Après avoir dénoncé les faiblesses de la politique étrangère de la IIIème République (notamment à travers ce chef-d’œuvre qu’est le Kiel et Tanger de Maurras, qui faisait l’admiration du président Pompidou), après avoir contribué puissamment par ses campagnes au vote de la loi des trois ans, qui allongeait la durée du service militaire, l’Action française participa sans réserve en 1914 à l’Union sacrée et jeta toutes ses forces dans la guerre.
Toutes les forces du talent de Bainville, Daudet et Maurras d’abord, qui ne cessèrent de soutenir l’effort de guerre. Le procureur Thomas au procès de Maurras à Lyon en 1945 le reconnut lui-même en ces termes : « Je suis le premier à reconnaître qu’en 1914-1918, Maurras a été un très grand patriote, qu’il a rendu des services signalés à la France, qu’il a été un grand Français, qui, à ce moment, chassa la trahison, qu’il a expurgé certains membres du gouvernement qui n’avaient pas fait leur devoir, qu’il a donc été un grand citoyen, un grand Français. » Toutes les forces de ses cadres et de ses militants ensuite, qui périrent hélas par milliers sur l’autel de la patrie. Parmi ces innombrables héros, dont plusieurs monuments aux morts de section conservent la mémoire, citons notamment Henri Vaugeois, le co-fondateur de l’AF avec Maurice Pujo, Léon de Montesquiou, Octave de Barral, l’admirable poète Jean-Marc Bernard, le jeune prodige Henri Lagrange, qui écrivit ses premiers articles dans l’AF quotidienne à 16 ans, Pierre David, ce jeune patriote juif qui écrivit à Maurras une lettre magnifique devenue un référence…
Il faudrait des volumes entiers pour les évoquer tous. Pensons aussi à ceux qui revinrent mutilés comme le sculpteur Maxime Real del Sarte, chef des camelots du roi. Leur sacrifice, comme celui de tous les autres Français de 14, ne doit pas être dilué dans le discours contemporain qui occulte la Victoire au profit de la seule compassion pour les souffrances (certes immenses !) des soldats ou d’un pacifisme européiste qui nie les raisons mêmes pour lesquelles ils se sont battus avec tant de courage : la patrie, la nation, la sauvegarde de nos frontières et la reconquête des provinces perdues. ■
Ce dimanche 11 novembre, une délégation d’une dizaine de militants d’Action française de Marseille s’est rendue à Nîmes, devant la stèle des Camelots du Roi nîmois morts pour la France. Cette délégation était conduite par Jean Gugliotta, Président de l’Union Royaliste Provençale, représentante historique de l’Action française en Provence, et qui est ouverte aujourd’hui à l’ensemble des royalistes provençaux, après l’heureuse fusion entre le CRAF et la Restauration nationale. Notre délégation a déposé une gerbe de fleurs au pied du monument des Camelots nîmois, devant lequel elle a incliné le drapeau de la Section de Marseille de l’Action française, accompagné de plusieurs autres… Puis, à la demande des organisateurs de la cérémonie (Cercle Jeanne d’Arc, Cercle Saint Charles…), j’ai récité la Prière de la fin…
Dans l’après-midi, rejoints par d’autres militants marseillais, nous nous sommes rendus au Cimetière Saint Pierre, où nous avons déposé une deuxième gerbe et, là aussi, incliné le drapeau historique de notre Section de Marseille…