1600 : Création de la première Chambre de Commerce
Par Lettres patentes, le roi Henri IV homologue la création de la première Chambre de Commerce de France, celle de Marseille, fondée par délibération du Conseil municipal de cette ville, le 5 août 1559.
Longtemps abritée – fort à l’étroit… – dans les locaux de l’Hôtel de Ville, ce n’est que sous Napoléon III (en 1860) qu’elle reçut un cadre digne d’elle, avec le Palais de la Bourse (ci-contre).
1719 : Mort de Madame de Maintenon
Sur le château de Maintenon, et sur son aqueduc :
Chateaubriand, dans ses Mémoires d’Outre-Tombe, a bien donné la mesure exacte de ce grandiose monument, hélas inachevé, qui aurait vraiment été « le plus grand monument de la terre » :
« …Les premières arcades, telles qu’elles existent, ont quatre–vingt–quatre pieds de hauteur et elles devaient être surmontées de deux autres rangs d’arcades.
Les aqueducs romains ne sont rien auprès des aqueducs de Maintenon ; ils défileraient tous sous un de ces portiques. Je ne connais que l’Aqueduc de Ségovie, en Espagne, qui rappelle la masse et la solidité de celui–ci ; mais il est plus court et plus bas. Si l’on se figure une trentaine d’arcs de triomphe enchaînés latéralement les uns aux autres, et à peu près semblables par la hauteur et par l’ouverture à l’arc de triomphe de l’Étoile, on aura une idée de l’aqueduc de Maintenon, mais encore faudra–t–il se souvenir qu’on ne voit là qu’un tiers de la perpendiculaire et de la découpure que devait former la triple galerie, destinée au chemin des eaux.
Les fragments tombés de cet aqueduc sont des blocs compacts de rochers ; ils sont couverts d’arbres autour desquels des corneilles de la grosseur d’une colombe voltigent : elles passent et repassent sous les cintres de l’aqueduc, comme de petites fées noires, exécutant des danses fatidiques sous des guirlandes.
À l’aspect de ce monument, on est frappé du caractère imposant qu’imprimait Louis XIV à ses ouvrages. Il est à jamais regrettable que ce conduit gigantesque n’ait pas été achevé : l’eau transportée à Versailles en eût alimenté les fontaines et eût créé une autre merveille, en rendant leurs eaux jaillissantes perpétuelles ; de là on aurait pu l’amener dans les faubourgs de Paris. Il est fâcheux, sans doute, que le camp formé pour les travaux à Maintenon en 1686 ait vu périr un grand nombre de soldats ; il est fâcheux que beaucoup de millions aient été dépensés pour une entreprise inachevée. Mais certes, il est encore plus fâcheux que Louis XIV, pressé par la nécessité, étonné par ces cris d’économie avec lesquels on renverse les plus hauts desseins, ait manqué de patience, le plus grand monument de la terre appartiendrait aujourd’hui à la France.
Quoiqu’on en dise la renommée d’un peuple accroît la puissance de ce peuple, et n’est pas une chose vaine. Quant aux millions, leur valeur fut restée représentée à gros intérêts dans un édifice aussi utile qu’admirable ; quant aux soldats, ils seraient tombés comme tombaient les légions romaines en bâtissant leurs fameuses voies, autre espèce de champ de bataille, non moins glorieux pour la patrie… »
1808 : Mort d’Hubert Robert
L’un des meilleurs artistes du XVIIIème siècle, il fut Dessinateur des Jardins du Roi, Garde des tableaux du Roi, Garde du Museum et Conseiller à l’Académie; il fut aussi chargé d’aménager certaines parties des résidences royales, telle que le hameau de la Reine à Trianon.
Emprisonné sous la Terreur, il fut libéré à la chute de Robespierre.
Hubert Robert, Profanations de Saint-Denis
1863 : Champoiseau découvre « La Victoire de Samothrace »
Charles Champoiseau – féru d’Antiquités, comme l’empereur Napoléon III, qui l’a remarqué entre autre pour cela… – est alors consul de France à Andrinople.
Dès qu’il reçoit la nouvelle, il informe le jour-même, par lettre, le Marquis de Moustiers, Ambassadeur de France à Constantinople, que l’on vient de mettre au jour une statue en tout point exceptionnelle..
La Victoire de Samothrace est une sculpture de l’époque hellénistique, représentant la déesse Niké, personnification de la victoire, posée sur l’avant d’un navire. Il a fallu à Champoiseau deux explorations du site pour trouver, d’abord, la statue proprement dite, puis, en 1875, de gros blocs de marbre gris, trouvés à proximité, comme la proue d’un navire servant de base à la statue,
Champoiseau envoya le tout au Louvre : la hauteur totale du monument « reconstitué » est de 5,57 mètres; l’ensemble du monument fut installé, en 1884, en haut de l’escalier Daru où il se trouve toujours.
1874 : Naissance d’Henri Deneux
On peut vraiment l’appeler le sauveteur-reconstructeur de la cathédrale Notre-Dame de Reims, et le véritable sixième architecte de la cathédrale.
C’est à lui que l’on doit par exemple la construction de la charpente en éléments de ciment armé, assemblés et démontables, procédé qu’il appliqua au préalable à la charpente de l’église Saint-Jacques.
Il couvrit également de plomb la toiture, et rétablit sur la crête les fleurs de lys qui, à la Révolution, avaient été supprimées.
En parallèle à la restauration de la cathédrale, Henri Deneux veilla à la reconstruction des églises Saint-Remi et Saint-Jacques :
Pour avoir une idée du martyre de la cathédrale de Reims, lors de la Première Guerre mondiale, voir dans notre album Reims, cathédrale du Sacre les neuf photos qui y sont consacrées, à partir de la photo « 1914, le martyre d’une cathédrale (I/IX) et les huit suivantes) ; et, en ce qui concerne plus particulièrement Henri Deneux, la photo « Henri Deneux, sauveur de Notre-Dame »
Henri Deneux, 16 octobre 1874 – 15 avril 1969
1874 : Naissance des Impressionnistes
Une trentaine de peintres ont vu leurs œuvres refusées par le jury du Salon officiel de Paris. Parmi eux, Cézanne, Degas, Renoir, Monet, Pissaro, Sisley… Ils décident alors d’exposer eux-mêmes leurs tableaux dans l’atelier de Nadar (de son vrai nom, Félix Tournachon).
Quelques jours plus tard, le critique Louis Leroy parlera d’impressionnisme dans un compte-rendu sur cette exposition, en référence au tableau de Monet Impression soleil levant.
Claude Monet, impression soleil levant
Dans notre albumMaîtres et témoins (III) : Léon Daudet lire l’opinion de Daudet sur « Monet, qui ajoute à l’univers » et sur Renoir qui « a fait un portrait de ma mère, qui est un chef d’œuvre. »
grandspeintres.com/mouvements/impressionnisme
1912 : Roger-Marie Bricoux, violoncelliste de l’Orchestre du Titanic, périt dans le naufrage
Les témoignages sont unanimes : s’ils varient quelque peu sur le dernier morceau joué par l’Orchestre (pour la grande majorité des survivants, il s’agit du cantique « Plus près de toi, mon Dieu. ») tous les rescapés s’accordent à dire que, jusqu’aux derniers instants, l’Orchestre des huit musiciens a joué, comme si de rien n’était. Donnant ainsi un exemple rare de courage personnel et de noblesse de cœur.
Roger-Marie Bricoux était le violoncelliste du groupe. Il était né le 1er juin 1891 à Cosne-sur-Loire, sa famille se fixant ensuite à Monaco.
Sur le Titanic, il était passager de seconde classe : il n’avait pas 21 ans.
Il y avait 48 Français à bord du Titanic : ils formèrent une association, « Les Français du Titanic », et rédigèrent collectivement l’histoire du naufrage, dans un livre qui porte ce même nom.
« Le Naufrage » a inspiré à Jacques Bainville un célèbre article, paru trois jours après la catastrophe, dans L’Action française du 18 avril 1912 : voir, dans notre catégorie « Lire Jacques Bainville », Le Titanic ? Insubmersible ! Ou : réflexion sur la crédulité, d’hier, d’aujourd’hui, de toujours.
L’orchestre du Titanic au grand complet : de gauche à droite et de haut en bas : George Krins, Wallace Hartley, Roger Bricoux, Theodore Brailey, Percy Taylor, Wes Woodward, John Clarke et John Hume.
2019 : Notre-Dame de Paris est en feu
Il est environ 18h30, en cette fin de journée du lundi 15 avril, dont nul ne sait encore qu’il sera l’un des jours les plus sinistres de l’histoire de la ville de Paris, en général, et de sa cathédrale, en particulier.
Il est environ 18h30 et, sans que personne ne soit présent sur les lieux pour donner l’alerte, le feu se déclare dans les combles de Notre-Dame, où d’importants travaux de restauration de la flèche sont en cours depuis plusieurs semaines.
La suite n’est que trop connue, et fut vécue « en direct », par les Parisiens arrivés sur place et par tous les Français, désespérés, devant leurs téléviseurs..
La « forêt », charpente unique et merveilleuse des XIIème et XIIIème siècle, l’un des plus beaux joyaux de notre Patrimoine; la « forêt » qui vit passer Saint Louis, pieds nus, et simplement vêtu d’une pauvre tunique de toile, venant déposer la Couronne d’épines et d’autres reliques de la Passion du Christ; la « forêt » disparut en quelques heures, dévorée par les flammes, devant des Parisiens et des téléspectateurs littéralement sidérés.
Dans cet immense malheur, au milieu de ce désastre irrémédiable, un soulagement de taille cependant : les Sapeurs Pompiers de Paris ont réussi l’exploit – si la charpente est perdue à jamais – de sauver le « corps » du bâtiment, voué, sans leur action d’éclat, à un écroulement certain.
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Toujours très intéressant…….et indissociable de la Tradition française ! Un beau devoir de mémoire…..ce qui manque aujourd’hui
Madame de Maintenon :
Elle pourrait donner des leçons aux féministes d’aujourd’hui !………