1641 : Mort de Sully
De Michel Mourre :
« …Il mena une politique d’économies et de remise en ordre, réduisit les tailles, supprima les charges inutiles, poursuivit partout les abus et les prodigalités, et réussit par sa gestion rigoureuse à faire entrer dans les caisses de l’Etat de 12 à 13 millions de livres entre 1600 et 1610. Pour relancer l’économie, il donna la liberté aux exportations de blé et de vin, abolit un grand nombre de péages, fit construire des routes, des ponts, des canaux (canal de Briare). Il encouragea surtout l’agriculture, soutint les efforts d’Olivier de Serres pour l’élevage des vers à soie et proclama que « labourage et pastourage sont les deux mamelles dont la France est alimentée… »
herodote.net/Sully_1560-1641
1666 : Séance inaugurale de l’Académie des Sciences
C’est Colbert qui l’a créée, à la demande de Louis XIV.
Lors de sa première séance, il est décidé la création de l’Observatoire royal – création réalisée l’année suivante – qui deviendra plus tard l’actuel Observatoire de Paris (voir l’éphéméride du 21 juin) : dans cet Observatoire, dix ans plus tard, en 1676, l’astronome Danois Rômer détermina la vitesse de propagation de la lumière…(éphéméride du 7 décembre)
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1799 : Nomination de la première sage-femme
Elle exerce à l’Hôtel-Dieu de Montmorency : Elisabeth Bourgeois est la femme d’un chirurgien de ce même Hôtel-Dieu.
Après sa fusion avec l’hôpital d’Eaubonne, l’hôpital de Montmorency est devenu l’Hôpital Simone Veil (Groupement hospitalier Eaubonne-Montmorency).
1837 : Aux origines de l’Ecole maternelle
Une Ordonnance institue la création de « salles d’asile » pour les enfants de deux à six ans, ancêtres des écoles maternelles.
Les salles d’asile (ou d’hospitalité) prendront le nom d' »écoles maternelles », une première fois le 28 avril 1848, à l’instigation de Marie Pape-Carpantier (1815-1848), directrice de la principale salle d’asile du Mans, puis officiellement en 1881.
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1872 : Naissance de Camille Guérin
Il est avec Calmette le créateur du BCG, le vaccin antituberculeux. Sur la photo ci dessous, Calmette est à gauche, Guérin à droite.
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1876 : Naissance d’Augustin Cochin
La famille d’Augustin Cochin est catholique et royaliste. Son père, député royaliste, sera même ministre durant la Guerre de 14…
Major de l’École des Chartes, Augustin Cochin se spécialisa dans l’histoire de la Révolution française. Monarchiste, il collabora à la Revue grise de l’Action française dès 1904. Mobilisé, capitaine d’infanterie, il mourut au front, le 8 juillet 1916.
Ses deux principaux ouvrages sont Les sociétés de pensée et la démocratie moderne et La Révolution française et la libre pensée, tous les deux inachevés, à cause de sa mort brutale et prématurée.
Pour Maurras, « il est le premier qui aura fait voir et sentir avec clarté, avec intelligence, selon les règles de la méthode rationnelle et critique, la part que prirent les sociétés secrètes, les « sociétés de pensée » au mouvement de 1789″.
Comme le Taine des Origines de la France contemporaine (voir l’éphéméride du 5 mars), Cochin réfute l’histoire officielle idéologique et jacobine, car, comme Taine (ci contre) et, plus tard, un François Furet, il veut s’en tenir aux faits et aux seuls faits.
Pour autant Taine – d’après Cochin – se contente de l’histoire psychologique, celle qui pénètre dans la pensée et les réflexes profonds des révolutionnaires. S’il analyse remarquablement les aspirations profondes du jacobin, Taine ne s’attache pas à distinguer les causes réelles de la Révolution, ni sa mécanique. Taine décrit à merveille la société révolutionnaire, il n’explique pas sa gestation.
Cochin propose, lui, de recourir à l’histoire sociologique pour saisir les causes profondes des événements de la Révolution française. Il n’occulte pas les autres causes de 1789 (fiscales, naturelles…) mais il les considère comme secondaires par rapport aux mécanismes sociaux qu’il décrit.
Pour Cochin, la cause profonde de la Révolution réside dans les sociétés de pensée. Ces clubs, loges et associations diverses se développèrent à partir de 1750, sur tout le territoire, en un étroit maillage. Elles vont rapidement constituer non un État dans l’État, mais bien une nation dans la nation : en 1789 elles se voudront la nation contre l’état royal. En attendant, pendant toute la seconde moitié du XVIIIème siècle, elles diffusent la pensée des soi-disant Lumières, et agissent au nom d’une liberté abstraite. Cochin démontre également qu’un tel mouvement présupposait que la France soit un État prospère et riche, assurant la tranquillité publique et le fleurissement des arts, lettres et sciences : la France des Bourbons.
Ces sociétés de pensée sont, malgré leur diversité, soumises à des principes de fonctionnement communs : unité de direction, discipline interne, interdépendance, centralisation. Les sociétés de pensée et leur sociabilité sont donc à l’opposé des communautés naturelles. Elles ne sont pas fondées sur la solidarité du lieu (commune, province), du sang (famille) ou du métier (corporation) mais sur le seul exercice de la discussion : elles sont en tout point coupées du réel. L’homme qui les compose, « c’est la société qui a orienté son esprit à l’inverse du réel, elle encore qui le lie à ses frères de toute la force de son intérêt ; comme elle a formé son intelligence, elle tient sa volonté« .
François Furet (ci contre), dans son magistral Penser la Révolution française rendit la place de premier plan qui lui revenait à Augustin Cochin dans l’historiographie de cette période capitale et tragique.
philitt.fr/2016/09/05/augustin-cochin-lhistorien-oublie-de-la-revolution-francaise
1957 : Le corps d’Héloïse de la Tour d’Auvergne est transféré dans l’Eglise du Pater noster, à Jérusalem
Héloïse, princesse de la Tour d’Auvergne, duchesse de Bouillon, entendit, un jour, un sermon sur la désolation des lieux saints. Emue par ce qu’on lui décrivait, elle décida de consacrer sa vie et sa fortune à relever les lieux saints en ruine.
Elle arriva en 1857 à Jérusalem, retrouva l’emplacement de l’Eleona – mot grec signifiant « oliveraie », et, durant dix ans s’attacha à surmonter toutes les difficultés pour six hectares, au sommet du mont des Oliviers, là même où le Christ avait enseigné la prière aux disciples.
Elle fit alors édifierr un monastère consacré à la prière du Notre Père et confié aux bénédictins, ainsi qu’un cloître confié aux carmélites, sur des plans de Viollet-le-Duc (ci contre).
Sur les murs de l’église et autour du cloître, elle fit apposer des plaques en céramique polychrome portant la traduction du Pater Noster en trente-deux langues. Aujourd’hui, la prière est traduite en plus de cent cinquante langues…
La duchesse de Bouillon fit don de cette construction à la France : aujourd’hui encore – aujourd’hui toujours… – la France est la seule puissance étrangère à posséder des biens dans Jérusalem : car, à côté de l’Eléona – ou Eglise du Pater noster – la France possède également le monastère d’Abou Gosh, le tombeau des Rois et l’église Sainte-Anne dans Jérusalem.
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « La France à Jérusalem ».
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