1336 : Consécration de la première tranche des travaux du Palais des Papes
En avril 1335, l’architecte Pierre Peysson, sur l’ordre du pape Benoît XII, avait commencé la construction de la Tour des Anges et de la chapelle pontificale nord. Ce sera le Palais vieux (À droite).
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Édifié à partir de 1335, en moins de vingt années, le Palais des papes – qui est, pour l’essentiel, l’œuvre de deux papes bâtisseurs, Benoît XII et son successeur Clément VI – constitue le plus important palais gothique du monde, (15.000 m2 de plancher, soit en volume 4 cathédrales gothiques).
Le palais est formé par l’imbrication de deux bâtiments, le Palais vieux de Benoît XII, véritable forteresse assise sur l’inexpugnable rocher des Doms, et le Palais neuf de Clément VI.
Il est le fruit, pour sa construction et son ornementation, du travail conjoint des meilleurs architectes français, Pierre Peysson et Jean du Louvres, dit de Loubières, et des plus grands fresquistes de l’École de Sienne, Simone Martini et Matteo Giovanetti (éphéméride du 23 juillet).
Le premier pape à fuir Rome fut Clément V (éphéméride du 5 juin). Après son élection à Pérouse, le 24 juillet 1305 et son couronnement à Lyon, le 15 novembre, le pape refusa de rejoindre Rome où se déchaînait la lutte entre Guelfes et Gibelins, et chercha un lieu où établir sa résidence.
Son choix se porta sur la ville d’Avignon, possession du comte de Provence, parce que sa situation sur la rive « Empire » du fleuve∗ la mettait en relation avec le nord de l’Europe, par l’axe Rhône/Saône. Par ailleurs, avec le pont Saint-Bénézet, la ville d’Avignon était un lieu de passage obligé entre l’Espagne et le Languedoc, la Provence et l’Italie (c’est le premier pont sur le Rhône depuis la mer).
∗ Les mariniers et bateleurs qui descendaient ou remontaient le Rhône n’employaient ni l’expression « à doite/à gauche », ni les mots « babord/tribord », mais donnaient l’ordre de tirer à « Reiaume », s’il fallait se rapprocher de la rive droite (territoire du roi de France) ou bien à « Empèri », s’ils souhaitaient se rapprocher de la rive gauche, terre du Saint Empire romain germanique, jusqu’à la réunion de la Provence à la France (éphéméride du 15 janvier).
Clément V n’arriva en Avignon que le 9 mars 1309 et logea d’abord au couvent dominicain des frères prêcheurs; puis, il résida à Carpentras, Malaucène ou Monteux. Mais il ne construisit rien : c’est Benoît XII (le troisième pape d’Avignon – il y en aura sept -) qui fit construire le premier Palais, le Palais vieux (ci dessous).
Clément VI entra dans le palais construit pour Benoît XII, qui ne lui parut pas adapté. Jean du Louvres, dit de Loubières, fut chargé d’édifier un nouveau palais, le Palais neuf. Il attaqua ses travaux le 17 juillet 1342. Lors de la clôture des travaux, le 21 octobre 1351, la superficie totale du palais des Papes atteignit 6.400 m2.
Tous ceux qui virent, en ce temps-là, le Palais neuf furent impressionnés, à l’exemple de Jean Froissart qui le tint pour « la plus belle et la plus forte maison du monde ».
Un siècle plus tard, César de Nostredame, le fils puîné de Nostradamus, tombait toujours en admiration devant « sa fière et austère façade » (ci dessous).
1701 : Mort d’Augustin-Charles d’Aviler
Il est à l’origine du merveilleux ensemble du Peyrou, à Montpellier, puisque c’est lui qui édifia la Porte du Peyrou, porte d’apparat avec son pont et ses rampes d’accès, en 1692/1693.
L’ensemble que l’on admire aujourd’hui se compose en fait de trois parties : après que d’Aviler eut construit la Porte proprement dite, une Promenade, appelée Place royale du Peyrou, fut aménagée à partir de 1689, puis en 1766/1777 par J-A Giral et J. Donnat. Enfin, Henri Pitot édifia, entre 1753 et 1764 l’Aqueduc de la source Saint-Clément.
Grâce aux édits royaux de 1775 et 1779, la hauteur des constructions est limitée aux environs, offrant depuis le Peyrou des vues superbes jusqu’à l’horizon.
1789 : Séance au cours de laquelle Mirabeau s’oppose à l’ordre royal de dispersion de l’Assemblée constituante
Le mot qu’on lui prête (« la force des baïonnettes ») est probablement apocryphe, mais l’exaltation du moment était bien réelle.
Pourtant, très vite lucide sur la tournure que prenaient les évènements, Mirabeau se mit à regretter d’avoir imprudemment, comme tant d’autres, contribué à lancer un mouvement dont nul ne pouvait prévoir l’issue.
Il se rapprocha de la famille royale, et se mit à conseiller Louis XVI : c’est lui qui suggéra au roi de quitter Paris, afin de se mettre à la tête de troupes fidèles, projet qui devait se concrétiser plus tard dans l’évasion de Varennes.
Il mourut malheureusement trop tôt, agité de sombres pressentiments sur l’évolution des choses. Chateaubriand se fait l’écho de ces inquiétudes de Mirabeau lorsque celui-ci se rendit compte, mais trop tard, et sans plus pouvoir intervenir sur les évènements, qu’il avait en quelque sorte, comme tous les autres, joué les apprentis sorciers :
« Le fond des sentiments de Mirabeau était monarchique; il a prononcé ces belles paroles : « J’ai voulu guérir les Français de la superstition de la monarchie et y substituer son culte. »
Dans une lettre destinée à être mise sous les yeux de Louis XVI, il écrivait : « Je ne voudrais pas avoir travaillé seulement à une vaste destruction. » C’est cependant ce qui lui est arrivé : le ciel, pour nous punir de nos talents mal employés, nous donne le repentir de nos succès. »
1863 : L’eau de source de Vergèze reconnue « Eau minérale naturelle » par décret impérial
Dès l’Antiquité, nos ancêtres avaient remarqué l’intérêt de cette eau qui jaillissait en bouillonnant (ce qui provient du dégagement de dioxyde de carbone) : ce phénomène a d’ailleurs donné son premier nom à la source Perrier de Vergèze (dans le Gard) : les Bouillens.
On dit qu’Hannibal se serait désaltéré dans la source lorsqu’il traversa le sud de la France actuelle pour aller attaquer Rome (éphéméride du 25 août)
En 1769, le domaine des Bouillens devint la propriété de la famille Granier, Alphonse Granier étant le premier à s’intéresser aux vertus curatives de la source, dès 1841, en créant l’Établissement Thermal de Vergèze.
Au début, l’eau était gratuite; puis, l’exploitation commerciale de la source des Bouillens fut autorisée par décret, ce 23 juin 1863 par Napoléon III, qui reconnaissait cette au de source comme eau minérale naturelle.
1894 : Rétablissement des Jeux Olympiques
Un Comité international olympique, réuni à la demande du baron Pierre de Coubertin, voit le jour et vote le rétablissement des Jeux olympiques.
Le site d’Olympie, mis au jour par des archéologues allemands
larousse.fr/encyclopedie/divers/histoire_des_jeux_Olympiques
Charles Maurras, jeune journaliste à La Gazette de France, « suivra » les premiers Jeux, organisés en 1896, en envoyant ses articles du 15 au 22 avril (éphéméride du 6 avril).
1910 : Naissance de Jean Anouilh
Voir notre document :
Le mythe d’Antigone, de l’Antiquité à… Jean Anouilh..pdf
1940 : Visite éclair d’Hitler à Paris
La République, en France ? Un Allemand – Bismarck – a aidé de toutes ses forces à son installation, poussant même la France à s’embarrasser d’un Empire colonial ; un autre Allemand, Hitler, l’a fait disparaître en moins de trois mois : la IIIe République, qui eut une naissance sans gloire, connaîtra une fin elle aussi sans gloire.
En 1918, une France héroïque remporta une guerre que la République n’avait su ni empêcher ni préparer. Le prix à payer fut épouvantable : un million et demi de morts, « couchés froids et sanglants sur leur terre mal défendue« , selon le mot de Maurras.
Sitôt l’armistice signé, l’Action française et tous les Français lucides demandèrent que l’on ne s’arrêtât pas sur place, mais que l’on pénétrât en Allemagne, jusqu’à Berlin, et que l’on détruisît la puissance allemande; puis que l’on démembrât l’Allemagne (l’Empire Allemand, proclamé en 1870, n’avait même pas cinquante ans d’existence !).
Dans cette optique, les pays rhénans – de la frontière nord de l’Alsace à Cologne – devaient accéder à l’indépendance, et, libérés de la tutelle prussienne, la rive gauche du Rhin redevenait ouverte aux influences françaises, avec possibilité de réunions ultérieures.
C’était l’exigence du Bien commun, et du bon sens le plus élémentaire : en revenir à la sage politique traditionnelle des rois de France, qui avait culminé aux Traités de Westphalie, voulus par Richelieu, et « chef-d’œuvre absolu » pour Jacques Bainville.
Nos « excellents alliés » (!) anglo-saxons ne le voulurent pas et ne le permirent pas; et, par idéologie anticatholique, Clémenceau détruisit bien un Empire, mais pas le « bon »: il détruisit l’Empire austro-hongrois, parce que catholique, laissant « l’Allemagne unie » intacte !
Depuis la prussophilie des auto-proclamés philosophes du XVIIIe puis de leurs successeurs, et le suicidaire principe des nationalités, Clemenceau et la République idéologique se trouvaient mentalement en « intelligence avec l’ennemi », c’est-à-dire avec l’Allemagne unifiée, création de la Révolution, de la République et des deux Empires – comme l’était tout ce qui se prétendait « progressiste » depuis l’époque des auto-proclamés « Philosophes »… Aussi ne fut-il pas question de démembrement de l’Allemagne au funeste et tragique Traité de Versailles, où la République perdit la paix là où la France, au prix fort du sang de sa jeunesse, avait glorieusement et héroïquement gagné la guerre.
« On écrase une Nation, on ne l’humilie pas », disait Bismarck : Clémenceau fit tout le contraire : il n’écrasa pas l’Allemagne, la laissa même intacte, dans toute « ses » puissances (démographique, territoriale, militaire…) mais il l’humilia. Hitler fit de cette humiliation le terreau de son idéologie mortifère.
Clemenceau laissa, donc, l’Allemagne intacte, avec toute sa puissance, dont elle ne perdait que quelques miettes, et se contenta de l’humilier par d’incessantes condamnations morales (autant de « paroles verbales »…) et la fallacieuse promesse de mirobolantes indemnités, qui ne furent quasiment pas payées.
Clémenceau (ci contre) prononça les paroles terribles qui scellaient la tragédie en ouvrant le Congrès de Versailles, présentant, d’un côté les Alliés, « et, de l’autre, l’Allemagne… ». Dès ce moment, les choses étaient écrites.
Pourtant, quotidiennement, Jacques Bainville, les militaires et tout ce que la France comptait d’esprits raisonnables expliquaient ce qu’il fallait faire, et qu’il suffisait de faire, puisque les Alliés étaient vainqueurs : rien n’y fit, et, comme l’annonçaient Bainville, Foch et d’autres encore, on eut, « dans les vingt ans », la seconde Guerre mondiale et toutes ses horreurs; on eut… Hitler à Paris, et, de cela, la République française, le Régime, le Système porte la lourde, l’écrasante responsabilité.
Dès six heures du matin, Hitler entreprend au pas de course une visite de Paris : l’Opéra, la Concorde, l’arc de triomphe : sur l’esplanade du Trocadéro, il pose devant les photographes, dos à la Tour Eiffel, puis se dirige vers l’École militaire.
Aux Invalides, il se recueille longuement devant le tombeau de Napoléon 1er. Il remonte ensuite vers le jardin du Luxembourg, s’arrête au Panthéon, descend le boulevard Saint-Michel à pied, ses deux gardes du corps à distance, remonte en voiture la place Saint-Michel.
Sur l’île de la Cité, il admire la Sainte-Chapelle et Notre-Dame, puis la rive droite (le Châtelet, l’hôtel de ville, la place des Vosges, les Halles, le Louvre, la place Vendôme). Il remonte ensuite vers l’Opéra, Pigalle, le Sacré-Cœur, avant de repartir à 8h15. Un survol de la ville complète sa visite.
Il ne remettra plus jamais les pieds à Paris.
Images d’Hitler à Paris
1969 : Ionesco prend publiquement parti pour la monarchie
Article intitulé « Nos contemporains, les Gaulois », paru dans Le Figaro littéraire du 23 juin 1969 et repris dans l’ouvrage d’Eugène Ionesco intitulé Antidotes (Gallimard, 1977)
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Avignon, sur la rive droite du fleuve ?!
Il se recueillit longuement aux Invalides devant le tombeau de Napoléon. et il envoya comme cadeau l’Aiglon à Paris six mois plus tard comme cadeau à la France .
Traité de Versailles, la paix perdue : sur ce sujet, j’ai lu récemment « La grande illusion » de Georges-Henri Soutou (Taillandier, 2015). Plus qu’à Clemenceau, c’est au Président Wilson qu’il faudrait imputer le démantèlement de l’Autriche-Hongrie. Sa conception assez simpliste du droit des peuples dominait sa réflexion.
Mirabeau est un personnage fascinant, qui avait compris bien des choses, mais gardons-nous de l’absoudre trop vite. Le rêve de cet olibrius était une sorte de despotisme éclairé à la française, à mille lieux des traditions de la monarchie française, même absolue.