732 : Charles Martel repousse les Maures
Probablement sur le territoire de la commune de Moussais (rebaptisé depuis Moussais-la-Bataille), les Francs commandés par Charles Martel ont repoussé une razzia menée par Abd el Rahman, lors de la bataille de Poitiers :
25 octobre 732 Charles Martel arrête une razzia arabe
Partis de Pampelune, les musulmans – qui ont envahi l’Espagne en 711 – ont conquis le Sud-ouest et ravagé Bordeaux; ils ont aussi fait des incursions dans le Sud-est : des légendes locales (comme celle de la Cabro d’Or, aux Baux-de Provence) et la toponymie en gardent quelques souvenirs (le massif des Maures ; la Garde Freinet).
Ils remontent maintenant vers le Nord-ouest, pour y piller les riches monastères. C’est là que Charles Martel – y gagnant son surnom… – stoppera définitivement leur avancée.
Charles Martel mourra neuf ans plus tard, en 741 : sur son importance et le rôle politique qu’il a joué, voir l’éphéméride du 22 octobre.
1415 : Désastre d’Azincourt
La chevalerie française est écrasée par les troupes du Roi d’Angleterre Henri V.
Après 35 ans de victoires françaises (avec Charles V et du Guesclin), les Anglais reprennent l’avantage, Azincourt ayant été précédée par les désastres de Crécy (éphéméride du 26 août) et de Poitiers (éphéméride du 19 septembre).
Et pourtant, les français étaient supérieurs en nombre.
De fait, la bataille d’Azincourt marque la fin de l’ère de la chevalerie et le début de la suprématie des armes à distance sur la mêlée (ci dessous, reconstitution historique : les archers gallois du Roi d’Angleterre).
Suprématie qui ne fera que se renforcer par la suite grâce à l’invention des armes à feu.
Dans notre album L’Aventure France racontée par les Cartes, voir la photo La Guerre de Cent Ans (3/4) : deuxième effondrement.
1653 : Mort de Théophraste Renaudot
A Paris, qui se souvient
histoire pour tous/biographies/theophraste renaudot-1586-1653
1685 : Début de la construction du Pont Royal
paris1900.lartnouveau.com/ponts/pont_royal
D’abord, en 1550, il y eut le Bac des Tuileries, qui reliait la rive gauche (d’où le nom de Rue du Bac) à la rive droite, à hauteur de l’actuel Pavillon de Flore. Puis, en 1632, on construisit un pont en bois, à péage, le Pont Sainte Anne (pour Anne d’Autriche), ou Pont rouge (d’après sa couleur).
Trop fragile, constamment emporté par des crues et devant être refait à répétition, il sera finalement remplacé – entre le 25 octobre 1685 et le 13 juin 1689 – par un pont en pierre de cinq arches, entièrement financé par Louis XIV, d’où son nom de Pont Royal.
Très élégant, avec ses cinq arches en plein cintre, c’est le troisième pont le plus ancien de Paris, après le Pont Neuf et le Pont Marie.
1722 : Sacre de Louis XV
Louis XV à six ans, par Hyacinthe Rigaud
Illustration du Temps long dont disposent les monarques : il est l’arrière-petit-fils de Louis XIV, et le grand-père de Louis XVI.
« …C’est cependant par un acte d’autorité que débuta Louis XV, à seize ans, lorsqu’il renvoya le duc de Bourbon, à peu près comme Louis XIII avait secoué la tutelle de Concini. Le jeune roi avait donné sa confiance à son précepteur Fleury, évêque de Fréjus. Choix heureux : ce sage vieillard dirigea les affaires avec prudence. Il y eut, pendant quinze ans, une administration intelligente, économe, qui remit les finances à flot et rétablit la prospérité dans le royaume, prouve qu’il n’était pas condamné à la banqueroute depuis la guerre de succession d’Espagne et le Système de Law. De tout temps, la France n’a eu besoin que de quelques années de travail et d’ordre pour revenir à l’aisance et à la richesse. Notre éclatante civilisation du dix-huitième siècle ne s’expliquerait pas sans cette renaissance économique qui fut singulièrement aidée par les traditions bureaucratiques que le siècle précédent avait laissées. Il ne faut pas dire trop de mal des bureaux : leurs abus ne les empêchent pas d’être indispensables. Orry, dont le nom est resté obscur, fut un digne successeur de Colbert dans la gestion des deniers publics. D’Aguesseau, qui est illustre, continua l’œuvre législative que Colbert avait commencée, et, pour une large part, ses ordonnances ont été reproduites par le Code civil, car la Révolution a continué au moins autant qu’elle a innové.
Appliqué au relèvement de la France, Fleury (ci contre), au-dehors, évitait les aventures. Il n’avait pas de grandes vues de politique européenne mais un sens assez juste de l’utile et du nécessaire. Le point noir de l’Europe, à ce moment-là, c’était la succession d’Autriche qui se présentait d’ailleurs autrement que la succession d’Espagne. L’Empereur Charles VI, n’ayant que des filles, se préoccupait de laisser ses États héréditaires à l’archiduchesse Marie-Thérèse et il cherchait à faire signer et garantir ses dispositions testamentaires, sa « Pragmatique sanction », par toutes les puissances. En France, un parti déjà nombreux représentait que la maison d’Autriche était l’ennemie du royaume, que nous n’avions pas intérêt à la perpétuer et que l’occasion de l’abattre définitivement ne devait pas être perdue. On était antiautrichien au nom de la tradition et des principes de Richelieu. Ainsi naissait, sur une question de politique étrangère, une controverse qui devait dégénérer en conflit, un conflit qui, un jour, deviendrait fatal à la monarchie elle-même… »
Pierre Gaxotte a consacré au grand règne de ce grand roi un livre majeur : Le siècle de Louis XV (éphéméride du 21 novembre).
1791 : Dernière messe à l’abbaye de Cluny
Ce chef d’œuvre absolu de l’art roman, le plus grand édifice religieux de la chrétienté jusqu’à la construction de saint Pierre de Rome va être démoli par les révolutionnaires.
Véronique Prat raconte (Le Figaro Magazine, 24.12.2010) :
« …Les objets précieux, le mobilier liturgique, les grandes tentures brodées de fil d’or de celle qui fut la maior ecclesia du Moyen-Âge ont été réquisitionnés. Tout ce qui pouvait être vendu a été bradé. Tout ce qui pouvait être arraché à la pierre a été saisi. Seule reste la colossale et majestueuse carcasse du bâtiment, toujours imposante avec ses 187 mètres de long, ses cinq nefs, son chœur multiple, ses grand et petit transepts, ses 300 chapiteaux principaux, ses sept clochers.
Pas pour longtemps : sur ordre des révolutionnaires, tout cela sera bientôt transformé en carrière de pierres. Les démolisseurs, pour venir à bout de ce bâtiment phare de la chrétienté, auront recours à la mine. Il faudra près d’un quart de siècle de dépeçage et de pillage pour mettre à terre la grande bâtisse romane, solide comme une forteresse. Le terrain de l’abbaye sera découpé et vendu par lots… »
Lemonde/culture/visiter l’abbaye de cluny telle qu’elle etait au xve siecle
Il ne nous reste aujourd’hui que moins de huit pour cent de l’édifice.
Là, comme ailleurs, la Révolution, qui a détruit entre le quart et le tiers de notre Patrimoine a commis un crime contre la Culture. N’est-il pas assimilable à un crime contre l’Humanité, dont on sait qu’ils sont imprescriptibles ?
1824 : Le premier Grand magasin
Pierre Parisot, mercier dans l’Ile de la Cité ouvre, Quai aux Fleurs, le premier Grand Magasin: La Belle Jardinière.
1826 : Mort de Philippe Pinel
Il est le précurseur de la psychiatrie moderne.
Républicain (il se disait lui-même « loin d’être royaliste »), il était membre de la Section des piques, avec Robespierre et le marquis de Sade. Pourtant, contraint d’assister avec « sa » section à l’assassinat de Louis XVI, il écrit, le jour-même, à son frère :
« …C’est à mon grand regret que j’ai été obligé d’assister à l’exécution, en armes, avec les autres citoyens de ma section, et je t’écris le cœur pénétré de douleur, et dans la stupeur d’une profonde consternation… »
psychiatrie.histoire.free.fr/pers/pinel
1836 : Erection de l’Obélisque de Louxor, Place de la Concorde
Il est environ quinze heures lorsque l’Obélisque du Louxor atteint la verticale et trône enfin au milieu de la place de la Concorde.
Il a fallu pas moins de quatre heures, trois cents personnes et l’aide d’une petite machine à vapeur pour dresser les 230 tonnes de granit. L’aventure remonte en fait à 1832, lorsque le Pacha Muhammad Ali offre à Louis-Philippe un des deux obélisques du temple de Thèbes, vieux de trois milles ans et dédié à Ramsès II.
L’ingénieur Philippe Le Bas organise les opérations du transfert de Louxor à Paris. Ces opérations sont très difficiles car il s’agit à la fois d’une masse colossale, mais en même temps extrêmement fragile. Il faut descendre le Nil, traverser la Méditerranée et remonter la Seine sur un parcours de 12.000 kilomètres.
1838 : Naissance de Georges Bizet
Son chef d’œuvre, Carmen, est l’opéra le plus joué au monde.
1980 : Mère Térésa visite les « Missionnaires de la Charité » de Marseille
A 20h15 précises, ce 25 octobre, l’avion qui amène Mère Térésa se pose sur la piste de l’aéroport de Marseille Marignane (son nom de l’époque). Accompagnée du Cardinal Etchegaray, archevêque de la ville, qui lui avait demandé d’installer une communauté à Marseille – ce qu’elle avait accepté – Mère Térésa se rend immédiatement à la paroisse Saint Théodore, rue des Dominicaines, où elle rencontre les cinq premières soeurs de l’Ordre qu’elle a fondé : deux Indiennes, une Anglaise et une Française.
Dès après la messe matinale du lendemain, Mère Térésa est déjà repartie, mais les Sœurs sont toujours là.
A deux pas de « la porte d’Aix », en plein centre-ville, la paroisse Saint Théodore, ancienne église du Couvent des Récollets, détruit à la Révolution (éphéméride du 29 avril), cœur de l’activité des Sœurs Missionnaires de la Charité..
1977 : Création du Parc Naturel Régional des Volcans d’Auvergne
parc-volcans-auvergne.com/index
2007 : Premier vol commercial pour l’A 380
La compagnie Singapore Airlines réalise le premier vol commercial de l’A 380, en reliant Singapour à Sydney.
Capable de transporter jusqu’à 853 passagers, l’A 380 est le plus gros avion civil jamais construit et le plus grand avion de l’histoire à être produit en série.
airfrance.fr/guidevoyageur/classeetconfort/A380_innovation
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Mais aussi : 25 octobre 1914
Le maréchal des logis Louis-Ferdinand Destouches, engagé au 12ème régiment de cuirassiers, est blessé sur le front. Il se verra cité à l’ordre de la nation par le Maréchal Joffre. Sous le nom de Louis-Ferdinand Céline, il publiera « Voyage au bout de la nuit » en octobre 1932.
Sauf le respect que je vous dois, appréciant votre excellent travail, il me semble que l’appellation du « massif des maures » ne vient des Maures-Arabes, mais du provençal « lei mauro », c’est-à-dire quelque chose comme « les bois noirs », comme il y a sur la presqu’île de Giens la « pointe des morts », en provençal « la pouncho dei mauro ». De même, je ne vois pas en quoi la légende de la Cabro d’Or (la chèvre aux sabots d’or qui fait trouver les trésors cachés, mais qui rend malheureux au milieu des richesses celui qui ne les méritait pas) a à voir avec les Maures. Petites réflexions d’un Provençal, qui parle sa langue, et surtout qui vous apprécie beaucoup, je le répète.
Bien à vous
Charles Martel, En l’an sept-cent-trente-deux, affronta les Armées OMEYYADES de l’ÉMIR d’Al ANDALUS ABD EL RAHMAN. En effet, depuis l’an sept-cent-onze, les MUSULMANS occupaient la PÉNINSULE IBÉRIQUE, & poursuivaient progressivement leur avancée vers le Nord, au-delà des PYRÉNÉES, si bien qu’à partir de l’an sept-cent-vingt-cinq, ayant déjà conquis le LANGUEDOC, ils s’emparèrent de la VALLÉE du RHÔNE, mettant à sac la ville d’AUTUN le 22 d’Août l’an sept-cent-vingt-cinq , & assiégeant sans succès, en territoire FRANC, la ville de SENS.
Suite à l’intervention du DUC d’AQUITAINE, EUDES, qui les arrêta une première fois à TOULOUSE, en l’an sept-cent-vingt et un, les premières tentatives furent repoussées. Fort de sa victoire, le DUC d’AQUITAINE voulut prévenir le retour des MUSULMANS d’ESPAGNE en s’alliant à MUNUZA, Gouverneur berbère et Musulman de la SEPTIMANIE. MUNUZA était en révolte contre ses coreligionnaires d’ESPAGNE. EUDES lui donna sa fille en mariage. Mais MUNUZA fut tué en affrontant l’ÉMIR d’Al-ANDALUS ABD EL RAHMAN qui, dans la foulée, lança une expédition punitive contre les AQUITAINS. Il engagea donc en l’an sept-cent-trente-deux une double offensive en AQUITAINE, du côté de la GASCOGNE, & dans la Vallée du RHÔNE.
Cette fois, le duc EUDES ne put les arrêter seul, & demanda à CHARLES de venir à son aide. Le 19 d’Octobre l’an sept-cent-trente-deux, les armées de CHARLES et du DUC réunies faisaient face à la razzia à MOUSSAIS, sur l’actuelle commune de VOUNEUIL-SUR-VIENNE, entre TOURS et POITIERS. CHARLES fit tout pour éviter l’affrontement mais encouragea le pillage aux alentours, ce qui eut pour double effet de saturer le butin des SARRAZINS les rendant moins mobiles & cupides. Après six jours d’observation, la bataille s’engagea le 25 d’Octobre & fut assez brève. CHARLES tua leur chef ABD EL RAHMAN, ce qui décida les troupes sarrasines à prendre le chemin du retour. Selon d’autres sources plus vraisemblables, ABD EL RAHMAN n’aurait pas été tué à la bataille de POITIERS mais aurait simplement reflué vers ses bases arrières de NARBONNE. Poursuivi par les troupes franques de CHARLES MARTEL, il aurait été tué & son armée exterminée à LOUPCHAT au pied de la falaise du SANGOU, dans le LOT, l’an sept-cent-trente-trois.
Selon certains auteurs, c’est suite à cette victoire que CHARLES fut surnommé MARTEL (en occitan signifie « marteau »), puisqu’il avait violemment écrasé les troupes mahométanes, tel un marteau — le « marteau d’armes » étant aussi une arme de combat. C’est seulement alors à cette occasion qu’il aurait gagné le surnom de MARTEL.
M. de Gand