363 : Mort de Julien l’Apostat
S’il fut seul maître de l’Empire romain pendant deux ans – de 361 à sa mort, en 363 – il fut aussi gouverneur et César en Gaule pendant six ans, à partir de 355.
Il y fut envoyé par Constance II, car la pression des Barbares aux frontières devenait intenable : les Francs s’étaient même emparés de Cologne. Julien rétablit la situation, reprit Cologne aux Francs et, par la suite, écrasa et refoula les Alamans, en remportant la brillante victoire de Strasbourg (Argentorate) en 357 (voir l’éphéméride du 15 août). Il mena même, par la suite, trois expédition militaires en Germanie, sur la rive droite du Rhin. Il ramena ainsi la paix et la sécurité en Gaule.
Il se plaisait à résider dans sa chère Lutèce, dont il avait fait son quartier général, et où, disait-il, l’eau est bonne à voir et à boire ! Mais c’était en 355 !
herodote/Julien l’Apostat (331-363)
1178 : Mort de Saint Anthelme
Le château de saint Anthelme
Né au château de Chignin, près de Chambéry, en 1107, Anthelme de Belley, ou Anthelme de Chignin, reçut l’habit de Chartreux en 1137 et devient en 1138 procureur du monastère de la Grande Chartreuse, qu’il avait fait reconstruire, après sa destruction par une avalanche, en 1132.
Son action au service de l’Ordre des Chartreux fut considérable, mais il eut aussi un grand rayonnement international : Louis VII, à son retour du concile de Toulouse de 1161, vient le visiter; Frédéric Barberousse l’investit du titre de prince électeur du Saint-Empire romain germanique (en 1175); il tenta en vain de servir de médiateur entre saint Thomas Beckett et le roi Henri II d’Angleterre.
Après la destruction de la Grande Chartreuse par une avalanche, ce fut Anthelme que l’évêque de Grenoble chargea de reconstruire l’abbaye (éphéméride du 27 décembre).
nominis/saint/1392/Saint Anthelme de Chignin
1683 : Duquesne bombarde Alger
Dès que l’Islam eût conquis, au cours du VIIème siècle, l’ensemble de la rive sud de la Méditerranée, l’antique Mare nostrum des Romains, de lieu pacifique et sûr, propice aux échanges de toutes sortes – matériel et immatériels – devint un lieu dangereux, infesté de pillards et livré à la férocité et à la rapine des pirates barbaresques.
Ceux-ci s’enrichissaient non seulement de leurs prises matérielles (marchandises…) mais aussi, et surtout, de la mise en esclavage et de la revente des personnes qu’ils faisaient prisonniers. Des centaines de milliers d’Européens furent ainsi esclaves en Afrique du Nord, l’exemple le plus célèbre restant celui de l’illustre Cervantès, qui passa près de cinq années dans les geôles d’Alger, avant d’être racheté par l’Ordre des Trinitaires, dont le rachat des captifs fut longtemps l’occupation, sinon unique, du moins principale (éphéméride du 17 décembre, sur la création de l’Ordre des Trinitaires en 1198).
La plupart des pays et des souverains d’Europe tentèrent, à de multiples reprises, de mettre fin à ce lamentable état de choses : mais tous, Charles Quint le premier, malgré la puissance de son grand empire, devaient s’y casser les dents : toutes les opérations que mena Charles, dans l’ensemble des pays d’Afrique du Nord, se soldèrent par autant d’échecs retentissants, que quelques succès très partiels et très limités (comme l’occupation de la ville d’Oran) ne compensaient pas, loin s’en faut…
Ce fut, finalement, la France de Charles X qui, en 1830, mit fin au désordre préjudiciable que représentait la piraterie barbaresque pour l’ensemble du monde européen (éphéméride du 14 juin) : mais il y aura fallu onze cents an.
Durant ce laps de temps très long, de nombreuses opérations militaires furent donc menées par des puissances européennes : ainsi, entre 1681 et 1688, la guerre opposa la France et la régence d’Alger, possession officielle, quoique nominale, de l’Empire Ottoman. Duquesne, vainqueur des opérations, les Ambassadeurs de la régence d’Alger viendront à Versailles – tout le fera à son tour comme le Doge de Gênes, en 1685 (éphéméride du 15 mai) – présenter leurs excuses à Louis XIV, le 3 juillet 1683.
vallee du ciron/Documents/Ouvrages/Michelant/1683.Alger
Portrait d’Abraham Duquesne, par Antoine Graincourt, Cercle militaire de Versailles.
Abraham Duquesne fut, sans conteste, l’un des plus grands marins français de tous les temps. Il est bien triste que son refus – qui l’honore – d’abjurer le protestantisme soit cause qu’aujourd’hui il ne repose pas en terre française (voire, même, aux Invalides, où sa gloire et les services rendus lui donnent toute sa place).
Lorsqu’il mourut d’une attaque d’apoplexie, le 1er février 1688 à Paris, à l’âge de 78 ans, il fut enterré dans son château du Bouchet, domaine érigé en marquisat par Louis XIV. Une semaine après sa mort, le Roi ordonne que tous ses biens soient mis sous séquestre. À sa veuve on laissa le choix de l’émigration ou de l’abjuration : elle abjura, et put conserver ses biens.
Sur les quatre fils du couple, deux se convertirent au catholicisme, les deux autres émigrèrent en Suisse, notamment Henri Duquesne, qui transporta le cœur de son père au temple d’Aubonne, dans le canton de Vaud.
netmarine/bat/fregates/duquesne/celebre
1753 : Naissance de Rivarol
On lira ci-après le texte intégral de sa réponse au sujet proposé par l’Académie de Berlin, en 1783 :
Qu’est-ce qui a rendu la langue Française universelle ? Pourquoi mérite-t-elle cette prérogative ? Est-il à présumer qu’elle la conserve ?
bribes.org/trismegiste/rivarol
• « Un peu de philosophie écarte de la religion et beaucoup y ramène. »
• « Il y aura toujours deux mondes soumis aux spéculations des philosophes : celui de leur imagination, où tout est vraisemblable et rien n’est vrai, et celui de la nature où tout est vrai sans que rien paraisse vraisemblable. »
• « Les opinions, les théories, les systèmes, passent tour à tour sur la meule du temps, qui leur donne d’abord du tranchant et de l’éclat, et qui finit par les user. »
• « Le talent est un art mêlé d’enthousiasme. S’il n’était qu’art, il serait froid ; s’il n’était qu’enthousiasme, il serait déréglé : le goût leur sert de lien. »
• « Exiger l’homme sans passions, c’est vouloir régenter la nature. »
Maximes, pensées et paradoxes
2005 : ITER à Cadarache
Après de longues négociations, c’est finalement le site français (ci dessous) qui est retenu pour la construction du réacteur expérimental Iter.
Ce projet regroupe l’Union Européenne, la Russie, le Japon, la Chine, les Etats-Unis l’Inde et la Corée du Sud. L’objectif est de créer de l’énergie non plus à partir de la fission nucléaire, mais à partir de la fusion.
Très productive et peu polluante, cette technologie est souvent comparée au fonctionnement du soleil.
Comme on l’explique à toute personne qui visite Cadarache, ce qui importe avant tout est de bien comprendre une clé majeure du succès en matière de recherche scientifique : ce qui est indispensable, c’est d’être en mesure de se dégager des contingences du moment, des modes et des besoins passagers, pour se donner les moyens de concevoir et mettre en œuvre un projet cohérent, lucidement pensé, réalisé avec rigueur et méthode. Ce projet doit alors être poursuivi avec une volonté sans faille, et la continuité dans l’effort doit être assurée jusqu’au bout.
Le futur réacteur ITER (International Thermonuclear Experimental Réaction), procède d’un traité international de longue durée qui définit les apports et les charges de chacun, vise à l’installation d’un « tokamak » – abréviation russe pour chambre magnétique torique –, c’est-à-dire un réacteur nucléaire de 4e génération (schéma ci dessous).
Le Tokamak, machine de 35 000 tonnes, conçue pour résister aux aléas sismiques, sera à fusion nucléaire : elle reproduira, en quelque sorte, l’énergie du soleil.
Dans un contexte de concurrence difficile, avec le Japon notamment, la France a été choisie pour son expérience et son exemplarité dans la gestion de la technologie nucléaire. La mise en marche de ce prototype est prévue en 2020. Ce nouveau réacteur présente des caractéristiques remarquables, d’abord en ce qui concerne la sécurité : à la moindre perturbation des conditions de fusion, le dégagement d’énergie s’arrête immédiatement, bloquant toute possibilité d’emballement du réacteur.
Les combustibles utilisés sont deux isotopes de l’hydrogène, le deutérium, extrait de l’eau de mer, et le tritium, plus fréquent dans la nature que l’uranium actuellement utilisé. Il n’en est besoin qu’en très faibles quantités. Ces deux éléments, portés à très haute température forment le « plasma » de fusion – comme, à l’intérieur du soleil, le plasma d’hydrogène se trouve en fusion à 15 millions de degrés. Dans le soleil, le plasma est confiné par la gravitation : ici, il le sera à l’intérieur d’un champ magnétique, comme c’est déjà le cas dans le réacteur de 3e génération Tore Supra, mis au point par le CEA, et que le prince Jean visita à cette occasion :
Intérieur de Tore Supra, tokamak supraconducteur, en exploitation depuis 1988 à Cadarache.
Les réacteurs pressurisés européens (EPR), dérivés de cette technologie, sont en cours de construction. Le premier, pour EDF, se construit à Flamanville.
Le produit des réactions de fusion est l’hélium, gaz chimiquement inerte et non radioactif, au lieu des gaz actuellement issus des réactions de fission qui contribuent à aggraver l’effet de serre. Les avantages de la fusion nucléaire sont donc considérables : pas de radioactivité intempestive, très peu de matière première, une énergie indéfiniment renouvelable, aucun effet de serre,… Les utilisations seront, entre autres, la production d’électricité, d’hydrogène, le dessalage de l’eau de mer, la propulsion (navale, notamment), etc. De quoi répondre aux besoins énergétiques mondiaux, alors que les ressources minérales et fossiles se font plus rares.
Il est donc essentiel que le défi soit relevé, même s’il faudra du temps pour en arriver aux applications commerciales. Ce sera le « nucléaire durable », une des énergies de l’avenir à côté de l’hydrogène, des biocarburants, du solaire, de la biomasse (bois et résidus agricoles), l’éolien se révélant en revanche trop aléatoire.
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Éphémérides, pourquoi, dans quels buts ?
Les projets pharaonniques ne se comprennent en démocratie que par les possibilités pharaonniques de détournements (et de commissions) qu’ils permettent du fait de leurs budjets.
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