L’annonce de Michel Houellebecq ne fera pas de nous des soutiens de La Vie – qui, dans notre jeunesse, était La Vie catholique, adjectif qu’elle dut cependant, juger inopportun et dépassé au point de le supprimer sans trop d’hésitation, il y a déjà bien des années,. Mais peu importe La Vie. Catholique ou non.
Houellebecq lui confie n’être plus athée, ce qui, après tout, ne regarderait que lui seul, mais qui, de par la position d’une certaine domination qu’il occupe dans le monde de l’Intelligence française, ou ce qu’il en reste, a un rapport certain, digne d’attention, avec l’évolution des idées et des sensibilités sur ce même plan spirituel que l’on disait définitivement déserté. Ce genre de prédiction ou prévision appliquées au sentiment religieux, intime, mais nécessairement relié au politique et au social, lui-même sujet à toutes sortes d’évolutions et de révolutions, de tragédies, de hauts et de bas, qui plus est touchant à une religion qui a traversé deux millénaires et qui a façonné consubstantiellement plusieurs continents, ce genre de prévision, donc, doit être considéré avec prudence, voire pris, comme on dit, avec des pincettes.
Comme Malraux, comme Buisson, comme Boutang, Houellebecq croit peut-être et souhaite possible qu’un certain retour au religieux soit en train de se manifester pour ouvrir un nouveau cycle long de l’Histoire, permettant la refondation d’une société digne de ce nom, d’où la dimension sacrale ne serait plus chassée mais rétablie, après l’échec et le désenchantement du long cycle des révolutions dont les prémices remonteraient au rationalisme en germe dans la Renaissance, prendrait forme et force intellectuelles avec les Lumières et se traduirait « dans l’ordre du réel » par les révolutions, les guerres, les totalitarismes, les déportations et les massacres de masse des XIXe et XXe siècles. Sans compter les hontes si manifestes des sociétés actuelles dites postmodernes, post-nationales, et soi-disant post-historiques qui sont encore les nôtres.
Les spécialistes de Houellebecq nous corrigeront s’il y a lieu, mais il nous semble bien qu’il y a longtemps déjà qu’il tourne, si l’on nous passe l’expression, autour du fait et du sentiment religieux, tout spécialement dans son expression catholique. Son héros de Soumission alternait déjà les coucheries assez dégoutantes, les repas sans saveur ou les beuveries tristes et les veuleries diverses, avec le chemin toujours recherché, des églises et des monastères. Son maître était Huysmans, savant esthète et critique d’Art, mentor des symbolistes et des impressionnistes de la fin du XIXe – début du XXe, qui vécut, presque par contraste, la dernière partie de sa vie aux portes d’un monastère bénédictin dont il passait son temps à partager les offices avec les moines.
Après avoir lu À rebours, Barbey d’Aurevilly faisant selon sa nature dans l’extrême et le radical, avait prédit que Huysmans aurait un jour à choisir entre « la bouche d’un pistolet ou les pieds de la Croix ». Le choix était alors plus simple qu’aujourd’hui où l’Église a largement renoncé à « son maximum » tel que l’envisageait Alexandre Soljenitsyne. Il nous étonnerait qu’à l’inverse la soif de Houellebecq en la matière trouve à se satisfaire d’un « minimum » blafard dominé par l’esprit du siècle et en rupture avec la Tradition.
Thibon nous disait, aux Baux de Provence, à l’ère du suprême risque ou de la suprême chance. Elle était, selon lui, plutôt l’affaire des hommes de plein vent. L’évolution politique et religieuse de Michel Houellebecq, la marche de sa réflexion, sont sans-doute de celles qu’il convient de suivre avec attention. Elles pourraient faire exemple.
Superbe analyse du plus grand romancier français qui, dès « Extension du domaine de la lutte » avait perçu la fragilité et la décadence de ce à quoi nous avons cru et de ce que nous avons aimé.
En même temps, lorsqu’on voit « à la fois » un immense observateur de notre monde -Houellebecq, donc – et un humoriste loin d’être médiocre – Gad Elmaleh – se préoccuper de christianisme, on se dit qu’il y a de la transcendance quelque part.
Désormais, les «questions religieuses» sont définitivement «républicanisées», «laïcisées» et tout le reste avenant, reléguées dans les «pensées» individualistes des uns et des autres, bref, ravalées à «l’ordre du privé» ; si bien que l’on n’a pas honte, même chez «Je suis français» d’avancer que «ces sujets suscitent assez souvent des réactions irrationnelles, parfois ridicules»… C’est assez consternant à observer. Cependant, sous prétexte qu’un quidam quelconque aura les yeux de Chimène pour du catholique ou n’en aura pas, soudain, voilà-t-y pas que le catholique n’apparaîtra plus comme susceptible de relever de l’irrationnel ou, parfois, du ridicule. On croit rêver… Et c’est le cauchemar dans lequel nous sommes et force est d’observer que c’est la réalité. La question religieuse ne ressortit pas aux mêmes capacités de raisonnement que tout le reste. Nietzsche objectait aux détracteurs de Wagner se réclamant de Nietzsche lui-même qu’il y avait des mots trop gros pour certaines bouches. Généralement, ces «gros mots» sont tels en raison de la petitesse des bouches et des oreilles. Jadis, petites bouches et oreilles réduites étaient priées de se taire ou de se boucher, afin de n’être pas trop offusquées par la grandeur… Cependant, il pouvait arriver que certaines s’ouvrent n’importe comment, et il y avait des bûchers pour celles-là. Ooooh ! Quelle intolérance ! Eh oui : l’incapable est prié de ne pas improviser des capacités qui lui sont étrangères…
Cela étant dit, quel rapport y a-t-il entre «religion et politique» ? Ce rapport est HIÉRARCHIQUE, c’est-à-dire que le pouvoir temporel ne peut efficacement s’exercer que sous l’AUTORITÉ du spirituel… C’est d’avoir répudié cela qui a fait la victoire des révolutionnaires et qui la poursuivra tant qu’il n’y aura pas un redressement. S’il prenait fantaisie à du Houellebecq de frémir à la lecture de Huysmans, je lui recommanderais plutôt de frémir sous Joseph de Maistre ou Novalis, autrement de meilleur aloi que le naturaliste reconverti à l’ombre de Vintras et du «foutre rance», pour reprendre un bout de la rigolote locution destinée à Maurriac par je ne sais plus qui. Tout est affaire de HIÉRARCHIE, encore une fois, d’AUTORITÉ, c’est-à-dire qu’il ne faut pas coller dans le même panier un z’Houllebecq et les pères de l’Église… Je comprends que l’on puisse vibrer à la lecture de certains oiseaux de mauvais augure tarifés, voilà qui est seule affaire «privée» qui vaille, affaire à laquelle je répugne de frotter ma sensibilité par trop délicate, mais que l’on ne les tambouille pas avec l’ordre supérieur des idées.
Lors que les guignoleries politiques modernes cesseront de s’imaginer «d’élite» et accepteront de se subordonner, alors, peut-être, les racailles de banlieue consentiront-elles à leur tour à se soumettre à ce qui les gouverne… Ce me semble simple à comprendre et, d’ailleurs, ce n’est guère compliqué. Seulement, ce n’est pas affaire de compréhension, en vérité, mais de vanité et, par les temps actuels, la vanité gouverne, du haut en bas de l’échelle des fausses valeurs, ainsi d’un Maqueron, d’une Sandrine Rousseau, «en haut», et d’un journaleux ou d’un violeur, «en bas». Cependant que les curés sont priés d’aller se rhabiller.
Mort aux vaches ! Vive Dieu, la France et le Roi.
Nous sommes nombreux je pense agnostiques de longue date et recherchant toujours sur le tard un « autre chose » pour donner un sens à la vie y compris la nôtre et non plus de simples explications. Houellebecq qui est un homme intelligent et lucide en fait de même et a le courage de le dire en un siècle où dans une certaine sphère, il est toujours ringard et honteux de parler de la vie spirituelle. Hors, les hommes préhistoriques sont devenus hommes justement en levant la tête et en s’adressant à des dieux de leur composition. Pour ceux qui ont des racines chrétiennes, le plus évident est d’y revenir et c’est, ce me semble le chemin de notre écrivain du jour. La difficulté majeure n’est pas de revenir vers Dieu mais de s’affranchir du Clergé. Vu l’état de délabrement et de compromission de l’Église, il me semble préférable de faire comme les premiers Chrétiens, qui dépourvus de tout et obligés de se cacher, priaient directement le Seigneur sans passer par des intermédiaires douteux. A chacun de trouver sa solution ; je crois avoir trouver la mienne…
Bien dit M.Ricard, il y a dans la vie des valeurs pragmatiques qui ont permis aux peuples de se moderniser, mais ils en ont oublié les valeurs de l’esprit . On politise tout , même les pionniers de la postale aérienne, on salit les mémoires de la France.
Si les trains arrivent à l’heure et que les avions volent, on le doit à l’intelligence de l’homme. Or, ce modernisme si beau qu’il soit et qui nous conduira à quitter la planète, ne suffit pas à l’esprit humain. Comme l’écrit » de Kersseson » nous avons tous en nous des fantômes, ne les repoussons plus.
Oui l’église catholique n’a pas su s’adapter, elle n’a pas formé les esprits dans ce modernisme intrépide. Et pourtant elle répond » ce jour » à la demande des fidèles de Jonnie Haliday, comme quoi, un geste simple peut faire converger des esprits sains. On peut revenir à la révolution Française, pour ce qui nous concerne, ici en France; Depuis la peur, l’argent et autres n’ont pas permis de construire des esprits sereins, le matérialisme nous a dominé, de nos jours il s’impose par les dirigeants et nous écrase.
Un pays sans esprit est un pays mort et la France agonise. Il suffit ‘observer les « légumes intellectuels « censés diriger le pays, imposer une nouvelle religion des esprits. Dans quel but?
La solution chrétienne, religion de l’intelligence et du progrès , source intellectuelle de la laïcité, passe t-elle par l’église ou par l’homme du peuple, c’est à chacun d’en décider. Mais commençons par expliquer les règles fondamentales de la bible et de l’ancien testament, en commençant par la vérité? Et, si l’on doit admettre que Jésus était Juif et qu’il appliquait la religion des hébreux de son temps, un catholique opposé à la religion juive est une ineptie.
Avec les les fous qui s’imposent, on peut mettre une casserole sur la tête, on peut aussi s’ouvrir à son voisin, surtout au moment de l’avent…
Merci à JSF de permettre de poser cette libre pensée, c’est par ce chemin intellectuel que la France retrouvera son royaume.
Spirituel et matériel
Notre société Française évolue mal sans que l’on y prenne garde.
La civilisation d’un peuple ou d’un pays est l’ensemble des caractères nécessaires à la vie sociale, c’est le développement spirituel et matériel propres à un groupe d’humains ; l’Europe et dont la France.
Dans l’histoire l’ingéniosité des hommes a été de trouver un équilibre entre le matérialisme et l’incorporel. Éviter la supériorité de l’un par rapport à l’autre. Depuis la nuit des temps l’homme combat cette domination qui n’a pas lieu d’être, entre ce qui lui permet de vivre ou de survivre sur cette terre et ce qui est irrationnel et qui concerne l’esprit, donc l’intelligence, le savoir d’analyse. L’art de la chose est que l’intelligence du spirituel canalise la puissance du matérialisme. Une société qui ne sait pas trouver l’équilibre entre la puissance matérielle et la puissance spirituelle dérive vers le chacun pour soi qui mène droit à la barbarie et à la sauvagerie. Refusant d’une part le spirituel qui a donné naissance à la civilisation Européenne ou le délaissant pour un matérialisme exacerbé, aveugle de l’invasion d’un spirituel inconnu, exigeant et intolérant, établi pour réunir des tribus nomades, la France esprit de la liberté est un pays qui entre en servitude.
La société, le pays, la nation, est donc la réunion d’individus vivant en groupe organisé, dans lequel la personne est intégrée. Ce qui conduit a établir des devoirs et des droits civiques. Le civisme qui découle de la civilisation Française demande au bon citoyen d’être courtois, polis dans sa vie sociale. Nous avons accepté dans le pays un nombre de spiritualités qui ne convergent pas vers le même objectif, alors il devient impossible de vire en communautés belliqueuses. La plus combative obtiendra le pouvoir de l’état. Depuis la nuit des temps l’homme sait qu’une société, un pays, une nation, ne peut et ne doit posséder qu’une seule spiritualité. Cette spiritualité construit la civilisation des hommes. La religion Judéo Chrétienne écrite en partie par les Grecs qui l’ont corrigée répond à la civilisation de l’Europe et particulièrement à la France. Or, les gouvernants actuels, copiant les Etats Unis d’Amériques, veulent nous amener à vivre en communautés d’esprits, ce qui n’est pas notre histoire.
Les civilisations sont mortelles dit on, mais tout est mortel sur cette terre. Deux exemples de civilisation à la Française, la société féodale, celle du moyen âge, dominée par le spirituel et notre actuelle société dominée par le temporel, grâce au matériel moderne. D’un coté le spirituel domine trop et l’on connaît l’issue en 1789, et de l’autre l’homme contemporain qui se persuade d’être supérieur à la nature et à l’esprit. Est ce que cette société matérialiste peut et doit devenir planétaire, que va t-elle devenir avec les nouvelles spiritualités montantes sachant que la course au matérialisme s’épuise inexorablement.
On peut penser que l’homme va se ressaisir et retrouver la civilisation Judéo-Chrétienne parce que c’est l’esprit le plus ouvert à l’intelligence, mais aussi à la démocratie dont elle est le support. Nous percevons tous, sans effort, que la France perd chaque jour son moral, c’est à dire sa joie de vivre, parce qu’elle a dans la vie publique, comme dans la vie privée, rejeté toute morale. Il est venu le temps de reprendre les chemins de l’histoire et de voir ensemble ce qu’écrit Chateaubriand au sujet de Danton, l’un des hommes inventeur de la terreur. L’homme qui impose de tuer le roi de France, sans procès, sans hésitation, homme brutal et sans foi.
Extrait : « Ces paroles sous un semblant d’horribles profondeurs n’ont aucune étendue de génie : car elles supposent que l’innocence n’est rien, et que l’ordre moral peut être tranché de l’ordre politique, sans le faire périr : ce qui est faux. »
Nous savons de nos jours que le seul projet de Danton était de faire fortune en détruisant les autres. Ce manque de morale dans la politique nous a conduit aux guerres fratricides ou coloniales qui n’ont apportées que le malheur des gens ; il est encore enseigné dans les écoles de la république. Ce manque de morale nous conduit à accepter la gestion incompréhensible de ceux qui nous gouvernent aujourd’hui.
Deux siècles nous séparent de ces atrocités, on ne refait pas l’histoire des hommes, mais il est temps que les Français retrouvent un sens moral à leur vie sociale d’hommes, dans leur présent et dans leur futur.
Bonsoir, je m’enrichis à vous relire; je retrouve ce chemin où de belles herbes, des fleurs ont poussé…