Les Lundis.
Par Louis-Joseph Delanglade*.
La « Cop 27 » s’est donc achevée dimanche à l’aube sur un constat de quasi-échec. Un fonds spécifique d’aide aux pays pauvres et vulnérables fait office de lot de consolation puisqu’il s’agit, paraît-il, d’un acte de « justice climatique ». A moins que ce ne soit qu’un coup de communication : on verra bien qui paiera.
Il eût été sans doute été opportun de demander en retour à ces mêmes pays un effort de régulation démographique pour leur éviter par exemple d’être tentés de recourir à un élevage industriel désastreux pour l’environnement. Pour en revenir à l’essentiel, à savoir la limitation de la hausse de la température, il a été pris acte de l’aggravation de la situation, tout en se contentant de rappeler le mantra de la Cop 21 (Paris, 2015).
Ce 12 décembre 2015 fut un sommet de la théâtralisation mondialiste. L’autoproclamé camp du bien et de la raison réunis y avait fait un triomphe à un Laurent Fabius, alors ministre français des Affaires étrangères et président de la Conférence, lui-même un peu dépassé par l’événement : au bord des larmes puis, tel le juge de Lucky Luke, utilisant frénétiquement son petit marteau de président pour souligner l’adoption de « l’accord de Paris », puis debout, entouré de ses assesseurs, tous sur scène bras levés, tels des cabotins. Les ministres et les délégations d‘à peu près deux-cents pays hurlaient leur joie : un texte « différencié, juste, durable, dynamique et juridiquement contraignant » faisait l’objet d’un accord universel pour lutter contre le dérèglement climatique. Concrètement, il s’agissait de limiter le réchauffement de notre planète à 2°C, si possible à 1,5°C, d’ici à la fin du siècle. Magnifique !
Cinq ans plus tard, le même Laurent Fabius, promu président du Conseil constitutionnel, s’inquiétait devant la perspective d’une hausse de 3°C, voire davantage (Ouest-France, 8 décembre 2020). Manifestement, l’intendance n’avait pas suivi. On pouvait donc attendre de la Cop 27 qu’elle entérine un ré-engagement ferme de ses participants à tenir les promesses faites à Paris. Ce ne fut pas vraiment le cas, un simple rappel ayant été effectué. Pouvait-il en être autrement ? Les pays producteurs d’énergies fossiles (Opep, Russie mais aussi Etats-Unis, etc.) n’y ont pas vraiment intérêt ; les pays gros consommateurs (Chine, Etats-Unis, etc.) pas vraiment non plus. Restent les bons élèves ou les dindons de la farce (la France ?).
Une Cop 28 devrait se tenir à Dubaï fin 2023. Peut-être se décidera-t-on à mettre sur la table les vraies questions que pose le réchauffement climatique. Et pourquoi pas la question du modèle dit « occidental », celui d’une économie libérale fondée sur l’idée d’une croissance et d’une marchandisation illimitées. Faute d’en sortir, on se condamne, au mieux, à un accompagnement destiné à modérer certains excès : c’est bien ce que visent les politiques mises en place en Europe et en Amérique du Nord. Certains pensent que l’on doit pourtant envisager une forme de décroissance, ce qui constituerait un bouleversement civilisationnel. Nous n’en sommes pas là, c’est-à-dire loin des compromis et demi-mesures à visée communicationnelle. ■
* Agrégé de Lettres Modernes.
© JSF – Peut être repris à condition de citer la source.
En dehors de la littérature comment faire un historique réel et mathématique de l’histoire de notre monde planétaire ?
On se perd en conjecture si l’on est pas à la fois grand spécialiste du monde antique et mathématicien capable d’appréhender l’évolution de notre planète
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