Il est amusant de voir comment certains, à gauche et à l’extrême-gauche, font un usage immodéré et presqu’incantatoire, de l’expression « le droit du sol ». On en étonnerait plus d’un, chez les trotskistes par exemple, si on leur rappelait cette évidence historique: ce sont les Rois de France -horresco referens…- qui ont inventé le droit du sol; ou, pour être plus juste et plus précis, qui l’ont expérimenté et mis en pratique les premiers dans notre Histoire. Mais, à l’inverse des trotskistes d’aujourd’hui, qui en ont une vision idéologique et qui en font un instrument dans leur entreprise de démolition de tout ce qui rattache la France à ses origines, les Rois avaient une vision pragmatique et empirique du droit du sol, et ils mettaient cette vision au service de la construction de la France: la différence est radicale et essentielle…
Au fond, qu’est-ce que c’est un Roi de France? C’est un collectionneur. Là où d’autres collectionnent des meubles ou des tableaux ou des objets précieux, lui collectionne des Provinces, et de l’ensemble de sa collection il fait, peu à peu, la France; et, chaque fois qu’il rattache une Province nouvelle à « l’ensemble France » -incomplet mais déjà existant- le même problème se re-pose: il est bien obligé de prendre la Province dans l’état où elle est au moment du rattachement; de « prendre » tous les habitants qui s’y trouvent: il ne peut pas choisir une partie seulement de la population, ni en rejeter une autre: là est l’origine historique du « droit du sol », une idée et une pratique fort ancienne chez nous et -n’en déplaise aux trotskistes- fort « royale » (eh oui!…). Mais, redisons-le, il s’agissait uniquement d’être réaliste lors du rattachement de la Bretagne, de l’Alsace, de la Provence…Il s’agissait, pendant quelques décennies, de donner « un temps » à la nouvelle Province pour s’intégrer, se fondre dans l’ensemble, jusqu’au moment où elle en devenait à son tour, pleinement, un membre essentiel et constitutif.
Rien de tout cela, bien sûr, chez nos trotskistes d’aujourd’hui: les mots sont bien les mêmes (« droit du sol ») mais seule l’enveloppe extérieure reste: l’intérieur est tout changé. Il ne s’agit plus maintenant que d’une escroquerie morale; l’esprit révolutionnaire est passé par là, et ce qui était positivement mis au service de la construction de la Nation Française est devenue une folle et pernicieuse utopie, mise au service de la démolition de cette même Nation Française; le « droit du sol », totalement perverti, n’est plus qu’une sorte d’alibi permettant aux trotskistes et aux révolutionnaires d’imposer une immigration massive; et, avec elle et par elle (entre autres, car l’immigration n’est pas le seul moyen pour les révolutionnaires de couper la France de ses racines…) la dissolution et la dilution de notre Héritage: c’est ce mauvais coup qu’il faut dénoncer….
Pardonnez-moi, mais ma formation de juriste m’amène à vous faire observer que la notion de nationalité telle qu’elle était sous l’Ancien régime n’a rien à voir avec celle que nous connaissons aujourd’hui, et les principes « jus soli », « jus sanguinis » ne s’appliquent pas au même objet.
Jusqu’en 1789, l’on appartenait à une communauté de naissance, qui déterminait vos droits et vos obligations. règle qui suivait les personnes où qu’elles se trouvassent. Par exemple, si vous étiez né dans une famille de la Sioule, vous dépendiez du droit basque, avec toutes les conséquences (primogéniture, patrilinéarité, etc..) C’était donc bien le droit du sang qui primait. En revanche, les rois veillaient à ce que personne ne se refusât à payer l’impôt au motif de sa pérégrinité (qualité d’étranger). C’est à ce titre que le jus soli fut mis sur pied: absolument pas pour accorder à quiconque la nationalité, mais pour le forcer à payer. Enfin la naturalité par lettres patentes (on ne disait pas nationalité) permettait à l’étranger à qui on l’accordait de dépendre du parlement de Paris. C’était un peu comparable au « droit de cité » par opposition au « droit de bourgeoisie »