresques (le plus célèbre d’entre eux étant Cervantès, resté cinq ans dans les geôles d’Alger).
2. La deuxième raison est à chercher dans les problèmes intérieurs de la France elle-même.
Epuisée par les désordres révolutionnaires et par l’aventure napoléonienne, les puissances voisines – qui l’avaient vaincu en 1814 et 1815 – lui interdisaient de poursuivre vers le Rhin sa marche séculaire vers l’agrandissement, par la réunion successive de territoires lui permettant d’atteindre ses frontières naturelles.
Chateaubriand, alors ministre, poussa d’abord à une première intervention extérieure en Espagne – les « cent mille fils de Saint Louis » – pour appuyer Ferdinand VII contre les Libéraux. Comme elle n’inquiétait pas les puissances de l’Europe, et qu’elle allait même dans le sens et les vues de la Sainte Alliance, on nous laissa faire.
L’intervention en Afrique du Nord permettait de faire coup double : puisqu’il était impossible à la France de faire quoi que ce soit sur le territoire européen, en terme d’accroissement territorial, l’expédition permettait de contenter les acteurs économiques sur un dossier déjà ancien, mais jamais réglé, et de servir en quelque sorte d’exutoire à ceux qui rêvaient encore de gloire et de conquêtes.
L’amiral Duperré, commandant de la flotte, relate les faits :
« En sautant à terre les premiers, deux marins, emportés par leur courage, s’élancent vers le fort, et y arborent le pavillon du Roi : ce sont les nommés Sion, chef de grande hune de la frégate « La Thétis », et le nommé Brunon, matelot de première classe de la « Surveillante ».
L’armée y installa le premier télégraphe « Chappe ». Au point du jour, on a débarqué la première division, les autres ont suivi et on a emporté de front les batteries ennemies. Les jours suivants, nous avons été tourmentés par des escarmouches jusqu’à ce que nous nous soyons emparés du camp de l’agha des Janissaires avec tout ce qu’il contenait ».
Après le bombardement du Fort l’Empereur par l’artillerie française, le bey capitula et l’armée occupa Alger (éphéméride du 5 juillet). Dans un ordre du jour le 5 juillet 1830, le général de Bourmont déclara :
« Vingt-trois jours ont suffi pour la destruction d’un État dont l’existence fatiguait l’Europe depuis trois siècles ».
Guy Victor Duperré fut nommé le 5 février 1830, par le roi Charles X, commandant de la flotte sous les ordres du comte de Bourmont, commandant en chef le corps expéditionnaire contre la régence d’Alger.
Cette flotte comportait 103 bâtiments de guerre, 572 navires de commerce transportant 35 000 soldats, 3 800 chevaux et 91 pièces d’artillerie.
En récompense, il fut fait pair de France le 16 juillet 1830.
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « Conquête de l’Algérie (I) » et les deux suivantes.
1912 : Péguy commence son pèlerinage vers Chartres
Ce 14 juin 1912, à 9 heures du matin, Charles Péguy part de Notre Dame de Paris vers Notre Dame de Chartres : 144 km à pied.
Deux ans et presque trois mois plus tard, il tombera au Champ d’honneur la veille de la bataille de la Marne, le 5 septembre 1914.
A son ami et confident, l’écrivain Joseph Lotte, il écrit, à son retour :
« Mon vieux, j’ai senti que c’était grave… J’ai fait un pèlerinage à Chartres… J’ai fait 144 km en trois jours… On voit le clocher de Chartres à 17 km sur la plaine… Dès que je l’ai vu, ça a été une extase. Je ne sentais plus rien, ni la fatigue, ni mes pieds. Toutes mes impuretés sont tombées d’un seul coup, j’étais un autre homme. »
« Ce Péguy ! » devait s’exclamer Jacques Bainville, à l’annonce de sa mort héroïque.
2004 : Restitution du Bosquet des Trois fontaines, à Versailles
Totalement restitué dans son état originel grâce au mécénat des American Friends of Versailles, le Bosquet des Trois Fontaines est une création de Le Nôtre d’après « le dessein du roy ».
Etabli en trois terrasses reliées par des plans inclinés associant cascades et escaliers, il étage trois bassins successifs, rond, carré, octogonal, respectivement ornés de motifs hydrauliques distincts, lance, berceau et gerbe. Totalement dépourvu de décor sculpté, il se caractérise ainsi par son caractère naturel et son extrême pureté… ce qui a grandement facilité sa restitution.
C’est l’occasion de présenter – en la félicitant et en la remerciant – cette Association de nos amis des États-Unis qui oeuvre sans relâche en faveur du château de Versailles. Un monument qui, s’il est évidemment emblématique pour nous, français, ne l’est pas moins pour eux, états-uniens : Louis XVI, après avoir accordé aux Insurgents l’aide décisive que l’on sait, est le premier souverain au monde à avoir reconnu l’Indépendance des États-Unis, et c’est à Versailles que tout s’est joué.
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Anniversaire de la Bataille de Marengo (1800).
Anniversaire de la bataille de Friedland (1807).
Vive l’Empereur !
Vive l’Empereur !
Si tant est, du moins, qu’une victoire française, même républicaine ou impériale, reste pour nous un motif de fierté, ce que je crois profondément.