On les a tellement accompagnés, depuis plusieurs semaines, on les a tellement entourés, et maintenant les voilà…
Le Prince Jean, emmené par sa tante, la duchesse de Wurtemberg, représentant sa soeur, la duchesse de Montpensier, hospitalisée.
Puis Philoména, emmenée par son père, précédée et suivie par les enfants d’honneur, au nombre desquels le Prince Pierre d’Orléans et la Princesse Thérèse d’Orléans :
Jean et Philoména ont été très clairs, et ils ont bien fait. Le livret de la Messe de mariage, déposé sur toutes les chaises du sanctuaire, s’ouvre par ce petit paragraphe:
« S.A.R le prince Jean d’Orléans et sa fiancée souhaitent manifester leur soutien au pape Benoît XVI, par la célébration de leur messe de mariage. Attentifs à l’oeuvre de restauration liturgique opérée par le Saint Père depuis le début de son pontificat et sensibles à travailler à l’unité de l’Église, ils ont souhaité une cérémonie dans l’esprit de la réforme de la réforme qui se manifeste par une célébration liturgique comportant l’offertoire et la prière eucharistique n°1 en latin. »
Voilà qui a le double mérite d’être très clair, et d’être bel et bon…. Lecture sera faite, d’ailleurs, au cours de la messe, du message du cardinal Tarcisio Bertone, transmettant aux époux, de la part de Benoît XVI, la bénédiction apostolique que le Saint Père leur accordait bien volontiers…..
La cérémonie qui débute sera belle de bout en bout, recueillie et priante, sincère et vraie. C’est Monseigneur Rey qui la célébrera, Monseigneur Brizard recevant le consentement des époux et prononçant une fort belle homélie. Voilà quelqu’un qui sait parler, et dans la forme et dans le fond….
On ne pourra pas tout raconter de cette Messe. Retenons-en quelques moments particulièrement forts, comme ce Salve Regina chanté d’un coeur unanime par toute l’assemblée après que Jean et Philoména se soient rendus à l’autel de la Sainte Vierge, où la mariée déposa son bouquet, en signe de remerciement à Notre-Dame et où Jean prononça cette belle consécration à la Sainte Vierge:
« Je vous choisis, aujourd’hui, ô Marie, en présence de toute la cour céleste pour ma mère et ma reine, je vous livre et consacre en toute soumission et amour, mon corps et mon âme, mes biens intérieurs et extérieurs et la valeur même de mes bonnes actions passées, présentes et futures, vous laissant un entier et plein droit de disposer de moi et de tout ce qui m’appartient sans exceptions, selon votre bon plaisir, à la plus grande gloire de Dieu, dans le temps et l’éternité. Amen. »
C’est alors que retentit le Salve Regina. L’assemblée ne faisait plus qu’un, et il n’y avait plus qu’une voix. Mais quelle fermeté dans cette voix, sans excès ni ostentation; quelle sincérité, quelle authenticité !….. Lorsqu’une ou plusieurs personnes chantent bien, au cours d’une messe, avec une conviction sincère, et sans affectation, c’est bien, et cela fait plaisir à entendre. Mais là, à ce moment précis, on n’était pas du tout dans ce registre-là. C’est comme si, tout d’un coup, l’assemblée toute entière – et vraiment toute l’assemblée…- avait été comme electrisée, mobilisée, mais spontanément, et comme répondant à une sorte d’enthousiasme intérieur face à ce à quoi l’on assistait. Et d’un seul coeur, unanime, nous avons bien vu et bien entendu que tout le monde chantait, et chantait bien, et chantait fort; non pas fort pour manifester ou représenter, mais fort par conviction, par adhésion à cet immatériel auquel on avait la chance de participer….
Méditation sur ce beau mot, Enthousiasme, du grec en / thousia, inspiration envoyée par les dieux, d’où en / thousiadzô, être « habité » par les dieux…..
l y a des jours comme celui-là où l’on regrette de n’être pas Chateaubriand ! On songe à La Fontaine, s’avouant impuissant à dépeindre -certes, dans un tout autre registre, s’agissant de choses profanes…- les beautés de Versailles: « Ma muse est impuissante à peindre ce déluge / Quand d’une voix de fer je frapperais les cieux / Je ne pourrai nombrer les charmes de ces lieux. »
Merci pour cette communication autour du mariage du prince Jean et de Philomena. J’étais à Senlis et n’ai pu assister à la messe. Je la sais avoir été très belle et digne, mais j’aime l’entendre redire. Merci. Compliments et tous mes voeux aux nouveaux mariés. Quel beau couple!!! Bravo .
Madame Marie-Louise Dujol
P.S. parlez-nous si possible de leur toilette? merci