841 : Bataille de Fontenay en Puisaye
Elle se déroule en Bourgogne, entre les petits-fils de Charlemagne.
Charles le Chauve et Louis le Germanique, alliés pour la circonstance, battent leur frère aîné, Lothaire, et se partagent son royaume, la Lotharingie (de Lorthringen, Lothaire).
Il faut voir dans ces partages incessants des royaumes, à la mort de chaque souverain, l’une des deux causes majeures de l’échec des deux premières dynasties franques, la Mérovingienne et la Carolingienne, malgré leurs débuts brillants et prometteurs : « Les partages étaient l’erreur inguérissable de ces dynasties d’origine franque. », dit Jacques Bainville.
La deuxième raison fut la poursuite de la chimère impériale.
C’est essentiellement parce qu’ils bornèrent leur action au territoire de la seule France, et parce qu’ils supprimèrent la règle du partage des territoires à chaque décès du roi, que la troisième dynastie, celle des Capétiens, fut la bonne.
Et qu’elle réussit (sur huit siècles tout de même) à construire la France.
La victoire des deux frères alliés contre le troisième se concrétisera, huit mois plus tard, par le Serment de Strasbourg (éphéméride du 14 février).
864 : Edit de Pitres, créant la Monnaie de Paris
La monnaie d’or vient pratiquement de disparaître du marché quand Charles le Chauve, après 840, entreprend de battre une monnaie d’argent. Il répartit les ateliers monétaires dans différentes villes du royaume, au nombre de neuf.
Charles reprend le modèle de la pièce de Charlemagne, remplace à l’avers le Karolus Rex FR, « Charles, roi des Francs », par la formule Gratia D-I Rex, « roi par la grâce de Dieu », entourant le monogramme carolingien.
Ci-dessus, Avers du Denier de Charles le Chauve, frappé à Château-Landon.
Au revers, le lieu de l’atelier de frappe peut s’écrire sous des variantes très diverses : pour Château-Landon, on peut avoir Castis Nandonis, Castis Nondon ou encore Naado Casteho.
Cette pièce permet d’acheter 12 pains. L’atelier monétaire de Château-Landon cessa son activité sous Louis VII.
L’Édit de Pîtres ou de Pistres (en latin, Edictun Pistense) fut promulgué par Charles II le Chauve lors de la deuxième des quatre assemblées qu’il réunit à Pîtres, entre 861 et 869.
Fils de Louis le Pieux, Charles le Chauve est le petit-fils de Charlemagne, avec ses deux frères, Louis le Germanique et Lothaire. Les trois frères se partageront l’Empire à la mort de leur père, Louis et Charles s’alliant contre Lothaire : les terres de Louis devaient devenir l’Allemagne, et celles de Charles, la France…, la Lotharingie de leur frère – étroite mais très riche bande de terre s’étendant de la Mer du Nord (en gros, la Belgique actuelle) à l’Italie du Nord – devenant objet de guerres incessantes entre les deux nations (voir la note précédente).
La Monnaie de Paris est la plus ancienne Institution française, et la plus ancienne entreprise du monde.
Edifié sous Louis XVI par Jacques-Denis Antoine (6 août 1733/24 août 1801) l’Hôtel de la Monnaie reste aujourd’hui l’un des plus beaux bâtiments de Paris.
La Monnaie de Paris : 12 siècles d’excellence
1513 : Le maître verrier Arnaud de Moles achève sa série des vitraux de la cathédrale Sainte-Marie d’Auch
Arnaud de Moles réalisa cet ensemble exceptionnel de dix-huit verrières entre 1507 et 1513 : le dernier vitrail, celui de la Résurrection, indique dans son cartel la date de pose du 25 juin 1513, comme l’année où « furent achevées les présentes verrières, en l’honneur de Dieu et de Notre Dame ».
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Le thème de la fleur de lys est traité plusieurs fois, dans ces verrières, et avec bonheur, par Arnaud de Moles : dans notre album Fleur de lys, fleurs de lys, voir les six photos qui lui sont consacrées : Cathédrale d’Auch (I) et les cinq suivantes.
Remarquable : la visite virtuelle de la cathédrale d’Auch :
1804 : Cadoudal refuse de demander sa grâce
Onze ans après l’année terrible de 1793, l’échafaud se dresse de nouveau en plein Paris. Depuis la Terreur, on n’avait jamais vu exécuter tant de personnes en même temps : onze de ses compagnons vont mourir avec lui !
Fils d’un meunier du Morbihan, « Georges« , le colosse, rebelle indomptable et Chouan depuis la première heure, resta fidèle jusqu’au bout au Roi et à la Foi. Ferme jusqu’au dernier moment de son existence, il dit au bourreau:
« Monsieur, on a dû vous apprendre que j’ai demandé à mourir le premier. C’est à moi, d’ailleurs, de montrer l’exemple.. »
Et, se tournant vers ses camarades : « Mourons pour notre Dieu et notre roi. «
Il avait été nommé Lieutenant Général par le Comte d’Artois.
Mausolée de Cadoudal à Auray ,sur la colline de Kerléano, à proximité immédiate de sa maison.
Dans notre album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, « Guerres de Géants« voir la photo « Cadoudal » et les trois suivantes.
1807 : Début des discussions entre Napoléon et Alexandre à Tilsit, sur le Niémen
Pendant douze jours, les deux Empereurs tenteront de jeter les bases d’un accord durable, entre autres contre l’Angleterre.
« Je hais les Anglais autant que vous », aurait dit le Tsar à Napoléon. « En ce cas, Sire, la paix est faite » aurait répondu Napoléon. Mais les discussions ne déboucheront que sur un accord de façade, le 7 juillet (éphéméride du 7 juillet).
De Jacques Bainville, Napoléon (chapitre XVI, L’ouvrage de Tilsit, pages 318 et 322) :
« Si jamais un homme put se flatter d’avoir forcé le destin et s »applaudir d’être exactement arrivé au résultat qu’il cherchait, ce fut Bonaparte au mois de juin 1807. Son zénith est à ce solstice d’été. Mélange profond, égal succès des combinaisons militaires et des combinaisons politiques, les armes au service d’une diplomatie raisonnée, un Mazarin qui serait son propre Condé et un Condé qui serait Mazarin, un grand capitaine qui ne dit plus seulement de son adversaire : « Je le battrai là », mais « Nous nous embrasserons là », et qui le bat, puis l’embrasse en effet. Rarement on a vu tant de calculs réussir à la fois. Et jamais, jusqu’à cette maturité du génie et de l’âge – le voici à ses trente-huit ans – il n’a eu ni donné ce sentiment de plénitude.
…Les deux empereurs se rencontrèrent à Tilsit dès le 25 juin. Et cette rencontre, avec son caractère de théâtre, produisait en faveur de Napoléon l’effet d’un immense succès moral. Il est l’homme vraiment extraordinaire qui réussit tout, à qui tout réussit, qui dispose de la paix comme de la guerre. Ce radeau au milieu d’un fleuve hyperboréen, où, sous les regards des deux armées rangées sur chaque rive, des souverains, non seulement puissants mais « amis des lumières », qui se battaient la veille, s’embrassent aujourd’hui, c’est une mise en scène où la main et le savoir-faire de Bonaparte se reconnaissent, avec cette « intelligence de l’imagination des peuples » qui est une de ses facultés maîtresses, une des grandes raisons de son pouvoir sur l’esprit des humains. On croit lire le poème philosophique qu’eût écrit Voltaire sur cette arche du Niémen, arche de concorde pour despotes éclairés. »
Le seul problème, c’est que « Tilsit » n’est qu’une illusion, mais une illusion que Napoléon va prendre pour une réalité assurée et définitive, ce qu’elle ne sera jamais; il va en tirer une assurance inébranlable, aussi absolue qu’injustifiée; et cette assurance qu’il a touché au but va le mener à commettre deux fautes irréparables, qui seront l’origine directe du commencement de la fin :
• 1. Il s’attaque frontalement au Pape, qui refuse d’adhérer au blocus continental. Les États de l’Église sont d’abord réduits au patrimoine de Saint-Pierre (1806-1808); puis Rome est occupée militairement (2 février 1808); ensuite, les États pontificaux sont annexés à l’Empire (17 mai 1809); enfin le pape est enlevé par le général Radet dans la nuit du 5 au 6 juillet 1809 (d’abord détenu à Savone (1809-1812), puis à Fontainebleau (1812-1814). Napoléon envisageant même de fixer le siège de la papauté en France, en Avignon ou à Paris.
• 2. Il s’engage follement dans la catastrophique entreprise d’Espagne (éphéméride du 2 mai).
On connaît la suite.
1887 : Proust remplit son « questionnaire »
LE QUESTIONNAIRE DE PROUST.pdf
Dans notre album Maîtres et Témoins (III) : Léon Daudet, voir la photo « L’amitié pour Marcel Proust (I) » et la suivante.
1927 : Le plus grand canular de l’histoire de France : Léon Daudet s’évade « légalement » de la Prison de la Santé !
Il s’agit, en fait, du énième rebondissement de la tragique « affaire Philippe Daudet » : le fils de Léon Daudet, Philippe, âgé de quatorze ans, a été assassiné le 24 Novembre 1923; admettant d’abord la « version officielle » du suicide (son fils étant fugueur et d’une personnalité fragile.) Léon Daudet acquiert très vite la conviction qu’il s’agit d’une machination destinée à l’intimider, pour le faire taire (dans notre album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet, voir les six photos consacrés à cette tragédie : « L’assassinat de Philippe Daudet (I) » et les cinq suivantes).
Léon Daudet mène alors sa propre enquête, pour faire éclater la vérité, ce qui le conduira – entre autres péripéties… – à déposer plainte contre le chauffeur du taxi dans lequel son fils a été retrouvé agonisant… Résultat du procès, plusieurs années après : Daudet est condamné à cinq mois de prison, et incarcéré à la Santé, où il arrive le 13 Juin.
Il n’y restera que douze jours, suite à un invraisemblable et stupéfiant canular parfaitement organisé – et réussi – par les Camelots du Roi.
Tout est raconté ici. On pourra voir également les quatre photos précédentes, qui restituent le contexte ; et, pour ce qui est du long exil en Belgique qui s’ensuivit, les sept photos suivantes.
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