A quels sommets d’exagération(s) et de démesure (la fameuse ubris…) n’a-t-on pas assisté depuis que l’on a appris la mort de Michaël Jackson ! Certes, on pourrait se contenter de hausser les épaules, et de sourire avec commisération en se disant, avec Talleyrand, que tout ce qui est excessif est insignifiant…. Et si l’on essayait, au contraire, de retrouver un peu de sérénité, de profondeur, de réflexion ? Et si l’on rappelait, à rebours de ces torrents de niaiserie(s) déferlante(s), quelques bonnes vieilles règles et maximes de cette Sagesse éternelle que nous avons reçue, il y a bien longtemps maintenant ? Nous appartenons à « une civilisation de la mesure et de l’équilibre » : ne voit-on pas, à l’occasion de cette mort, à quels abimes de vacuité aboutit la perte de conscience de cette filiation ?…
Non, il n’est pas inutile de se souvenir que nous sommes les héritiers des Grecs et des Romains, et de cette Sagesse antique sur laquelle notre Europe s’est construite et a bâti son être même: c’est indispensable, et urgent…
C’est ce que pense un Christian Vanneste qui, sous le titre Michael Jackson ou une vie consommée…, a donné l’intelligente réflexion suivante :
« La mort de Michael Jackson fait apparaître un visage dans un miroir. On revoit un enfant à la voix superbe et au regard plein de joie de vivre, puis celui d’un jeune danseur exceptionnel. Progressivement, le visage se déforme, le message se trouble, le geste se fait provoquant. Mais, c’est parce que l’ambigüité et la transgression sont devenues des appels puissants à expérimenter, à consommer.
Une vie pleine d’atouts, de talents, de grâce, a été dévorée par la double mâchoire des rêves de pacotille et des rapacités du showbiz et d’une certaine médecine. Ainsi apparaît ambivalente à mes yeux l’image de Michael Jackson : elle est d’abord celle du jeune artiste noir qui atteint le sommet et montre que cela est possible aux États-Unis. Elle est aussi celle d’une société où à force de croire que tout est possible on finit par ne plus savoir qui l’on est. Michael Jackson, c’est le rêve américain que « l’ubris », la démesure de cette civilisation transforme en cauchemar. Son destin rejoint celui de James Dean, Maryline Monroe, Elvis Presley. Peut-être en face de ces demi-dieux, de ces stars qui incarnent les mythes de l’Amérique, l’Europe doit-elle se souvenir qu’elle a été le berceau d’une civilisation de la mesure et de l’équilibre, même si plus d’une fois, elle a trahi cette vocation. »
En y repensant, je trouve la presse vraiment hypocrite. Il y a plusieurs années, michael jackson avait fait l’objet d’un lynchage médiatique lors de son procès et, bien sûr, tous les médias étaient contre lui, souhaitant le voir tomber ( pour vendre et faire un scoop ? ). Depuis sa mort, c’est tout l’inverse, la presse en fait une idole, à juste titre me direz-vous. Cependant est-ce enfin son talent qui reprend le dessus ou est-ce encore une façon de vendre. Il faut dire que notre monde est pourri par l’argent … Tout cela me laisse perplexe.
C’est bien connu, ce n’est qu’au décès d’un artiste que tout son talent est réellement reconnu. Dans le cas de M.Jackson son talent était reconnu de son vivant mais depuis son décès il fait l’unanimité. C’est vrai qu’il était une proie facile pour les médias, un être fragile que l’on disait égaré. Et avec ce talent, c’était une cible idéale. Pour ce qui est du profit post mortem, c’est certes commercial mais c’est aussi une façon de lui rendre hommage. Un hommage bien mérité pour un immense carrière.