Étonnamment – nous sommes en 1914 – il existe des images, rares mais saisissantes, des débuts de la Grande Guerre et de la 1ère bataille de la Marne. Elles font réfléchir, les voici.
Par un coup de main hardi et couronné de succès, Joffre, exploitant le défaut de couverture du flanc droit de l’armée allemande de Von Kluck, fait attaquer cette aile à l’improviste par l’armée Maunoury (comprenant les troupes de la garnison de Paris, rassemblées par Galliéni et amenées sur le front par les taxis réquisitionnés de la capitale…).
C’est le début de la première Bataille de la Marne.
« Le 6 septembre 1914, alors que l’armée Maunoury déclenchait la Bataille de la Marne en attaquant le flanc de l’armée Von Kluck entre Nanteuil-le-Haudouin et Meaux, le général Galliéni, gouverneur militaire de Paris, ordonna la réquisition des taxis de la capitale afin de transporter des troupes sur le front: dès le lendemain matin, 7 septembre, des agents de police arrêtèrent tous les taxis circulant dans paris, en firent descendre leurs occupants et ordonnèrent aux chauffeurs de prendre la direction de Meaux.
Arrivés à Gagny, les taxis prenaient en charge les troupes pour les acheminer dans le secteur de Nanteuil. Les convois de taxis se succédèrent pendant toute la journée du 7 et la nuit du 7 au 8 septembre 1914. Au total, cinq bataillons d’infanterie -environ 4.000 hommes- furent ainsi transportés en quelques heures à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Paris. La course des taxis fut immédiatement payée aux chauffeurs selon le tarif normal. »
(Michel Mourre, Dictionnaire encyclopédique d’Histoire, article Taxis de la Marne, page 4391).
Joffre ouvre ainsi la série de manœuvres aboutissant à la victoire décisive de la Marne. Il sera fait Maréchal de France en 1916 (membre de l’Académie Française en 1918).
Von Kluck a écrit de cette offensive française :
« Que des hommes ayant reculé pendant dix jours, que des hommes couchés par terre et à demi-morts de fatigue puissent reprendre le fusil et attaquer au son du clairon, c’est là une chose avec laquelle nous n’avions jamais appris à compter ».
memorialdormans/1ereMarneEnsemble
Extrait de l’éphéméride du jour.