On a pu le lire un peu partout: Thierry Ardisson annonce, tout guilleret, qu’il vient de signer pour une quatrième saison de Salut, les Terriens !, sur Canal +, et que, ma foi, l’emission a « trouvé ses marques », grâce -toujours en toute modestie, bien sûr..- à un « équilibre entre le fun et le fond« .
Au passage, et en réponses aux questions très consensuelles des différents journalistes qui l’ont interrogé à droite et à gauche, il donne deux petits coups de griffe. A Eric Zemmour, d’abord (« A l’époque de Tout le monde en parle, on recevait Houellebecq, Shimon Peres, Gorbatchev. Aujourd’hui, à la même heure le samedi soir, on a droit à Zemmour et Nolleau… »).
A Stéphane Bern, ensuite (« Les audiences sont au rendez-vous avec des records à 7,5% de part d’audience. C’est incroyable –toujours très modeste !…- car quand Bern était sur cette case il faisait 3,4%….).
Bon, d’accord, puisqu’il est content avec son score, et que cela suffit à son bonheur…
Mais il n’y a pas que cela qui compte, cette nouvelle variation sur la culture du chiffre, en quelque sorte. Après tout, qu’un animateur fasse de l’audience, c’est un peu dans la nature des choses, malgré tout… Là n’est pas la seule, ni la vraie question. Le vrai problème, nous semble-t-il, c’est plutôt qu’est-ce qu’il fait de cette audience ? A quoi s’en sert-il, au service de quoi la met-il ? Pour diffuser savoir et culture, élever le public, le tirer vers le haut? Ou bien s’inscrit-il dans ce que Finkielkraut lui avait vertement reproché un jour : le processus de dé-civilisation.
Il s’est en effet, par deux fois, fait taper sur les doigts. Par Finkielkraut, d’abord, après le mauvais goût (doux euphémisme !….) d’un de ses épisodes de Salut les Terriens, dans lequel on avait tourné en dérision la mort du cardinal Lustiger. Puis par Luc Ferry, pour sa participation à « l’énorme opération contre Benoît XVI ».
Mais ça, il a l’air de s’en ficher bien pas mal: seul semble compter, pour lui, son « fun » (comme il dit) et son audimat.
Grand bien lui fasse ! Il a peut-être, là, de quoi être content, mais certainement pas de quoi être fier…..
C’est vrai qu’Ardisson a un peu les chevilles qui enflent, mais un peu comme tous les pensionnaires de la TV … Je ne regarde pas son émission, mais j’aime bien le présentateur qui a sorti le « talk show » de sa druckerisation !
Toujours dans la provoc dont il a fait son miel, il se dit « légitimiste » parce que le parrain de son fils est le jeune prince espagnol mais il n’affiche aucune des valeurs de la royauté et passe son temps à choquer le bourgeois.
Quoi d’autre puisque « ça marche » !