Cette tribune de Gilles-William Goldnadel est parue dans FigaroVox le 19 septembre 2022. ■
CHRONIQUE – L’avocat passe en revue l’actualité de la semaine écoulée marquée par la percée historique de la coalition de droite aux élections législatives suédoises et la décision de la cour d’appel de Nantes de déplacer une statue de Saint Michel au nom de la laïcité.
Je ne sais s’il existe un modèle suédois transposable à la France.
Je ne sais si Paris sera un jour à l’heure de Stockholm.
Autrement dit, si une union des droites se fera en France, telle qu’elle a fonctionné hier en Suède et peut-être demain en Italie.
Je sais bien qu’ici, à lire notamment Le Monde et à écouter France Inter, les origines «fascistes» des partis d’«extrême droite» suédois ou italien les disqualifient pour l’éternité.
Qu’importe par ailleurs que les positions des organisations politiques étrangères précitées soient aujourd’hui moralement irréprochables. Le clergé médiatique ayant aujourd’hui mis une sourdine au tocsin qu’il sonnait hier encore dès que son oreille sensible oyait le mot immigration.
Les cruelles réalités de l’invasion et de l’insécurité, désormais impossibles à cacher par la grâce de la disgracieuse fâcheuse sphère sont passées par là.
En France, cette hypermnésie, souvent plus hystérique qu’historique, continue de sévir, en période électorale principalement, pour évoquer l’ex-Front national.
Impossible de prévoir à moyen terme. Qui sait si demain, crise économique et financière aidant, et le pouvoir faible n’aidant pas, ce ne sera pas l’extrême gauche, plus apte à conquérir violemment la rue et infiniment plus protégée médiatiquement, qui ne tiendra pas le haut du pavé?
Une chose en revanche est plus acquise, c’est bien l’immigration massive et invasive donc ratée, et ses funestes conséquences, qui sont les meilleures alliées des populistes patriotes ici comme là-bas.
Il est, toutefois, d’autres auxiliaires d’appoint. La folie du gauchisme contemporain affole le peuple qui a les pieds sur sa terre.
Regardons la France. La droite pourrait exprimer sa gratitude aux billevesées et fadaises quotidiennes de Sandrine Rousseau. Ou aux postures de Pap Ndiaye, qui semble plus préoccupé à apprendre les stéréotypes de genre et la sexualité à nos enfants plus qu’hier délurés, plutôt qu’à leur enseigner à lire ou à compter, alors qu’ils sont bons derniers.
Le barbecue migrant à la campagne, combien de nouvelles divisions?
L’examen de l’actualité des derniers jours sert des exemples nouveaux de causes d’irritation populaire.
Je me bornerai à l’actualité judiciaire.
On apprenait vendredi que la cour d’appel de Nantes avait ordonné que la statue de l’archange Saint Michel située sur le parvis d’une église aux Sables d’Olonne soit déplacée au nom de la laïcité, comme l’a rapporté Le Figaro .
Une association de «libres penseurs» laïcs, qui ne semble toutefois pas vivre le voile islamique comme un calvaire dans l’espace public, avait en effet saisi la justice administrative.
La statue insupportable à sa vue était pourtant installée sur le parvis de l’église Saint-Michel, ce qui ne paraît pas à l’œil nu comme une horrible bévue.
Une consultation citoyenne, organisée par le maire de la municipalité Yannick Moreau, avait pourtant fort démocratiquement abouti à ce que 94,50 % de ses concitoyens, qui n’étaient sans doute pas que des batraciens de bénitiers, se prononcent pour le maintien de la statue à son emplacement. Peine perdue.
Les juges semblent également être demeurés imperméables à cette évidence que la statue du saint personnage qu’ils ont décidée de chasser du parvis d’une église transcendait la seule religion catholique par sa dimension artistique.
Dans ce cas, chassons sans délai les représentations picturales de la Vierge et de son fils des musées publics.
Sans préjudice de l’obélisque sacré de la Concorde. Refusons ce passe-droit, sur ce haut lieu républicain, pour le culte égyptien plus antique que le romain.
Plus sérieusement, j’ajouterai, au-delà du droit, que les racines historiques et culturelles de la France font que les objets de piété chrétiens s’inscrivent en profondeur dans le paysage français.
Et ce n’est pas un catholique très pratiquant qui le prétend.
Peu avant, la Cour européenne des droits de l’homme morigénait la France pour ne pas avoir «rapatrié» de Syrie des femmes djihadistes. J’ai délibérément posé des guillemets au vocable «rapatrié», s’agissant d’individus que je ne tiens pas pour mes compatriotes, ayant trahi leur patrie et délibérément renoncé à leur citoyenneté de papier.
Le professeur émérite de droit public, Anne-Marie Le Pourhiet a su faire litière, le 17 septembre des arguties juridiques alambiquées utilisées par les juges, s’agissant d’actes de gouvernement insusceptibles de jugement.
Cette même cour avait précédemment condamné la France pour avoir osé renvoyer un terroriste algérien en Algérie.
Celui-ci aurait pu encourir, selon la cour, des risques dans son pays.
Preuve est ainsi rapportée que cette institution théoriquement dédiée aux droits des êtres humains est plus sensible aux risques encourus par un terroriste dans son pays qu’à ceux encourus par tous les Français innocents dans le leur.
Résumons. Cette semaine, un dragon idéologique a terrassé Saint-Michel et un référendum démocratique. Un président en mal d’idées a suggéré la substitution des Français de l’exode obligé par des étrangers de l’asile dévoyé. Une cour étrange et étrangère exige le renvoi vers la France de tueuses sans pitié.
Un Français en colère pourrait avoir le type suédois. ■
Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Son récent ouvrage, Névroses Médiatiques. Le monde est devenu une foule déchaînée, est paru chez Plon. Notons-le : Il vient de publier Manuel de résistance au fascisme d’extrême-gauche (Nouvelles éditions de Passy).
Merci Maître !!
Votre voix est une bénédiction !
À propos de la statue de Saint Michel. Pendant que l’invasion migratoire, voulue par le gouvernement et louée par les gauchistes ouvre un boulevard à la pénétration de l’islam et de l’islamisme (ce dernier n’étant que l’islam en action) les actes anti-chrétiens se multiplient, approuvés par la « justice ». Où étaient-ils ces laïques, où était-elle la « justice » lorsque les prières de rue mahométanes ont pendant des mois dans le XVIII° arrondissement de Paris bloqué la circulation chaque vendredi soir ? Où étaient-ils lorsque les pastèques écologistes de Strasbourg, verts à l’extérieur, rouges à l’intérieur, accordaient une subvention pour la construction d’une mosquée islamiste liée à un mouvement ultra-nationaliste turc ? On ne les entendait pas beaucoup.
Dans les pays Baltes, les statues des soldats Russes morts pour libérer l’Europe du nazisme, sont déboulonnées, la France ne respecte plus son histoire elle aussi. La Russie du Poutine mène un combat du bien contre le mal de l’Occident. La bataille se gagnera également dans le domaine de l’économie. L’Europe est plutôt en très mauvaise posture dans cet affrontement contre les BRICS.
Peut-être que la population des Sables d’Olonne peut résister à des ordres injustes dictés par la cour adminsitrative d’appel ? Comment? Se réunir pour protéger et ne pas se disperser. Je ne pense pas que les forces de l’ordre passeront outre devant une population pacifique et déterminée à garder sa statue de Saint Michel, son patrimoine culturel et spirituel. « To be or not … ». Mais il ne sert à rien de râler si on n’agit pas.