Nous devons à Marc VERGIER, qui collabore à Je Suis Français, de nous avoir signalé la disponibilité sur la toile de ce téléfilm : « Fils de personne », mis en scène par Jean Vernier (1969).
Henry de Montherlant y présente lui-même assez longuement sa pièce, l’historique et le fond, ce qui ajoute, à notre avis, à l’intérêt et à l’attrait de ce document.
De Montherlant certains aiment plutôt les grands romans, d’autres plutôt le théâtre. Nous avons récemment mis en ligne « Les Célibataires », autre téléfilm, tiré, celui-là, d’un roman. « Fils de personne » est d’abord une pièce de théâtre, téléfilmée ensuite.
L’une et l’autre œuvre sont servies par de magnifiques acteurs. Comme le seront, également au théâtre, « La Reine morte », « Le Cardinal d’Espagne » ou « Le Maitre de Santiago » et toutes les d’autres.
Quoiqu’il en soit des préférences littéraires, l’on s’accordera pour reconnaître en Montherlant l’un des très grands écrivains du siècle écoulé. Pierre Builly a eu raison de le rappeler dans un commentaire récent. ■
Il y a une autre très belle oeuvre de Montherlant qui a donné lieu à une réalisation télévisée : la tétralogie des « Jeunes filles », adaptée en deux épisodes de 90 minutes par Louis Pauwels et mise en scène par Lazare Iglésis, avec notre ami Jean Prat dans le rôle de Pierre Costals.
Malheureusement aucun DVD, aucune diffusion YouTube, rien sur le site de l’INA. Je n’ai pu revoir cette merveille que grâce à une tortueuse conspiration…
C’est la pièce où Montherlant se livre tout entier , il dit « les gens qui m’aiment m’étonnent toujours » ce pourrait être la raison d’être de son passage sur terre .
Trop se projeter sur l’autre , trop en demander et croire que parce qu’on a fait un enfant on a un clone de soi- même donne lieu à des qui – pro – quo meurtriers. L’incompréhension dû à l’écart d’âge et l’absence d’expérience de l’enfant rend les épisodes de confrontations père fils particulièrement déstabilisants.
C’est bien écrit , mais le géniteur joue un drôle de personnage : mauvais père , mauvais « époux » , faiseur de morale (la cerise sur le gâteau) et , bien entendu , trompé et/ou jaloux !
Le contexte historique , par contre donne de l’originalité à la situation .
Montherlant n’était pas un être très optimiste, d’ailleurs. Voyez ce qu’il écrit dans « Le chaos et la nuit »:
« Nul ne comprend bien sa situation tant qu’il n’a pas compris que, hormis un ou deux êtres, personne ne s’intéresse à ce qu’il vive ou à ce qu’il meure ».
Ce qui n’est pas faux, au demeurant.
quand Pierre parle de « notre ami Jean PRAT » es ce l’immense rélaisateur de TV?par ailleurs mon cousin!
Non, Bernard, il s’agit d’une coquille de Pierre Builly. Il veut parler de Jean Piat. Sinon, j’ai eu à Marseille un grand professeur de grec qui s’appelait Jean Prat, mais il ne fut jamais acteur.
Antiquus a parfaitement raison : mon doigt a été maladroit et a tapé R où le I s’imposait. Le grand acteur Jean Piat était d’ailleurs de nos amis.
Cela étant, Jean Prat, le réalisateur a réalisé pour la télévision au moins trois merveilles : « Hauteclaire » d’après Barbey d’Aurevilly (c’est une nouvelle des « Diaboliques »), « Les Perses » d’Eschyle et, donc, « Les célibataires » d’après Montherlant…