36 : Date possible du départ de Judée de Ponce Pilate, qui doit aller se justifier devant l’empereur Tibère
Ponce Pilate ne le sait pas encore, mais, arrivé à Rome en 37 – Tibère étant mort entre-temps – le nouvel empereur, Caligula, va le nommer en Gaule, à Vienne, où il mourra ; et le même Caligula va également exiler en Gaule – à Saint Bertrand de Comminges – le roi Hérode Antipas, qui y mourra également.
Ainsi, deux des trois puissants qui ont eu à juger Jésus de Nazareth viendront-ils finir leurs jours dans ce pays qui n’est pas encore la France, mais qui va le devenir peu à peu…
Seul le Grand prêtre Joseph Caïphe restera à Jérusalem, pour y mourir. Encore son sort se trouve-t-il – d’une certaine manière – associé à celui des deux autres puisqu’il fut, lui aussi, déchu de sa fonction par le même légat de Syrie, Vitellius – nommé par l’empereur Tibère – qui contraignit Ponce Pilate à aller rendre compte de sa gestion, très critiquée, devant l’empereur, à Rome.
Petit retour en arrière…
Ponce Pilate avait été nommé Préfet de Judée par Tibère. Qui nomma également, par la suite, Lucius Vitellius Légat de Syrie.
Vitellius, mécontent de Pilate et de Caïphe – le Grand Prêtre – destitua le second et obligea le premier à aller se justifier devant l’empereur Tibère, à Rome.
A la même époque, mais de sa propre initiative, l’ambitieux roi Hérode partit aussi pour Rome, afin de se concilier les bonnes grâces de l’empereur; mais, on l’a vu, mal lui en prit.
Cet Hérode Antipas est le fils du roi Hérode le Grand, celui qui reçut les Mages, cherchant le roi des Juifs, dont ils avaient vu se lever l’étoile. Il leur demanda de venir le voir, une fois qu’il l’auraient trouvé, afin qu’il puisse, lui aussi, aller l’adorer, mais eux – disent les Evangiles – avertis en songe, rentrèrent dans leurs pays par un autre chemin. Furieux, Hérode fit périr tous les nouveau-nés : ce fut le massacre des innocents…
Son fils, Hérode Antipas, avait une personnalité et des mœurs assez troublantes : il fit décapiter Jean le Baptiste, afin de complaire à sa nièce et épouse, Hérodiade – qu’il avait enlevée à son demi-frère… – mais aussi et surtout à Salomé, la fille qu’Hérodiade avait eue avant de l’épouser, et dont il était secrètement amoureux.
Puis c’est à lui que le Sanhédrin et Caïphe envoyèrent Jésus, pour le juger (image en titre de cette éphéméride).
Mais comme le vrai pouvoir appartenait aux Romains, et que ni le Sanhédrin ni le roi fantoche Hérode n’avaient le pouvoir de condamner Jésus, Hérode l’envoya à Pilate.
Les deux acteurs/témoins non-chrétiens de l’Affaire Jésus restèrent à peine deux ans en Gaule : arrivés en 37, ils disparurent dans le courant de l’année 39 :
• Ponce Pilate à Vienne, où il serait tombé d’une falaise (« aidé à tomber », il aurait plutôt été poussé, selon de tenaces traditions orales…) : le mont Pilat perpétuerait son souvenir ;
• et Hérode Antipas à Saint-Bertrand de Comminges (appelée alors Lugdunum Convenarum).
Dion Cassius, Eusèbe de Césarée et Flavius Josèphe (dans ses Antiquités judaïques et dans La Guerre des Juifs) sont les principales sources traitant de ces événements lointains; s’ils se contredisent parfois, ou émettent des affirmations confuses ou incomplètes, le recoupement de leurs affirmations permet cependant d’arriver à une certitude d’ensemble : ainsi, par exemple, Flavius Joseph indique d’abord (dans les Antiquités judaïques) qu’Hérode fut exilé « à Lugdunum », et donc certains pensèrent qu’il fut exilé avec – ou à côté de – Ponce Pilate, dans l’actuelle ville de Lyon; mais, ensuite, dans La guerre des Juifs, le même Flavius Josèphe affirme que c’est « en Hispanie » que fut exilé Hérode : les frontières étant moins précises à l’époque qu’aujourd’hui, il ne peut donc plus s’agir que de Lugdunum convenarum, devenue Saint-Bertrand de Comminges, tout à côté de l’Espagne actuelle, et non pas de la « grande » Lugdunum, Lyon.
Ainsi donc, parmi les autres nations chrétiennes, c’est un sens particulier que prend, en Gaule – puis en France – l’expression « racines chrétiennes » : car, on vient de le voir, dès les débuts de la religion chrétienne, la Gaule fut associée, si l’on peut dire, et quelle qu’en soit la façon – en l’occurrence, paradoxale, pour employer un terme philosophique – à la nouvelle religion, qui n’allait pas tarder à devenir celle du peuple presque tout entier, par l’évangélisation : avec Saint Irénée, qui avait connu Polycarpe, disciple de Saint-Jean l’évangéliste (éphéméride du 28 juin), ce sont des représentants des tous premiers disciples – et non plus seulement deux des trois acteurs/témoins des débuts du christianisme – qui arrivent en Gaule : saint Irénée, arrivé en 157, rejoint Pothin, à Lyon, dont il devint le deuxième évêque, puisqu’il succéda à Pothin, victime (avec Blandine et ses compagnons) de la grande persécution de Marc-Aurèle en 177.
Le mont Pilat est situé dans le département de la Loire, au sud-est de Saint-Etienne et au sud-ouest de Vienne et Givors : simple accident, suicide, ou bien « aidé à tomber », c’est de ce mont Pilat que Ponce Pilate – qui lui a donné son nom – aurait « chuté » en 39, cette même année qui vit disparaître également son comparse/complice dans « l’affaire Jésus » : le roi Hérode Antipas…
interbible.org/interBible/decouverte/archeologie/2007
303 : Célébration de Sainte Honorine
Martyrisée au IVème siècle, durant la dernière persécution romaine, Honorine était originaire de la tribu gauloise des Calètes (Pays de Caux). Mise à mort à Lillebonne, son corps fut jeté dans la Seine toute proche, puis recueilli à Graville (actuel quartier du Havre) où elle fut enterrée.
Elle serait restée fort peu connue du grand public – à l’exception des diocèses de Rouen et Bayeux – s’il n’y avait eu… les invasions Vikings, dans ce qui n’était pas encore la Normandie, et beaucoup plus loin encore : pour échapper aux envahisseurs, les habitants remontèrent le fleuve, dépassèrent Paris, et apportèrent le corps de « leur » sainte à Conflans, au confluent de la Seine et de l’Oise, qui devint ainsi Conflans-Sainte-Honorine, et demeure aujourd’hui la capitale française de la batellerie.
Dans « la première ville de province à deux pas de Paris », les reliques de Sainte Honorine se trouvent dans l’église Saint Maclou.
conflans-sainte-honorine.fr/decouvrir-et-sortir/decouvrir-la-ville/histoire/
1594 : Henri de Navarre est sacré roi en la cathédrale de Chartres, et devient Henri IV
Après l’assassinat d’Henri III, avec qui il assiégeait Paris (éphéméride du 30 juillet), Henri III de Navarre est devenu roi légitime de France, sous le nom d’Henri IV, premier « roi de France et de Navarre ».
Mais il lui est impossible d’organiser la cérémonie à Reims puisque la ville se trouve encore sous l’autorité des Guise, maîtres de Paris et chefs incontestés de la révolution catholique de la Ligue.
Le roi, qui vient de se convertir, agit dans une logique politique : il espère ainsi mettre fin au pouvoir de la Ligue, qui ne pourra plus s’opposer à un roi devenu catholique.
Dans cette optique, il recevra l’absolution du pape en 1595 (éphéméride du 18 septembre).
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XI, Henri IV restaure la monarchie et relève l’État :
« …La ligue fut une révolution catholique mais une révolution. Et Michelet a écrit ce mot qui va loin : « La Ligue donne pour deux cents ans l’horreur de la République. » Au siècle suivant, cette horreur sera renouvelée par la Fronde.
À la mort d’Henri III , la France, au fond d’elle-même, aspirait au retour de l’ordre. On se représente ce que trente ans de guerres civiles avaient déjà coûté. Quatre millions d’hommes peut-être. Et que de ruines ! « Pitié, confusion, misère partout », disait Henri IV. Le plus grand des maux, cause de tout, c’était encore l’anarchie. Qui gouvernerait ? La Ligue à Paris, et dans la plupart des grandes villes. Et l’esprit républicain des ligueurs ne le cédait guère à celui des protestants. Dans les provinces, des gouverneurs se taillaient des principautés. Le gouvernement légitime, régulier, n’était plus qu’un parti, celui des royalistes, et il s’en fallait de beaucoup qu’il fût le plus fort. Il avait pourtant l’avenir pour lui, comme le distingua tout de suite le Sénat de la République de Venise, qui fut la première puissance en Europe à reconnaître Henri IV.
Sans l’affaire de la religion, Henri de Bourbon n’aurait pas eu de peine à reconquérir son royaume. Il dut à la fin se convaincre que, si la France désirait un roi, elle ne voulait qu’un roi catholique. Choisir l’heure de la conversion, c’était la difficulté. Henri IV eût préféré ne se convertir que vainqueur, librement. S’il avait abjuré dès le lendemain de la mort d’Henri III, comme on l’en pressait, tant de hâte eût été suspecte. Il n’eût pas été sûr de désarmer les ligueurs et de rallier tous les catholiques, tandis que les protestants, qui déjà n’avaient en lui qu’une confiance médiocre, l’eussent abandonné. Pour ne pas tout perdre, il devait courir sa chance, attendre d’être imposé par les événements.
La joie de Paris à la nouvelle du crime de Saint-Cloud, l’exaltation du régicide par la Ligue, l’avertissaient assez que l’heure n’était pas venue. Dans sa déclaration du 4 août, il se contenta de jurer que la religion catholique serait respectée et que, dans les six mois, un concile déciderait de la conduite à tenir. Cette demi-mesure, peut-être la seule à prendre, ne contenta pas tous les royalistes dont certains refusèrent de le servir tandis qu’un grand tiers de l’armée protestante s’en alla, reniant ce parjure. Sans la noblesse, qui lui fut généralement fidèle et mérita bien de la France, il n’eût gardé que bien peu de monde autour de lui… »
2007 : Création du Parc national de Guyane
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A n’en pas douter,Henri IV fut l’un de nos plus grands rois à plus d’un titre,ce que sa mort brutale et prématurée ne doit pas nous faire oublier (quelle qu’en soit soit sa cause,que les historiens modernes attribuent aux Habsbourg ).
Nous ne devons pas oublier non plus l’action déterminante pour l’accès au trône du Bon Roi Henri que fut celle-héroïque même- de son prédécesseur,le roi Henri III,dernier des Valois,roi catholique, dont la dévotion aux lois capétiennes de dévolution de la couronne royale,lui valut la mort de la main d’un moine déséquilibré.
(à Patrick Haizet): vous avez parfaitement raison d’insister sur le rôle d’Henri III. D’ailleurs, dans notre dernier Album, consacré à Jacques Bainville (« Le dernier livre de Jacques Bainville ») vous avez pu constater que le Chapitre IV (il n’y en a que huit) est consacré au « dévouement de Henri III »….
Merci pour l’histoire de Pilate, j’ai appris des choses 🙏
Merci de cette leçon d’histoire, combien de français connaissent la vie de leurs ancêtres et les liaisons avec l’histoire de la Judée. Saint Bertrand de Comminges au Sud de Toulouse, Mont Pilat au sud de Saint Etienne quel Français connait cette histoire de Judée et la relation historique improbable ; imprévisible mais vraie entre Jésus et l’actuelle France. L’ignorance a construit la suite de notre malheureuse histoire.
Henry quatre qui était du Sud , de Pau, en avait connaissance ce qui lui a permis d’être un grand roi. Luther était Allemand, sa vision de la démocratie s’est avérée très autoritaire et négative pendant trente sept ans à Montauban dans le Tarn et Garonne ou le quartier de Villebourbon continue de perpétrer le souvenir du roi Henri IV.
De nos jours le gamin que nous acceptons pour nous diriger, nous vend aux étrangers, aidé par ses fantoches, avides de lumières artificielles. Ils vendent la France au plus offrant et l’Amérique en profite. L’électricité, aux Allemands, les usines et centrales nucléaires aux Américains et en contre partie ils achètent le « genre » et nous discrédite en Afrique, etc. Nous voici revenue au temps de la démocratie de Montauban, alors qui sera Richelieu? En attendant ils font la guerre, et nous peureux , soumis, nous payons les pots cassés.
Comme toujours dans toute l’histoire de France, l’ennemie n’est pas toujours à l’extérieur des Frontières, mais les brebis peureuses sont prêtent à suivre le petit berger et ses sbires. Demain si les chrétiens ne se réveillent pas la France historique va disparaître.
C’était le 27 février, celui de l’année 1948, à partir de 10 heures qu’était honoré, par les autorités judiciaire et municipales, l’ancien deputé de Marseille : Pierre Antoine Beyrrier à l’occasion de l’érection de sa nouvelle statue, devant le palais de justice de Marseille, L’ancienne statue ayant été fondue par les Allemands, dit-on!