1434 : Les Anglais lèvent définitivement le siège du Mont Saint-Michel
Depuis dix ans, les Anglais assiègent en vain le Mont Saint-Michel : puissamment fortifiés sur le rocher de Tombelaine, ils sont las d’une guerre d’escarmouches sur les grèves, et décident – ce 17 juin – de frapper un coup décisif : mais leur assaut est repoussé, et les Anglais – menés par Thomas de Scales – laissent même au bas des remparts plusieurs de leurs bombardes. Commandés par Louis d’Estouteville, les Montois ont repoussé l’assaut !
Trois ans après le supplice de Jeanne d’Arc, le Mont Saint-Michel est ainsi la seule forteresse de Normandie qui aura toujours resisté aux Anglais et qui n’aura jamais été prise, terre de France toujours inviolée, jamais conquise… D’assiégeants qu’ils étaient, les Anglais deviennent assiégés dans Tombelaine, où ils vont tenir jusqu’à la fin de la guerre de Cent Ans et dont on les laissera sortir avec les honneurs de la guerre, obtenant, fait rarissime, de quitter la place avec armes et bagages.
Voir notre album Racines (II) : Le Mont Saint Michel
1734 : Mort du maréchal de Villars
Le 24 juillet 1712, lors de l’interminable et tragique Guerre de Successsion d’Espagne, et alors que le sort des armes nous était contraire, il sauva la France en remportant à Denain une victoire inespérée sur les Austro-Hollandais commandés par le prince Eugène.
Située sur l’Escaut, entre Douai et Valenciennes, Denain est une place forte à partir de laquelle les forces coalisées contre la France menacent Landrecies, dernière poche de résistance française avant… Paris.
Traversant l’Escaut, le maréchal de Villars contourne la ville par l’ouest et attaque les forces impériales à la baïonnette à la tête de 52 bataillons. Son audace est payante : les Austro-Hollandais refluent en désordre et laissent pas moins de 10.000 hommes sur le terrain. Ils doivent peu après évacuer la Flandre.
Un an avant sa mort, il avait reçu de Louis XV le titre, très rare, de Maréchal général des camps et armées du Roi.
S’il fut un grand général victorieux, il n’était pas dénué d’humour : un jour qu’il prenait congé du roi, avant de partir en campagne, il lui dit devant tous les courtisans :
« Sire, je vais combattre les ennemis de Votre Majesté et je vous laisse au milieu des miens ! »
Sur le Maréchal de Villars :
fr.academic.ru/dic.nsf/frwiki/1131473
…et sur la brillante victoire de Denain, en particulier :
herodote.net/24_juillet_1712-evenement-17120724
1673 : Découverte de la baie du Mississippi
A partir du fort Frontenac, Jacques Marquette, Louis Jolliet et cinq autres compagnons s’embarquent sur deux canots, avec pour objectif la reconnaissance complète du grand fleuve. Par la baie Verte et le Wisconsin, ils atteignent la baie du Mississippi le 17 juin.
Ils descendront le fleuve jusqu’à son confluent avec l’Arkansas.
Craignant d’être capturés par les Espagnols, ils rebroussent chemin, remontent par la rivière des Illinois et débarquent à l’emplacement de Chicago.
1789 : Les députés du Tiers-état se constituent en Assemblée nationale
La dénomination, suggérée par Legrand, fut préférée à Assemblée des représentants connus et vérifiés de la nation française, proposée par Siéyés, et à Assemblée légitime des représentants de la majeure partie de la nation en l’absence de la mineure partie proposée par Mounier.
La motion fut adoptée par 491 voix contre 90.
L’Assemblée nationale les abolit en vertu du principe de l’égalité de naissance mais prévoit dans son article 2 « de statuer s’il y aura une distinction nationale unique qui pourra être accordée aux vertus, aux talents et aux services rendus à l’État ».
L’existence de la Décoration militaire est préservée, survie provisoire de l’Ordre de Saint-Louis et du Mérite militaire (Archives municipales de Reims)
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XV, Louis XVI et la naissance de la Révolution :
« …Le langage du temps, particulièrement déclamatoire, les mots célèbres, parfois arrangés, ont donné à ces événements un caractère héroïque et fabuleux. À la vérité, ils surprirent tout le monde et il arriva ce que personne n’avait voulu. Le gouvernement, c’est-à-dire Necker, se proposait seulement d’obtenir des députés les moyens de contracter des emprunts et de rétablir les finances. Il n’avait ni plans ni même conceptions politiques : il laissa les choses aller à la dérive. La noblesse fut tout de suite irritée, la tactique des anciens états généraux ayant été jetée par terre dès le début, c’est-à-dire dès que le clergé eut passé du côté de la bourgeoisie, le tiers ayant tenu bon sur le principe du vote par tête et déclaré qu’il ne s’agissait pas d’états généraux, mais d’une Assemblée Nationale où les trois ordres délibéreraient en commun.
Le roi et le gouvernement ne furent pas moins déconcertés par cette nouveauté que tout, cependant, annonçait. Quant aux députés du tiers et du clergé, ils ne se doutaient pas qu’ils allaient être entraînés fort loin, puis dépassés par la force populaire en mouvement. Personne ne semblait même avoir remarqué les émeutes, souvent sanglantes, qui s’étaient produites à Paris dans l’hiver de 1788-89 et que la disette ou la crainte de la disette avaient provoquées, non plus que les incidents violents qui, en beaucoup d’endroits, avaient marqué la campagne électorale. En tout cas, la très grande imprudence du gouvernement avait été de convoquer les états à Versailles, c’est-à-dire à deux pas d’une vaste capitale où l’émeute fermentait. »
1818 : Naissance de Charles Gounod
Gounod : Faust, Ballet I. « Les Nubiennes » (Orchestre national de France / Jesko Sirvend)
1885 : La statue de « La Liberté éclairant le monde » arrive à New York
Don des Français, transportée par le bateau Isère, son transport par bateau aura duré deux mois.
Elle a été transportée en morceaux détachés, empaquetés en 210 caisses. Elle sera inaugurée le 28 octobre 1886.
1909 : Naissance de Régine Pernoud
Comme Jacques Bainville, Régine Pernoud, au début, n’aimait guère l’Histoire; et pour les mêmes raisons que lui : on la lui enseignait mal, on lui enseignait quelque chose d’ennuyeux.
Si Régine Pernoud, qui fut aussi archiviste paléographe – a mené une œuvre d’historienne médiéviste, elle a aussi – et peut-être même surtout… – publié des ouvrages de vulgarisation : ceux-ci mettent en avant la place privilégiée de la femme dans la société médiévale, mais ils ont également contribué, d’une façon décisive, à remettre en cause le mythe d’un « âge sombre » du Moyen Âge, comme, par exemple, Pour en finir avec le Moyen Âge.
Régine Pernoud fut, par ailleurs, une des plus grandes spécialistes de Jeanne d’Arc, et aussi d’Aliénor d’Aquitaine.
De l’Encyclopedia universalis :
PERNOUD RÉGINE (1909-1998)
Médiéviste française. Née le 17 juin 1909 à Château-Chinon (Nièvre), Régine Pernoud est la quatrième d’une famille qui compte quatre garçons et deux filles. Elle passe les dix-neuf premières années de sa vie à Marseille et a toujours gardé le souvenir d’une enfance très difficile matériellement mais joyeuse. Régine Pernoud a, très tôt, une grande soif de connaissances. Après avoir obtenu sa licence de lettres à Aix en 1929 afin de pouvoir intégrer l’École nationale des chartes, elle devient préceptrice dans une famille. Dans le même temps, elle passe un doctorat de lettres en Sorbonne ; sa thèse, Les Statuts municipaux de Marseille, édition critique du texte du XIIIème siècle., sera publiée en 1949. Après sa sortie des Chartes en 1933, elle dut attendre quatorze ans avant d’avoir un poste ! Elle effectue alors toutes sortes de travaux, travaille comme répétitrice, classe des fonds d’archives pour des particuliers. Après la guerre, elle suit l’enseignement de Georges-Henri Rivière lors de ses études de muséologie au Louvre. Enfin, en 1947, Régine Pernoud est nommée conservateur du musée de Reims. On lui propose ensuite le poste de conservateur du musée de l’histoire de France qu’elle accepte en 1949, et elle restera aux Archives nationales jusqu’à sa retraite. En 1974, à la demande d’André Malraux, elle fonde le Centre Jeanne d’Arc à Orléans dont elle sera la directrice jusqu’en 1987. Elle y a rassemblé, sur microfiches, le plus grand nombre possible de textes du XVème siècle ainsi que toute une documentation sur Jeanne depuis le Moyen Âge jusqu’à notre époque, le tout classé suivant un procédé numérique facilement utilisable par les lecteurs.
Écouter
Régine Pernoud, s’intéresse dans cet entretien au statut de la femme à l’époque féodale, comme le montrent ses ouvrages « Pour en finir avec le Moyen Âge » et « La Femme au temps des cathédrales ». Interviewée par Marcel Brisebois (Radio Canada), elle parle du pouvoir politique des femmes, de leur vie affective et sexuelle, et de la période noire de l’histoire pour les femmes, avec le code Napoléon qui renforce le rôle de l’homme dans la société.
Il s’agit là d’une évocation érudite absolument passionnante qui renverse bien des idées reçues.
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1940 : Elisabeth de Miribel dactylographie l’Appel du 18 juin
Royaliste partie à Londres, elle est un bon exemple de cette Résistance méconnue décrite par François-Marin Fleutot dans son ouvrage Des royalistes dans la Résistance.
La perspective doit en être élargie. On sait aujourd’hui que la légende écrite par les mouvements de Résistance à la Libération doit être largement nuancée et remaniée. La Résistance à l’occupant victorieux s’organisa sous diverses formes y compris dans les services restant rattachés au gouvernement de Vichy – qu’il s’agisse notamment des milieux militaires ou du renseignement (BCRA) qui continuèrent d’informer les alliés anglo-américains ou le général de Gaulle sur les activités de l’ennemi. A vrai dire, il y eut, dans tous les milieux, gaullistes, vichystes, ou autres, des Français résistants dans tous les milieux, parmi lesquels de nombreux royalistes.
Contrairement à l’image d’Epinal, aussi répandue que fausse, véhiculée par une certaine histoire officielle, il y a eu autant – sinon plus… – de collaborateurs à gauche qu’ailleurs (Déat, Doriot, Laval…), et autant – sinon plus… – de résistants ailleurs qu’à gauche.
Lorsqu’il lance son appel à la radio de Londres, de Gaulle – issu lui-même d’une famille catholique et traditionaliste, et qui n’en a jamais fait mystère – est entouré de plusieurs représentants des idées traditionalistes : de la secrétaire qui l’a tapé, et qui était royaliste, jusqu’à Kessel, admirateur de Maurras – bien que non royaliste – qu’il était allé interroger chez lui, à Martigues, en 1926, et son neveu Maurice Druon.
Et le premier résistant qui sera fusillé, le 29 août 1941, était catholique et royaliste : Honoré d’Estienne d’Orves.
2011 : Pour le 40e anniversaire des Chorégies d’Orange, la Comédie Française vient jouer Andromaque dans le Théâtre antique
Le 17 juin 2011, afin de célébrer la 40ème édition des Nouvelles Chorégies, la Comédie Française donne une représentation particulière d’Andromaque, selon l’ancienne tradition, dans la mise en scène de Muriel Mayette, retransmise en direct sur France 2…
Les Chorégies d’Orange sont aujourd’hui le plus ancien festival français puisqu’elles datent de 1869. Mais elles ont su, au fil des ans, conserver toute leur originalité :
• par leur nom , issu du grec « choreos », qui les rattache à la tradition gréco-latine;
• par le lieu dans lequel elles se déroulent chaque été : le Théâtre antique parfaitement conservé, d’une capacité d’accueil de 8.300 personnes est le seul à avoir conservé – dans toutes ses fonctionnalités – l’intégralité son Mur de scène : ce mur est « la plus belle muraille de mon Royaume », comme le déclara Louis XIV, lorsqu’il visita la ville en 1660 (éphéméride du 27 mars)… Il est, en outre et surtout, la garantie d’une acoustique exceptionnelle : si le silence est absolu, un spectateur assis sur le plus haut des gradins, et donc au plus loin de la scène, entend distinctement un musicien tourner les pages de sa partition.
• par la vocation lyrique et musicale qu’elles se sont données et qui leur permet d’être à la tête des grands festivals français et d’avoir une incontestable réputation internationale.
La première représentation eut lieu en 1869 avec un opéra de Mehul, « Joseph ». La vocation du Théâtre antique consista alors à promouvoir les auteurs dramatiques français de l’époque et à retourner aux sources des grandes tragédies gréco-romaines.
La vocation lyrique et musicale du Théâtre antique deviendra prépondérante en 1971, avec la création des Nouvelles Chorégies
« La beauté sauvera le monde », disait Dostoïevski sous forme de question : la Provence, terre de Festivals, est bien placé dans cet élan vers le Beau, elle où se tiennent chaque année trois des plus grands Festivals du monde : en plus des Chorégies d’Orange, le Festival international d’art lyrique d’Aix-en-Provence (éphéméride du 27 juillet) et le Festival de La Roque d’Anthéron (éphéméride du 27 août).
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