« Peur sur la ville »
Le film « Peur sur la ville » de Henri Verneuil pourrait à lui seul résumer la semaine qui vient de s’achever. Sauf qu’en 2020, la peur n’est pas suscitée par un tueur en série sadique qui s’en prend aux jolies jeunes femmes, mais par des bandes tchétchènes, des antifas, des black blocks et des racailles de banlieues armées.
En meute, tous viennent saccager, brûler, casser, blesser, se battre entre eux ou contre les forces de l’ordre. Mais peu importe. Peu importe que tout un quartier ait été pris en otage à Dijon quatre jours durant à cause d’un décharnement de violence inter communautaire où seule la loi du talion avait droit de cité. Peu importe que la manifestation des soignants de mardi ait été gâchée par des black bloc et autres antifas issus de l’ultra gauche, venus pour casser du flic. Peu importe, car la priorité du gouvernement ce n’est pas le rétablissement de l’ordre républicain, mais la préservation de la planète !
Chic, enfin un référendum !
En effet, ce week-end c’est la dernière ligne droite pour la convention citoyenne pour le climat. Avec la crise sanitaire, le confinement et ce déconfinement agité, on avait oublié que depuis octobre dernier, 150 citoyens tirés au sort ont participé à cette expérience de démocratie participative, lancée en fanfare par Emmanuel Macron dans la foulée du Grand Débat des gilets jaunes.
Pendant neuf mois, ils ont planché sur des mesures destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le sort du monde d’après repose entre leurs mains. Ils ont jusqu’à dimanche pour voter en assemblée plénière les propositions qui seront ensuite présentées à l’exécutif. Certaines pourraient être soumises à un référendum. C’est le souhait formulé par le chef de l’État en janvier. Cet appel à l’expression de la souveraineté nationale sur des questions écologiques serait la première pierre à l’édifice de « ce nouveau chemin » voulu par un Emmanuel Macron, devenu plus Géant Vert et moins Jupiter.
Si ce référendum a lieu, il serait le premier depuis 15 ans, depuis le fameux scrutin du 29 mai 2005 où les Français ont posé leur véto au traité de la constitution européenne qu’on leur vendait comme la panacée. Moins par anti écologisme que par anti macronisme, il existe en 2020 un risque que les Français renvoient dans les cordes de la contestation les mesures écologiques soumises à leur jugement. Le chef de l’Etat envisagerait malgré tout d’organiser ce référendum.
Le sens des priorités
Mais est-ce le moment d’être au chevet de dame Nature alors que le pays s’achemine doucement mais sûrement vers la sortie d’un état d’urgence sanitaire inédit et s’apprête à présent à connaître une crise économique d’une ampleur que les Cassandres décrivent sans précédent ? Est-ce le moment de parler écologie à l’aune des événements de ces derniers jours à Dijon et à Paris ? On peut légitimement voir ici de l’inconséquence.
Et quitte à entendre la voix du peuple, pourquoi ne pas organiser aussi un référendum concernant l’état de la sécurité dans notre pays ? Que pensent les Français de l’insécurité systématique qui règne dans les zones de non droit gangrenées par les violences inter communautaire sur fond de trafic de stupéfiants ? Pourquoi ne pas leur demander aussi s’ils sont d’accord pour désarmer leur police, et s’ils pensent que les forces de l’ordre sont par nature des racistes systémiques ? Dernière question iconoclaste : en cas d’incapacité à maintenir l’ordre, pourquoi ne pas carrément demander aux citoyens s’il faut faire intervenir l’armée ?
Mais il semblerait que la hiérarchisation des priorités ne fasse pas partie du logiciel politique macroniste ! ■
Membre de la rédaction de Causeur
Merci pour cet article qui dénonce la vacuité totale que nous subissons.
« Chic, enfin un référendum ! » Trés bien ce trait d’esprit !
L’article de Madame Marchandier est excellent , d’autant qu’il ouvre voie à la réflexion . En effet , pourquoi un référendum pour ceci et non pour cela ?
La voie de l’expression directe de la population , pourrait se concevoir quand le système représentatif avec l’abstention massive semble à bout de souffle ; et pourtant , si l’on met de côté les premières consultations de ce type ( pour la république actuelle ) nul ne comprenait goutte à ce qui était demandé en 1969 – hors le maintien ou non du Président alors en fonction – , le référendum sur l’entrée de la GB dans le marché commun ne semble pas avoir laissé souvenir d’une grande importance celui de 1992 fut « Ric -rac »; encore pire , celui de 2005 fut contourné déconsidérant la pratique référendaire etc…
Ne lasserait on pas à faire voter en toutes occasions , sans parler des grands débats , réunions d’ expression libre mais faciles à manipuler ou simplement allant à la dérive ?
On en revient aux usages de chaque peuple ; les Suisses ont une pratique référendaire qui n’est pas celle des Français .