1317 : Robert d’Anjou, roi de Naples, confère le titre de miles (chevalier) à Simone Martini
Robert d’Anjou est un membre éminent de la branche des Capétiens d’Anjou-Sicile. (Image à gauche)
Cette année-là, il offre également un très riche apanage à Simone Martini, qui réalise la grande « pala » représentant Saint Louis de Toulouse couronnant le roi Robert (la canonisation du saint franciscain, frère du roi, eut lieu cette année-là).
Ce furent les premiers contacts officiels connus entre le célébrissime peintre italien de la Renaissance et la France.
Plus de vingt ans après, Simone Martini vint en France, suivant la cour papale en Avignon (1342) : il s’y lia d’amitié avec Pétrarque et illustra un codex de Virgile annoté par lui.
Simone Martini réalisa également des fresques pour la cathédrale Notre Dame des Doms, et travailla ensuite au Palais des Papes, où il dirigea une véritable école, dont fit partie Matteo Giovanetti.
Mais, à la différence de ce dernier, qui retourna en Italie avec le pape Urbain V – lorsque celui-ci ramena la Papauté à Rome – Simone Martini resta en Avignon, où il finit ses jours peu de temps après y être arrivé, en 1344.
Fresques dans la cathédrale Notre-Dame-des-Doms. D’après deux sonnets de Pétrarque, Simone arrive en Avignon, accompagné de sa famille et de plusieurs collaborateurs, au début de 1336. Il y a été appelé par un des cardinaux italiens, probablement Jacopo Stefaneschi, qui lui aussi s’est installé dans la nouvelle cité papale. C’est pour le Cardinal Stefaneschi que Simone exécute des fresques de l’église de Notre-Dame-des-Doms à Avignon. Les fresques du portail, le Christ bénissant et la Madone d’humilité, sont en très mauvais état de conservation ; mais les synopia du Palais des Papes sont très intéressantes et de très grande qualité.
Vous pouvez cliquer sur l’image pour agrandir les fresques…
Les fresques d’Avignon
1339 : Naissance de Louis 1er d’Anjou, mécène de la Tenture de l’Apocalypse, d’Angers
La Tenture de l’Apocalypse – qui s’inspire de manuscrits à miniatures illustrant le texte de l’Apocalypse de saint Jean – est le plus important ensemble de tapisseries médiévales subsistant au monde.
L’ensemble, composé de six pièces successives, découpée chacune en sept tableaux, a été exécutée d’après des cartons de Hennequin de Bruges (dit aussi Jean de Bruges ou Jean Bondol), peintre attitré du roi de France Charles V, et fut léguée à la cathédrale d’Angers XVème siècle par le roi René (appelé le plus souvent « le bon roi René »).
Cette monumentale tenture fut commandée au marchand lissier Nicolas Bataille, le lissier le plus renommé de l’époque, et fabriquée à Paris, par Robert Poinçon.
Dans l’un des inventaires de la bibliothèque de Charles V – établi en 1380 – on lit que que son manuscrit de l’Apocalypse a été « baillé à Mons. d’Anjou pour faire son beau tapis »;
Pour en savoir plus :
• La Tenture dans le château d’Angers
• Sur la Tenture elle-même
Dans Le Figaro du vendredi 24 avril 2015, Muriel Prat présente ainsi l’émission consacrée par la chaîne Histoire à la Tenture :
« Soixante-cinq scènes sur 104 mètres de long et presque 6 mètres de haut : la Tenture de l’Apocalypse, exposée au château d’Angers, illustre les visions reçues par saint Jean qu’il consigna dans le dernier livre du Nouveau Testament. La chaîne Histoire consacre ce vendredi un documentaire consacré à cette prodigieuse tapisserie, tissée au XIVème siècle, qui fascine par son sujet et ses dimensions. La Tenture fut commandée par Louis d’Anjou en 1373 et livrée en 1382. Jean de Bruges, peintre attitré du roi de France Charles V, fut chargé de la réalisation des dessins. Il peignit des miniatures qui furent ensuite portées à la grandeur de maquettes. On pense qu’il s’est inspiré du cycle anglo-normand, en particulier les manuscrits de Namur et de Cambrai. Les esquisses furent données à des cartonniers, puis la tapisserie fut fabriquée en sept années par des lissiers de Paris.
On connaît assez peu de choses sur l’histoire de la Tenture de l’Apocalypse. Dans l’Ancien Régime, elle était exposée dans la cathédrale d’Angers à l’occasion de Pâques, Noël, la Toussaint et la Pentecôte. En 1782, les chanoines de la cathédrale la mirent en vente, mais ils ne trouvèrent pas preneur. Au XIXème siècle, elle subit les pires outrages. Découpée en pièces, elle servit de paillasson et de protège-parquet. Le chanoine Joubert la découvrit dans un état lamentable en 1848 et en commença la restauration.
En 1902, la Tenture fut classée aux monuments historiques et devint propriété de l’Etat en 1906. C’est ainsi que fut sauvé le plus important ensemble de tapisseries médiévales, reflet des malheurs d’un temps marqué par la peste et la guerre de Cent Ans contre les Anglais. »
1723 : Première revente de l’Hôtel Matignon
Et début de son histoire fort mouvementée…
En 1722, Christian-Louis de Montmorency-Luxembourg, Prince de Tingry, passe commande à l’architecte Jean Courtonne, mais, les travaux s’étant révélés plus coûteux que prévu, le prince de Tingry doit vendre l’hôtel en voie d’achèvement à Jacques III de Goyon, sire de Matignon et de la Roche Goyon (l’actuel Fort La Latte), le 23 juillet 1723. Le nouveau propriétaire charge alors Antoine Mazin d’achever les travaux.
Dévasté et pillé à la Révolution, l’Hôtel passe à Talleyrand, à Napoléon 1er, à Louis XVIII qui l’échange contre le palais de l’Élysée à Bathilde d’Orléans, duchesse de Bourbon, laquelle le laisse à sa nièce Adélaïde d’Orléans, sœur du futur Louis-Philippe.
Sous le Second Empire, l’hôtel est acquis par Raffaele de Ferrari, duc de Galliera. Sa veuve y réside jusqu’en 1886, y vivant seule mais entourée de deux cents domestiques !
La duchesse y accueillit gracieusement le comte de Paris, au rez-de-chaussée, et c’est là que celui-ci organisa le 6 mars 1886 une somptueuse fête en l’honneur des fiançailles de sa fille aînée, la princesse Amélie d’Orléans, avec le prince héritier dom Charles de Portugal. L’événement donna lieu à un énorme battage médiatique qui inquiéta les républicains, au pouvoir depuis peu : quelques semaines plus tard, des députés présentèrent un projet de loi d’exil devant la Chambre, avec le soutien du gouvernement : le 23 juin 1886, la Loi fut adoptée, touchant les prétendants au trône et leur fils aîné en les obligeant à quitter le territoire national ainsi que tous les autres princes français en les rayant des listes de l’armée.
Entouré d’un parc de trois hectares, dessiné en 1902 par Achille Duchêne, Matignon possède le plus grand jardin privé de Paris
Après le vote de la loi d’exil contre la maison d’Orléans, la duchesse de Galliera offrit son hôtel gracieusement à l’empereur d’Autriche-Hongrie, François-Joseph, pour en faire son ambassade après son décès.
Pendant la Première Guerre mondiale, l’hôtel fut mis sous séquestre comme bien ennemi. En 1922, la France finit par l’acheter : l’hôtel, ainsi que ses dépendances, le parc et le pavillon de musique situé au fond du jardin furent classés au titre des Monuments historiques par un arrêté du 3 janvier 1923
Gaston Doumergue – qui fut Président de la République en fit la résidence du président du Conseil en 1935 , alors qu’il était, pour la seconde fois, Président du Conseil.
À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, le général de Gaulle s’installa à Matignon où il présida, le 9 septembre 1944, le premier conseil des ministres parisien du Gouvernement provisoire de la République française.
L’hôtel Matignon est depuis lors la résidence officielle du Premier ministre français.
(Visite-virtuelle de Matignon – 360°)
1793 : La Convention ordonne de fondre les cloches
Dans son décret n° 1256, du 23 juillet 1793, la Convention ordonne que les cloches des églises et chapelles de France soient déposées pour être fondues et puissent servir à la confection des canons ; elle décrète que « chaque commune a la faculté de conserver une cloche qui serve de timbre à son horloge » ce sera la « cloche civique » : cent mille cloches vont disparaître dans la tourmente. Et Napoléon, pour les besoins de son immense armée, ne fera qu’amplifier le processus…
Seules quelques cloches en réchappèrent :
• celle de Lignières (Cher), fondue à Orléans pendant la révolution, en 1790, porte la mention « Vive la nation, vive le Roi » et des fleurs de lys;
• celle de Quintat (Haute-Savoie) porte la mention « Si je survis à la Terreur c’est pour annoncer le bonheur »…
Le véritable repeuplement des clochers ne se fit cependant que sous le Second Empire et la IIIème République.
I. L’exemple de Callac (Bretagne, document ci-dessous) :
« Au nom de la République, je requiers la Municipalité de Callac de mettre à exécution le décret du 23 juillet 1793 (vieux stile) qui porte qu’il ne sera laissé qu’une cloche dans chaque paroisse, que les autres seront descendues pour être fondues en canon ; de plus qu’il ne soit laissé en aucun endroit des armes qui puissent encore rappeler le souvenir de l’orgueil des despotes.
Signé : François Marbaud, agent national pour le District de Rostrenen.
A Callac le 16 nivôse de l’An 2 (5 janvier 1794) de la République, Une et Indivisible. »
II. L’exemple de Notre-Dame de Paris : A Notre-Dame, toutes les cloches furent fondues, à l’exception du bourdon Emmanuel : « Emmanuel » avait succédé à la cloche « Jacqueline », qui avait été fondue en 1400, et avait été coulé en 1685 par plusieurs fondeurs lorrains pour la remplacer. Le parrainage fut assuré par Louis XIV et Marie-Thérèse d’Autriche, c’est pourquoi la cloche porte également le prénom « Marie-Thérèse ».
« Emmanuel » se trouvant dans la tour sud, on installa, lors des restaurations du XIXème siècle, quatre cloches benjamines dans la tour nord.
« Emmanuel » pèse 13 tonnes, son battant 500 kilos; Le diamètre à la base de la cloche est de 2 m 62.
Il a été installé en 1686 en remplacement de l’ancien bourdon Jacqueline
Le bourdon sonne en fa dièse ainsi qu’en atteste ce récit d’Ernest Laut, extrait du Petit Journal Illustré du 19 avril 1908.
A partir de 2011, le projet se fit jour de recréer l’ensemble en place en 1686, lors de la bénédiction du bourdon. En effet, l’ensemble de quatre cloches, placé en 1856, n’était pas accordé par rapport à Emmanuel, et donnait une sonnerie peu harmonieuse de par la piètre qualité du métal. Le projet était donc d’en revenir à la disposition existante jusqu’en 1792, afin de retrouver le paysage sonore de la fin du XVIIIème siècle.
Il faudra attendre 2013 pour voir le projet réalisé…
Écouter : les sons qu’ont entendu Louis XIV, Louis XV, Louis XVI (et quelques autres !…) restitués numériquement (site de la cathédrale Notre-Dame de Paris) :
1945 / 1951 : Ouverture du procès Philippe Pétain / Mort de Philippe Pétain
I : à charge : vidéo de l’ouverture du procès (archive INA), intéressante comme tout document d’époque; très partiale.
II : nettement plus mesuré, ou moins « de parti pris » : compte-rendu écrit de Georges Blond, assez long, avec plusieurs fautes de frappe et coquilles malencontreuses; très intéressant, un compte rendu des débats, et une page de notre Histoire comme si on y était.
1979 : Mort de Joseph Kessel
Bien que ne partageant pas ses idées, Kessel était très admiratif de l’engagement et de la personnalité du « journaliste » Maurras.
Il alla voir, chez lui, à Martigues, dans sa maison du Chemin de Paradis, au début de l’été 1926, afin de l’interroger sur le retour de Poincaré aux affaires.
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à titre documentaire
A titre documentaire … Quoi donc ?
Le jardin « privé » de Matignon appartient à l’Etat C’est donc un jardin public interdit au public.
On peut lire aussi « j’ai soigné Pétain », de Dr. Albert Massonie, Taillandier, Date de parution : 14 septembre 2017.
Désigné en 1949 pour veiller sur la santé du prisonnier de l’île d’Yeu, le Dr. Massonie tient son journal…
~ Sans « Philippe PÉTAIN », nous serons tous des allemands ((prussiens)),
alors rendons un grand hommage à ce grand combattant des deux guerres ;
§ Message d’un: *Royaliste-Lozérien*.