Nous l’avons souvent dit : la liberté d’expression, ou l’expression artistique, ne justifient pas tout. Et tout n’est pas permis.
Et, de toutes façons, évidemment, tout n’est pas de l’Art, tout n’est pas Art. Et par exemple, puisque nous allons parler du Festival d’Avignon, il ne suffit pas d’avoir éructé une outrance, une monstruosité, une ordure, pour prétendre qu’on a fait oeuvre thétrale, et encore moins artistique.
Monseigneur Cattenoz vient de le rappeler publiquement. Et il a bien fait…..
« Des images et des titres provocateurs mettant en cause la foi catholique », voilà ce que reproche l’archevêque d’Avignon à certains spectacles du Festival. Est-il vraiment nécéssaire de faire singer (au sens propre du terme !) la Passion du Christ par des primates ? Pense-t-on vraiment que cela apporte quelque chose ? Quelque chose de nouveau ? Quelque chose à l’Art ? N’est-ce pas plutôt une désolante illustration de l’état de décomposition interne -si l’on peut dire- du cerveau de celles et ceux qui ont imaginé un truc pareil ? Il faut vraiment qu’ils ne soient pas en prise avec la beauté du monde, avec la joie de vivre sainement pour en être à ce stade de crétinisme là ! Ils se croient peut-être malins, ou inventifs : ils ne font qu’afficher publiquement, et rendre visible à tous, leur désolant état de délabrement intérieur, la pourriture de leur pauvre mental…..
Oui, l’archevêque a raison, et il est dans son rôle, de protester contre ces croix utilisées à tout bout de champ, cette Vierge enceinte promenée en procession vaguement hilare devant le Palais des Papes, ce Christ jouant avec sa croix dans le spectacle (?) Orgie de la tolérance, de Jean Fabre, joué dans la Cour d’honneur.
Qu’ils vivent leur passion théatrale, et leur été, tout simplement : qu’ont-ils besoin de salir les croyances des autres ? Ils n’ont que les mots de respect et de tolérance à la bouche, et ils passent leur temps à ne pas respecter et à agresser. La remarque n’est, certes, pas nouvelle, et cela ne date pas d »hier. Mais ils ont besoin qu’on leur envoie un bon électro-choc, de temps en temps. C’est trop facile, de s’amuser entre eux, devant des télés bienveillantes et complaisantes. Ils ont besoin de savoir que d’autres pensent, et le leur envoient en pleine figure, que s’ils salissent, c’est parce qu’ils sont sales, mentalement. Et que, s’ils pourrissent, c’est parce qu’ils sont pourris, intérieurement. Ce n’est certainement pas gentil, mais ils ont besoin de l’entendre. Cela les fera peut-être réfléchir, et les réveillera peut-être. On peut toujours espérer… En tout cas, c’est dans cet esprit que nous écrivons ces lignes…..
La liberté d’expression vaut ce qu’elle vaut, c’est à dire pas grand chose lorsque celui qui l’exerce est lui-même dénué de vraie culture et de simple délicatesse.
La dérision vulgaire à l’égard des grandes religions qui ont façonné le monde et les peuples – fût-ce, parfois, pour leur malheur – me paraît inadmissible.
C’est pourquoi, pour ma part, je réprouve la basse moquerie parfois exercée, en Europe, à l’encontre de l’Islam, sous le couvert du principe de la liberté d’expression. Elle n’est, d’ailleurs, qu’un prétexte à ce qui est, en fait, le principal objectif des dits médias : la mise en accusation systématique du catholicisme, consubstantiel de notre nation
La différence est que les musulmans y réagissent violemment, alors que les chrétiens ne s’en soucient guère.
Il faudra bien, un jour, que la « liberté d’expression », en tant qu’absolu, soit remise en question et qu’elle soit soumise, comme tout le reste, à des règles de déontologie.
Les divers protagonistes et acteurs du festival d’Avignon ennuient tout le monde, depuis fort longtemps. Leur liberté d’expression se caractérise par beaucoup de suffisance
et une assez grande nullité, sous couvert d’un intellectualisme de fort mauvais aloi.
La vrai question que l’on doit se poser c’est : A qui profite le crime?
Vous ne voyez pas? Cherchez bien vous allez trouver.
Mais Chère Lori, la liberté d’expression est déjà remise en question. Vous avez parlé de deux grandes religions du livre qui sont tournées en dérision ; mais que se passerait-il si l’on s’attaquait à la troisième (la première en fait)? Je vous laisse imaginer. De nouveaux domaines de l’interdit sont édictés chaque jour, des faits deviennent interdits à énoncer ou à contester. Tout un nouveau sacré est en voie de constitution. Bien sûr, ce n’est pas le sacré que nous aimons, mais c’en est un tout de même. A l’égard de ce nouveau code de l’Index, il nous faut prendre conscience que le blasphème est indispensable.
La liberté d’expression est certes une belle chose. Toute liberté implique cependant une responsabilité. Il va de soi néanmoins que le droit à liberté d’expression n’a jamais été fait pour bénéficier avant tout aux opinions convenables et consensuelles, mais au contraire à celles qui sont les plus dérangeantes ou les plus choquantes.
Or, en Europe, la liberté d’expression n’a jamais été totale.
Encore aujourd’hui, certains propos ou opinions sont, à tort ou à raison, proscrits par la loi et leurs auteurs peuvent être déférés devant les tribunaux.
Les mêmes qui trouvent tout-à-fait normal que des pièces de théatre ou des caricatures antichrétiennes paraissent dans un « pays libre » accepteraient-ils de la même façon la publication de caricatures antijuives ou antimusulmanes?
On sait bien que non.
Il y a dans les pays européens des lois qui sanctionnent l’antisémitisme ou le racisme islamophobe, mais il n’y en a aucune qui sanctionne l’antichristianisme.
Pour nombre de chrétiens, il y a là deux poids et deux mesures.