De nombreux bons moments dans cet hommage traditionnel à l’Armée française. Notamment celui où les noms des dix soldats tombés en Afghanistan le 19 août 2008 sont apparus sur le sol. Ce fut là un moment d’émotion, et de justice aussi. Pour parler comme Jeanne d’Arc, il est naturel que ceux qui sont -et ont été- à la peine soient à l’honneur…
N’ayant pas, pour l’instant, de photo de ce moment, nous nous contentons de redonner leurs noms ici:
Damien Buil, 8e RPIMa (8ème régiment parachutiste d’infanterie de marine)
Kevin Chassaing, 8e RPIMa
Sébastien Devez, 8e RPIMa
Damien Gaillet, 8e RPIMa
Nicolas Grégoire, 8e RPIMa
Julien Le Pahun, 8e RPIMa
Rodolphe Penon, 2e REP (Régiment étranger parachutiste)
Anthony Rivière, 8e RPIMa
Alexis Taani, 8e RPIMa
Melan Baouma, RMT (Régiment de marche du Tchad)
Mais moment ambigu aussi. Essentiellement lorsque des enfants chantent la Marseillaise. Il y a de bons passages, dans ce chant: « Amour sacré de la Patrie… », par exemple, qui pourrait trouver à redire à cela ? Mais voilà qu’arrive le refrain, et ce « sang impur » qui ne passe pas.
Fonder un régime sur l’insurrection permanente, et donc l’excitation et l’exaltation permanente des foules; proclamer la folle énormité selon laquelle il y du pur et de l’impur; voilà ce qu’a fait à sa naissance, voilà comment et de quoi est née la Révolution, et la République qui s’en est suivie. Et de cette ambigüité majeure-là, force est de constater que le système actuel ne s’est toujours pas dépétré, deux siècles après.
Porte imprudemment ouverte à tous les délires futurs, par laquelle s’engouffrera un Hitler et son nazisme, digne héritier de la Révolution française au même titre que Lénine et Staline avec leur marxisme, frère(s) jumeau(x) du précédent. Eh, oui, leur sang à eux -les aryens- était pur, leur race était supérieure et ils pouvaient donc -mieux: ils devaient…- anénantir les sangs et les races impures, qui empoisonnaient l’univers. Terrifiant ? Oui, mais ce n’est que la continuation logique de l’exemple donné par la Révolution française. Nous allons régénérer la France et le monde, et ceux qui s’y opposeront seront anéantis. Car notre credo à nous c’est la Raison, et quiconque s’oppose à la Raison s’oppose au progrès, à la libération, au bonheur de l’humanité. Et doit donc être éliminé, dans l’intérêt général. CQFD.
Peut-on laisser chanter un chant pareil (du moins la phrase en question…) à des enfants ? Peut-on applaudir ensuite, tout sourire, comme toute la tribune présidentielle l’a fait ?
Retour au titre : le bon grain et l’ivraie, ou: la fête ambigüe…..
Très jolies photos !
Ambigüe la fête « nationale »? Le 14 juillet est la commémoration de la prise d’assaut (par traîtrise et malgré la parole donnée) par des soldats révoltés, d’un asile de fous gardé par des invalides, lesquels furent allègrement massacrés et débités « au ciseau à broder », ainsi que leur chef, le pauvre Marquis de Launay. Ce n’est pas du tout ambigu. Je ne connais pas de fête nationale plus scélérate. Même la fête algérienne, qui commémore le massacre d’un couple d’instituteurs et de leurs enfants, n’est pas aussi ignoble. Le juillet réunit l’horreur, le mensonge et l’absurde