1571 : Mort de Benvenuto Cellini
La nymphe de Fontainebleau, au Musée du Louvre
Natif de Florence, Cellini ne vécut que cinq années en France, de 1540 à 1545.
Il fait partie de cette cohorte d’artistes italiens que François premier, ébloui par toutes les beautés qu’il avait vues lors de ses expéditions en Italie, fit venir en France afin d’y donner une impulsion définitive non pas à « la Renaissance », mais à la Renaissance française : car, comme plus tard Lully ou Le Bernin – italiens eux aussi – tous ces artistes travaillèrent, avec les artistes locaux, non à la simple importation d’un art extérieur, mais à la création d’une façon française de vivre et penser la Renaissance : Léonard de Vinci, bien sûr, mais aussi Andrea del Sarto – ancêtre direct de Maxime Real del Sarte, fondateur des Camelots du Roi en 1908 – Le Boccador, Luca Penni, Rosso, Le Primatice…
Si Léonard de Vinci et Le Boccador travaillèrent à Chambord (et Le Boccador à l’Hôtel de ville de Paris), Benvenuto Cellini, avec Luca Penni, Rosso et Le Primatice, fut essentiellement actif à Fontainebleau, à tel point qu’on a pu parler de l’Italie à Fontainebleau, ou de l’école de Fontainebleau…
Tout à la fois dessinateur, orfèvre, fondeur, médailleur, sculpteur, Cellini appliqua les techniques et la précision de l’orfèvrerie à son travail de sculpteur. On aura dans les trois liens suivants un aperçu de son travail à Fontainebleau :
louvre./oeuvre-notices/la-nymphe-de-fontainebleau
panoramadelart/galerie-francois-1er-fontainebleau
expositions.bnf./renais/arret/4/index2
Pour en savoir un peu plus sur le travail des Italiens au Château de Fontainebleau, voir notre éphéméride du 7 août :
Louis VII pose la première pierre du château de Fontainebleau
Et pour en savoir un peu plus sur l’Ecole de Fontainebleau :
italieaparis.net/ecolefontainebleau
1575 : Sacre d’Henri III
De Jacques Bainville (Histoire de france, chapite IX, Les guerres civiles et religieuses remettent la France au bord de la ruine) :
« …Mais Charles IX, puis Henri III, ces derniers Valois décriés et injuriés plus que tous les autres souverains français, tiennent bon, à tous risques, sur le principe essentiel, le rocher de bronze de l’État : la monarchie héréditaire. C’est pour ce principe qu’Henri III, qui passe pour efféminé comme il passe pour avoir conseillé la Saint-Barthélemy, va lutter quinze ans. À la fin, il le paiera de sa vie…
…La Ligue, qui eut à Paris son foyer le plus ardent, était une minorité, mais une minorité active et violente. La petite bourgeoisie, les boutiquiers irrités par la crise économique, en furent l’élément principal. Aussi n’est-on pas surpris de retrouver aux « journées » de la Ligue le caractère de toutes les révolutions parisiennes, celles du quatorzième siècle comme celles de la Fronde et de 1789…..
…Le roi n’était plus le maître en France. La Ligue gouvernait à sa place, lui laissait à peine de quoi vivre dignement. Chassé de Paris, bafoué par les états généraux, il n’était pas plus en sûreté à Blois qu’au Louvre. On se battait jusque dans son antichambre. D’un moment à l’autre, le duc de Guise pouvait s’emparer de lui, le forcer à abdiquer, l’enfermer dans un cloître comme un obscur Mérovingien. Rien n’avait réussi à Henri III, ni l’habileté, ni les concessions, ni la tentative de coup de force dans sa capitale. Restait une suprême ressource : frapper à la tête, supprimer les Guise.
Légalement ? Impossible d’y penser. Pour condamner les princes lorrains, le roi n’eût trouvé ni un Parlement ni un tribunal. Alors l’idée qui, à la Saint-Barthélemy, avait déjà été suggérée à Charles IX, s’imposa à l’esprit d’Henri III. Pour sauver la monarchie et l’État il n’y avait plus que l’assassinat politique. Henri III s’y résolut et Guise, averti, ne le crut même pas capable de cette audace, tant il se sentait puissant.
Son fameux : « Il n’oserait » était l’expression de son dédain, le mot d’un homme sûr de lui. Il logeait au château même, entouré de ses gens, et le roi était presque relégué dans « son vieux cabinet ». Il fallut, pour ce drame, autant d’assurance chez Guise que d’audace chez Henri III qui ne pouvait compter que sur les quelques gentilshommes gascons qui tuèrent le duc à coups de poignard et d’épée au moment où il entrait dans la chambre du conseil (23 décembre 1588). Son frère le cardinal fut tué le lendemain, les autres membres de la famille de Lorraine et les principaux ligueurs arrêtés. [Ci-dessus, l’assassinat du Duc de Guise, dans le château de Blois].
Cet acte de violence n’eut pas le résultat que le roi espérait, car, s’il privait la Ligue de son chef, il ne la supprimait pas. Cependant c’était un acte sauveur et qui, par ses conséquences indirectes, allait porter remède à l’anarchie. Pour Henri III, tout accommodement était devenu impossible avec la Ligue qui réclamait son abdication, gouvernait Paris par le Conseil des Seize, créait pour la France le Conseil Général de l’Union, tandis que, pour sauver les apparences, un roi était ajouté à ce régime républicain et le nom de Charles X donné au cardinal de Bourbon. Ainsi la succession par ordre de primogéniture, loi fondamentale et tutélaire du royaume, était ébranlée, presque renversée. Dans ce désordre, dans cette révolution qui ruinait l’œuvre de plusieurs siècles, il n’y avait plus qu’un moyen de salut : c’était que le roi et son successeur légitime agissent de concert. Henri III et Henri de Bourbon (ci dessous) réconciliés le comprirent, sautèrent ce grand pas. Ils unirent leurs forces trois mois après le drame de Blois. L’assassinat du duc de Guise avait préparé la transmission régulière du pouvoir des Valois aux Bourbons. Il avait rendu possible le règne d’Henri IV. Cet inestimable service rendu à la France, désormais sauvée de l’anarchie et du démembrement, a été payé à Henri III par le régicide et par l’ingratitude des historiens qui n’ont retenu de lui que les injures des pamphlets catholiques et protestants.
Grâce à l’armée que le Béarnais apportait à la cause royale, les troupes de la Ligue furent refoulées et les deux cousins, le roi de France et le roi de Navarre, mirent le siège devant Paris. Là régnaient une passion, une frénésie, une haine indescriptibles telles que les engendre seulement la guerre civile. Un moine fanatisé, Jacques Clément, muni d’une lettre fausse, se rendit au camp royal, à Saint-Cloud, et, introduit auprès du roi, le tua d’un coup de couteau. Les dernières paroles d’Henri III furent pour désigner Henri de Bourbon comme son héritier légitime et pour prédire sa conversion (1er août 1589).
Henri III était mort pour une idée celle de l’État, de la monarchie, de l’unité nationale. Il n’était pas mort en vain. Par Henri IV, l’homme aux deux religions, la France allait retrouver la paix intérieure. Par ce prince politique, l’heure des « politiques », l’heure du tiers parti approchait. »
Henri III de Navarre, lointain cousin d’Henri III de France, qui devait devenir Henri IV, le premier « roi de France et de Navarre », et asseoir la dynastie des Bourbons (éphéméride du 7 février).
Sur ce jour où les deux Henri III – Henri III de France et Henri III de Navarre – mirent le siège devant Paris, le roi étant mortellement frappé deux jours après, voir notre éphéméride du 30 juillet
Et, sur le curieux destin d’Henri III, le fils préféré de sa mère Catherine de Médicis, qui le fit élire roi de Pologne, avant que la mort de son frère ne l’amène à quitter ce pays pour devenir roi en France, voir l’éphéméride du 18 juillet.
Sous le titre Le dévouement de Henri III, Jacques Bainville lui consacre le quatrième des huit courts chapitres de son dernier livre – en réalité une plaquette – éditée juste après sa mort, et intitulée Les moments décisifs de l’Histoire de France.
1639 : Jean Casimir Vasa, futur roi de Pologne, est incarcéré par Richelieu dans la citadelle de Sisteron
Né à Cracovie, Jean Casimir Vasa, fils du roi de Pologne puis de Suède, se battit, avant d’être roi, aux côtés des Habsbourgs, durant la Guerre de Trente ans, contre la France de Louis XIII et de Richelieu. Il se rendait en Espagne pour prendre ses fonctions d’amiral lorsque les Français le firent prisonnier : il restera deux années dans la citadelle de Sisteron.
Ensuite, il fut élu roi de Pologne (ci contre, en tenue royale polonaise), mais, peu rancunier, il vint se retirer en France après son abdication en 1668, lassé par les guerres extérieures et les révoltes intérieures. Il avait épousé la veuve de son frère, Marie-Louise de Gonzague-Nevers, et exerça les fonctions d’abbé de Saint-Germain-des-Prés durant quatre années, depuis son abdication en 1668 jusqu’à sa mort, en 1672.
Son corps fut transféré par la suite dans la crypte Vasa de la cathédrale du Wawel, à Cracovie, mais on peut toujours voir son cénotaphe dans l’abbatiale de Saint-Germain-des-Prés, à Paris.
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« C’est la plus puissante forteresse de mon royaume », disait Henri IV, s’exprimant déjà un peu comme le fera plus tard son petit-fils – Louis XIV – qui disait, lui, en contemplant le Théâtre romain d’Orange : « C’est la plus belle muraille de mon royaume » (éphéméride du 27 mai).
1787 : Mort de Charles Gravier, comte de Vergennes
« Sous son ministère, la France reprit, dans les pays étrangers, une considération politique d’autant plus solide, qu’elle était fondée sur les vertus et l’esprit de bienfaisance du comte de Vergennes. Son désir le plus vif et son zèle le plus ardent furent toujours de prévenir l’effusion du sang humain, et d’accommoder les différends qui auraient pu amener la guerre. C’est à ce pacificateur des nations que l’Europe dut la paix de Teschen, celle de 1783, et l’accommodement des disputes entre l’empereur et la Hollande. » (Delandine, Dictionnaire historique, critique et bibliographique, t. 26, p 426)
Il fut « le plus sage ministre que la France eût rencontré depuis longtemps, et le plus habile qui se trouvât aux affaires en Europe » (Albert Sorel).
Avec lui, Louis XVI perdait le seul grand homme en place qui aurait pu le conseiller utilement, dans la tourmente qui allait survenir.
1820 : Assassinat du duc de Berry
Dans la nuit du 13 au 14, l’ouvrier Louis-Pierre Louvel poignarde de sang- froid le duc de Berry alors qu’il sort de l’opéra avec son épouse.
Fils du Comte d’Artois, futur Charles X, neveu de Louis XVI et de Louis XVIII, le duc meurt à 6 heures du matin des suites de ses blessures. Sa femme donnera naissance au duc de Bordeaux quelques mois plus tard: d’où le surnom d’Enfant du miracle.
Lamartine et Victor Hugo – alors ultra-royaliste – célébrèrent la naissance inespérée du duc de Bordeaux, ce qui leur valut une substantielle récompense du roi Louis XVIII. En 1825, ils reçurent la Légion d’Honneur. Ils assistèrent aussi à Reims au sacre de Charles X, successeur de Louis XVIII.
1831 : Saccage de Saint-Germain l’Auxerrois
Paroisse des Rois de France, de par sa proximité immédiate avec le palais du Louvre, l’église de Saint-Germain l’Auxerrois remonte à l’époque mérovingienne.
Entièrement détruite lors des raids vikings sur Paris, il ne reste rien de l’église originelle : aujourd’hui, sa partie la plus ancienne est la tour romane du XIIème siècle.
C’est de son clocher que fut sonné, dit-on, le tocsin donnant le signal de la Saint-Barthélemy; c’est là que Molière se maria, et là également que, la famille de Louis XVI ayant été amené de force à Paris, le petit Louis-Charles, duc de Normandie et futur Louis XVII, fit sa première communion.
Colbert voulait la détruire, afin de dégager l’espace devant la somptueuse Colonnade de Perrault : le Pont-Neuf aurait débouché sur le majestueux espace ainsi libéré.
Le 13 février 1831, à l’occasion du onzième anniversaire de l’assassinat du duc de Berry, les légitimistes firent célébrer un office dans l’église : les anti-monarchistes, prétextant une provocation, saccagèrent l’édifice, qui perdit ainsi des trésors inestimables, et quasiment la totalité de son mobilier et de sa décoration d’époque.
tombes-sepultures
1895 : Les frères Lumière déposent le brevet du Cinématographe
plume-noire/cinema/dossier/lumiere
1960 : Première Bombe atomique française
Une bombe A, d’une puissance de 70 kilotonnes (trois fois supérieure aux premières bombes américaines), et surnommée Gerboise bleue, est testée par l’armée française dans le désert du Tanezrouf en Algérie.
Ci dessous : il est 7 h 34, ce 13 février 1960, à Hamoudia, près de Reggane, dans le désert algérien, lorsque l’armée française fait exploser la bombe, du haut d’une tour de 100 mètres.
« Hourra pour la France ! Depuis ce matin, elle est plus forte et plus fière », déclare le général de Gaulle.
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Le duc de Bordeaux, deviendra le comte de
Chambord .Celui ci,résida en septembre 1873, à Versailles,durant vingt jours où il attendait,que
le trône lui revienne! C’était dans une
maison simple,rue St Louis, quartier St Louis.Il décéda en 1883.