1223 : Couronnement de Louis VIII et Blanche de Castille
Fils de Philippe Auguste, Louis VIII est le premier roi à ne pas avoir été associé au trône par le sacre du vivant de son père.
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans, l’honorable famille capétienne règne de père en fils » :
« …En mourant (1223), Philippe Auguste ne laissait pas seulement une France agrandie et sauvée des périls extérieurs. Il ne laissait pas seulement un trésor et de l’ordre au-dedans. Sa monarchie était devenue si solide qu’il put négliger la précaution qu’avaient observée ses prédécesseurs. Il ne prit pas la peine d’associer son fils aîné au trône avant de mourir. Louis VIII lui succéda naturellement et personne ne demanda qu’une élection eût lieu.
À peine se rappelait-on qu’à l’origine la monarchie avait été élective. De consuls à vie, les Capétiens étaient devenus rois héréditaires. Depuis Hugues Capet, il avait fallu près de deux siècles et demi pour que l’hérédité triomphât. Événement immense. La France avait un gouvernement régulier au moment où les empereurs d’Allemagne tombaient les uns après les autres, au moment où l’autorité du roi d’Angleterre était tenue en échec par la grande charte de ses barons. »
Le nouveau roi a 36 ans. ans, et déjà une grande expérience des responsabilités. En 1214, tandis que son père affrontait à Bouvines les coalisés du nord (éphémeride du 27 juillet), il le secondait efficacement ailleurs, en battant le roi d’Angleterre Jean sans Terre à La Roche-aux-Moines, dans le Poitou.
L’année suivante, les barons anglais ont déposent leur roi et ont proposé la couronne à Louis : le prince a donc débarqué en Angleterre en mai 1216 – un peu plus d’un siècle après Guillaume le Conquérant !… – mais l’affaire tournera court, après la mort de Jean sans Terre et la reprise en main de la situation par le fils de celui-ci, Henri III et tout rentre dans l’ordre.
Devenu roi, Louis VIII enleva aux Plantagenêt le Poitou et une partie de la Gascogne, s’empara de Niort et La Rochelle et acheva la Croisade des Albigeois.
A sa mort, le roi laissait un fils de seulement douze ans (le futur Louis IX, saint Louis), et ce fut donc sa mère, Blanche de Castille, qui devint régente du Royaume : elle le sera une seconde fois, à la fin de sa vie, lorsque son fils partira en Terre sainte; sa mort obligera le roi à revenir en France.
C’était la première fois que la couronne revenait à un enfant, et celui-ci, comme son père Louis VIII, ne fut pas sacré du vivant de son père.
Blanche de Castille (deux fois régente pour Saint Louis) ;
Anne de Beaujeu (pour Charles VIII) ;
Louise de Savoie (pour François 1er) ;
Catherine de Médicis (pour Charles IX) ;
Marie de Médicis (pour Louis XIII) ;
Anne d’Autriche (pour Louis XIV).
1361 : Jean d’Orléans, Maître du Parement de Narbonne, devient peintre officiel de Charles V
Jean d’Orléans (vers 1356-1408). Paris, musée du Louvre.
Le parement de Narbonne, conservé au musée du Louvre, est une grande pièce rectangulaire de soie blanche peinte en grisaille.
Cette œuvre, qui représente la Passion du Christ, est en harmonie noire et blanche car elle était destinée à décorer l’autel en temps de carême.
Elle fut offerte par le roi Charles V et sa femme Jeanne, que l’on voit agenouillés de part et d’autre de la croix, dans la partie centrale : il était d’usage, à l’époque, de représenter ainsi les donateurs, à côté de la figure religieuse qu’ils avaient commandée et dont ils étaient à l’origine.
Louvre – Le Parlement de Narbonne
1656 : Naissance de Claude de Forbin
par Antoine Graincourt, XVIIIe siècle, Musée de la Marine
Sans doute l’un des plus grands amiraux que la France ait connu, il eut véritablement une carrière hors du commun : d’abord marin, puis mousquetaire du Roi, il revint dans la marine, et échappa de peu à une condamnation à mort pour avoir tué un rival en duel; il devint gouverneur de Bangkok, amiral de la flotte siamoise et généralissime.
Il combattit aux côtés de Jean Bart, fut prisonnier avec lui, s’évada, traversa la Manche en canot, puis guerroya aux côtés de Duguay-Trouin et inscrivit près de 70 navires à son tableau de chasse, avant de rentrer mourir paisiblement chez lui, à Marseille, en son château de Saint Marcel, à 77 ans.
1685 : Le conseil souverain de Martinique, premier en France à « enregistrer » le Code noir
Les vrais ignorants… l’ignorent, et les pseudo antiracistes et autres tenants du politiquement correct feignent de l’ignorer, mais, malgré tout ce qu’en diront les adeptes patentés du mauvais esprit, de la malhonnêteté intellectuelle et du mensonge érigé en système, le Code noir promulgué par Colbert fut un immense progrès, comme la rappelle fort opportunément Richard Hanlet :
Le Code noir de Colbert fut un immense progrès.
1747 : Mort de Vauvenargues
• Il est faux que l’égalité soit une loi de la nature. La nature n’a rien fait d’égal; la loi souveraine est la subordination et la dépendance.
• La perfection d’une pendule n’est pas d’aller vite, mais d’être réglée.
• Le prétexte ordinaire de ceux qui font le malheur des autres est qu’ils veulent leur bien.
De Charles-Marc Des Granges (Les Grands écrivains français des origines à nos jours) :
« …Officier d’un rare mérite, Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues prit part à la campagne d’Italie de 1734, et à la retraite de Bohème en 1742. À la suite d’infirmités contractées pendant cette dernière campagne, il tenta vainement d’obtenir une place dans la diplomatie. C’est dans l’étude et dans la méditation qu’il chercha une consolation contre les maux physiques et contre les déceptions de son existence. Il fut lié avec Voltaire, qui éprouvait pour lui une véritable admiration, et qui a pleuré avec émotion sa mort prématurée.
Le fond de sa philosophie et de sa morale est donc un certain stoïcisme ; mais Vauvenargues est aussi un optimiste et un enthousiaste. Il croit à la bonté de l’homme; à l’excellence des passions, qu’il suffit de savoir diriger; à la vertu, à la gloire. Il tente de réhabiliter le sentiment contre la raison, et l’homme contre La Rochefoucauld. « Ceux qui méprisent l’homme ne sont pas des grands hommes. »
Comme peintre de caractères, Vauvenargues est ingénieux et fin, mais bien au-dessous de La Bruyère, qu’il imite et dont il n’a pas la pittoresque précision. Comme critique, il est plus intéressant. Il sent, il aime, il éprouve des sympathies et des répulsions : il les exprime avec délicatesse. Vauvenargues met en pratique sa maxime : « Il faut avoir de l’âme, pour avoir du goût. »
Enfin, écrivain, Vauvenargues a des qualités précieuses. Il a dit : « La netteté est le vernis des maîtres. » Et la netteté est son premier mérite. Mais il y a joint une certaine chaleur juvénile, qui va parfois jusqu’à l’enthousiasme, sans jamais monter jusqu’à l’emphase. Son éloquence est spontanée ; elle vient du cœur… »
Le château de Vauvenargues, à deux pas d’Aix-en-Provence
1870 : Charge héroïque de Froeschwiller, souvent dite « de Reischoffen »
Dans les houblonnières, près du village de Reichshoffen, hommes et chevaux s’empêtrent et succombent sous le feu ennemi.
Assistant à la scène, l’empereur – ou Bismarck – aurait murmuré: « …les braves gens !… »
La charge du 9e Cuirassiers à Morsbronn – E.detaille – Musée de Reims
1970 : Première édition de la Solitaire du Figaro
12 navigateurs s’élancent de Brest, et c’est Joan de Kat qui remportera l’épreuve.
Les caractéristiques de la course sont les suivantes :
• Le départ est donné vers la fin juillet d’un port français.
• La course se déroule en 4 étapes variables selon les années au large des côtes françaises sur un total d’environ 1500 à 2000 milles en moyenne. Le parcours est bouclé, suivant les années en 10 à 13 jours de mer.
• Le concurrent est seul sur son bateau, la participation est mixte.
• Tous les bateaux sont identiques (monotype Figaro Beneteau à partir de 1990, et Figaro Beneteau II depuis 2003).
1977 : Mort de Michel Mourre
Très présent dans ces éphémérides, cet autodidacte érudit s’est très rapidement – dans sa courte vie : 49 ans – entièrement consacré à l’Histoire.
Il a défrayé la chronique, à 22 ans, avec le « Scandale de Notre-Dame », lorsque, le 9 avril 1950, avec trois de ses amis, il se rendit dans la cathédrale Notre Dame de Paris, pendant la messe de Pâques, et monta en chaire pour annoncer aux fidèles : « Dieu est mort… pour qu’enfin vive l’Homme. » Les quatre jeunes gens furent arrêtés et l’événement provoqua un grand scandale dans la presse.
Mais, très vite, il passa à autre chose, et devint ce qu’il est resté, en décidant de se spécialiser dans l’Histoire : son Dictionnaire Encyclopédique d’Histoire, publié chez Bordas et couramment appelé « le Mourre » (ci contre)est l’une des Bibles indispensables pour quiconque veut connaître et comprendre l’histoire universelle.
Il a écrit également un remarquable Charles Maurras, préfacé par Henry Bordeaux et Pierre Dominique (aux Éditions universitaires, « Classiques du XXème siècle », Paris, 1953).
Pour bien comprendre pourquoi il a rédigé son Dictionnaire :
Gilbert Comte sur Michel Mourre
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Ajoutons-pour la petite histoire-que notre Louis VIII,capétien entre les capétiens-énergique et vaillant, ayant traversé la Manche avec une petite armée, à l’appel des « barons »anglais, fut élu roi d’Angleterre par acclamation de ces derniers-pour remplacer Jean-Sans-Terre,meurtrier de son neveu,fils aîné de Henry II Plantagenêt.
Cette escapade familiale déplut fort à Philippe-Auguste-qui n’avait aucune confiance dans ces barbares d’outre-manche-,et intima à son fils l’ordre de rentrer en France,pour apprendre son métier de futur roi de France.
A noter que le meurtre familial,dans le but de régner, devint chose courante outre-manche,Richard III d’York fit même assassiner les 2 fils de son frère aîné,Edouard IV (1483),afin de régner à leur place !