1464 : Par l’Edit de Luxies, Louis XI institue les Postes royales
Par l’Edit de Luxies, (en Picardie, qui s’appelle aujourd’hui Lucheux), Louis XI institue les Relais de poste, aux origines directes de la Poste, aujourd’hui….
Le roi prescrit que les Relais de postes seront établis de 4 lieues en 4 lieues (une « lieue de Poste » = 3.898 mètres) et tenues par des maîtres tenant les chevaux courants pour le service du roi. Louis XI fixa à 234 le nombre de « chevaucheurs ».
Timbre commémoratif de Louis XI, Créateur de la Poste d’Etat (ci dessous) et Journée du Timbre (ci dessus) consacrée au « Créateur de la Poste du Roi par relais ».
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Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « À Royaume nouveau, « outils » nouveaux : la Poste »
L’Edit de Luxies comprenait vingt six articles; en voici le début :
Institution et établissement que le roi notre sire veut et ordonne, être faits de certains coureurs et porteurs de ses dépêches en tous les lieux de son royaume, pays et terres de son obéissance, pour la commodité de ses affaires et diligence de son service et de ses dites affaires.
Le dit seigneur et roi ayant mis en délibération avec les seigneurs de son conseil, qu’il était moult nécessaire et important à ses affaires et à son Etat, de savoir diligemment nouvelles de tous côtés, et y faire, quand bon lui semblera, savoir des siennes, d’instituer et d’établir dans toutes les villes, bourgs et bourgades, et les lieux que besoin sera jugé plus commode, un nombre de chevaux, courant de traite en traite, par le moyen desquels ses commandements puissent être promptement exécutés, et qu’il puisse avoir nouvelles de ses voisins quand il voudra, veut et ordonne ce qui suit :
Art. 1er – Que sa volonté et plaisir est que, dès à présent et dorénavant, il soit mis et établi spécialement sur les grand chemins de son dit royaume, de quatre en quatre lieues, personnes féables et qui feront serment de bien et loyaument servir le roi, pour tenir et entretenir quatre ou cinq chevaux de légère taille, bien enharnachés et propres à tenir le galop durant le chemin de leur traite, lequel nombre se pourra augmenter s’il est besoin.
Art II – Que l’officier chargé de l’établissement et générale observation de ladite institution, prenne le titre de Conseiller grand-mestre des coureurs de France.
Art III – Et les autres personnes qui seront ainsi par lui établies de traite en traite, seront appelées Mestres tenant les chevaux courants pour le service du roy .
Fait et donné à Luxies, près Doullens, le XIXe jour de juin, l’an de salut 1464.
LOUIS
Par le roy en son conseil,
DELALOIERE
Relais de poste à Pierre Ecrite, dans le Morvan. Sur l’ancienne route allant de Saulieu à Lyon par Autun, en son point culminant (598 mètres), ce relais de poste a été créé en 1780 et exploité jusqu’en 1851
Par la suite, on ne cessera, évidemment, de moderniser cet outil. Sous Richelieu, en particulier, l’intendant des Postes publie le 16 octobre 1627 un règlement par lequel « tout destinataire de lettres et de paquets doit payer sans contestation ni réplique les sommes que les agents de l’intendance leur réclament pour port desdits envois » : la taxation du courrier devient donc régulée par l’Etat.
Une instruction, datée du mois d’août de l’année 1653 avertit le public :
« On fait sçavoir à tous ceux qui voudront escrire d’un quartier de Paris en un autre, que leurs lettres, billets ou mémoires seront fidèlement portés et diligemment rendus à leur adresse, et qu’ils en auront promptement réponse, pourvu que, lorsqu’ils écriront, ils mettent avec leurs lettres, un billet qui portera port payé, parce que l’on ne prendra point d’argent, lequel billet sera attaché à ladite lettre ou mis autour de la lettre ou passé dans la lettre, ou en telle autre manière qu’ils trouveront à propos, de telle sorte néanmoins que le commis le puisse voir et oster aysément. »
1623 : Naissance de Blaise Pascal
« Il y avait un homme qui, à douze ans, avec des barres et des ronds, avait créé les mathématiques; qui, à seize ans, avait fait le plus savant traité des coniques qu’on eût vu depuis l’antiquité; qui, à dix-neuf ans, réduisit en machine une science qui existe tout entière dans l’entendement; qui, à vingt-trois ans démontrera les phénomènes de la pesanteur de l’air, et détruisit une des grandes erreurs de l’ancienne physique; qui, à cet âge où les autres hommes commencent à peine de naître, ayant achevé de parcourir le cercle des sciences humaines, s’aperçut de leur néant, et tourna ses pensées vers la religion; qui, depuis ce moment jusqu’à sa mort, arrivée dans sa trente-neuvième année, toujours infirme et souffrant, fixa la langue que parlèrentBossuetetRacine, donna le modèle de la plus parfaite plaisanterie comme du raisonnement le plus fort, enfin, qui, dans les courts intervalles de ses maux, résolut par abstraction un des plus hauts problèmes de géométrie et jeta sur le papier des pensées qui tiennent autant du dieu que de l’homme: cet effrayant génie se nommait Blaise Pascal » (Chateaubriand, Génie du christianisme, troisième partie, II, 6)
Dans la masse des choses que l’on pourrait évoquer à son propos, qu’il s’agisse de Lettres ou de Sciences : l’ancêtre de la machine à calculer, le premier système mécanique qui permet d’effectuer additions et soustractions avec report automatique des dizaines : cette machine est plus connue sous le nom de la Pascaline.
En 1639, Etienne Pascal – son père – avait été nommé surintendant de la généralité de Rouen, et il passait beaucoup de temps à additionner des colonnes de chiffres, à l’aide de jetons. Son fils l’aidait dans ces travaux comptables et il a imaginé cet ingénieux système pour compter plus vite.
Les roues dentées qui la constituent comportent 10 positions (de 0 à 9). A chaque fois qu’une roue passe de la position 9 à la position 0, la roue immédiatement à sa gauche, avance d’une position.
Cette machine a été fabriquée dans de nombreux modèles, en différents matériaux : cuivre, ébène, ivoire. Elle coûtait 100 livres (un prix très élevé pour l’époque).
Si on désire voir des exemplaires de la Pascaline, il faut se rendre au Conservatoire national des Arts et Métiers à Paris (éphéméride du 29 mai)
1767 : Jean Chastel tue la bête du Gévaudan
musee-bete-gevaudan.com/histoire-de-la-bete-du-gevaudan
1840 : Mort de Pierre-Joseph Redouté
Surnommé « le Raphaël des fleurs », ce peintre wallon de grand talent, né à Bruxelles et mort à Paris fut professeur de dessin de Marie-Antoinette, de Joséphine de Beauharnais, de la duchesse de Berry et de Madame Adélaïde, soeur du roi Louis- Philippe, de la reine Amélie et ses filles Marie-Christine et Louise-Marie (future épouse de Léopold 1er, roi des Belges).
Sa réputation lui vient d’aquarelles représentant des fleurs ou des plantes diverses, où il allie une précision scientifique à un grand raffinement des tons.
Il a collaboré avec les plus grands botanistes et a notamment illustré la Flore antique de Desfontaines, la Flore de Navarre de Bonpland, les Plantes rares du jardin de Cels. Avec le peintre Van Spaendonck, il a collaboré au Recueil des vélins du Muséum d’histoire naturelle. Il a aussi participé à une centaine d’ouvrages, dont une Monographie des roses, qu’il publia lui-même et La Famille des liliacées.
Le Muséum d’histoire naturelle de Paris (il avait été nommé « Maître de dessin au Museum d’Histoire Naturelle » en 1824)conserve plus de 6.000 aquarelles de lui.
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1867 : Exécution de l’Empereur Maximilien au Mexique (à Queretaro)
Si cet épisode tragique marque la fin, pour Maximilien, elle marque aussi le commencement de la fin pour le Second Empire et pour Napoléon III, dont le prestige est définitivement terni et pour lequel la période faste est définitivement révolue.
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XX, La deuxième République et le second Empire:
« …En 1864, ayant envoyé de concert avec l’Angleterre et l’Espagne, quelques navires et quelques troupes au Mexique pour appuyer la réclamation des créanciers de ce pays dévasté par une révolution, l’empereur avait été séduit par l’idée d’y fonder une monarchie dont le souverain serait un Habsbourg, l’archiduc Maximilien, frère de François-Joseph.
Les plus dangereuses des conceptions napoléoniennes se rattachaient à une idée centrale. Il s’agissait toujours d’obtenir à l’extérieur un succès capable de plaire à l’imagination des Français. Il s’agissait toujours de satisfaire une fraction de l’opinion publique. Après l’expédition de Syrie, pour y protéger les chrétiens, l’expédition du Mexique détournerait peut-être les catholiques français de penser à Rome. L’empereur d’Autriche, dont le frère recevait une couronne des mains de la France, serait peut-être disposé à céder la Vénétie sans combat.
Mais le Mexique dévora des hommes et de l’argent. En 1866, nous y avions sans résultat affaibli notre armée, et bientôt Maximilien, abandonné de la France, était fusillé par les Mexicains qui ne l’avaient jamais reconnu… »
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « Queretaro, Mexique : du rêve fou au cauchemar »
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Eugénie, chant de la Légion étrangère, héritage de l’expédition du Mexique
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Merci de fêter Pascal, de le replacer dans nos mémoires. C’était un grand savant, quoique janséniste et donc sévère d’aspect. Auvergnate comme lui, j’ai beaucoup de respect pour ses pensées , ses réflexions et sa belle lumière. Amicalement. Madame Dujol
Malheureuse aventure que celle du Mexique, désastreuse pour la France. Mais peut-être aurait-elle été bénéfique pour le Mexique si elle avait réussie. Une monarchie catholique mexicaine eût contrebalancé les Etats-Unis d’Amérique (avec peut-être à la clé, le recouvrement des territoires perdus en 1848). A noter que depuis la présidence Juarez, le Mexique n’a fait que chuter.