PAR RÉMI HUGUES.
Article en 5 parties, publiées à dater de mardi 17 janvier, puis les jours suivants.
À la page 144 l’auteure écrit : « Le nom de Ghislaine Maxwell est associé à celui de Bill Clinton. Beaucoup savent que l’ancien président est allé en Afrique avec Epstein, puis avec elle à bord du célèbre Boeing privé. Des agents des services secrets se rappellent en souriant que l’avion était baptisé par certains “Air Fuck One” […]. Dans les colonnes du Times, un […] porte-parole de la fondation Clinton reconnaît […] que “l’ancien président a fait quatre voyages dans l’avion d’Epstein” […]. Cependant, des journalistes du New York Times prouvent que Bill Clinton aurait voyagé au moins vingt-six fois à bord de l’appareil privé d’Epstein. »
Vraisemblablement Clinton n’est pas l’une des victimes du maître chanteur Epstein. Il est son superviseur, avec l’appui du « Mega Group »[1]. C’est durant son mandat à la Maison Blanche, de 1992 à 2000, que Virginia Roberts – qui affirme (p. 162) avoir « été “abusée sexuellement par le prince” » Andrew le 11 mars 2001 à Londres – commença à être sous l’emprise du duo maléfique. « Virginia restera officiellement auprès du couple de 1999 à 2001 », soutient Haïm page 155.
Si Clinton a fréquenté Epstein, visité son île sulfureuse et emprunté son jet le « Lolita Express », il n’a jamais agressé sexuellement Virginia. En effet, à la page 155, l’auteure rapporte que « Virginia affirme avoir été donnée par Epstein, un soir à Saint-Tropez, “à un homme d’affaires français très important, […] au gérant d’un fonds d’investissement, puis à un président d’Amérique latine, et aussi à une altesse royale.” […] Rien concernant Bill Clinton, cependant, qu’elle dit avoir pourtant souvent vu sur l’île d’Epstein, sans avoir “jamais eu affaire à lui.” »
Parmi les victimes putatives de cet instrument du hard power américano-israëlien, Bill Gates est l’un des plus cités, notamment parce que son ex-épouse a laissé entendre que la relation entre son mari et et Epstein a précipité leur divorce[2]. Plus grande victime encore des espions Epstein et Maxwell que le mariage de Bill et Melinda Gates, la Couronne d’Angleterre, qui a dû marginaliser le prince Andrew tellement il était impossible de dissimuler les actes pédocriminels commis par celui-ci.
Dans cette sordide affaire, la France n’est pas en reste. À Saint-Tropez, on vient de le voir, une esclave sexuelle prénommée Virginia était présente afin de satisfaire les pulsions coupables d’un grand patron. Jeffrey Epstein revenait de Paris, où il disposait d’un pied à terre, quand il a été arrêté. Lors de son procès Ghislaine Maxwell n’a semble-t-il pas manqué de souligner ses racines françaises, nous informe Laurence Haïm page 56 : « Ghislaine, avec ses baisers lancés à Bobbi et sa famille pour dire bonjour et au revoir, cherche-t-elle à exhiber sa culture française, à éveiller chez les jurés la possibilité d’une différence culturelle, où le contact corporel est plus banal que dans le monde puritain américain ? »
Mais insister sur ses origines françaises est pour Maxwell à double tranchant. En cherchant la mansuétude du jury, elle rappelle ses liens avec la France, à propos desquels l’auteure écrit ceci : « Ghislaine Maxwell se vante de sa double culture ; elle aime évoquer sa mère, sa naissance à Maisons-Laffitte, son enfance en France. » (p. 61)
Jadis, peut-on lire à cette même page 61, elle affectionnait d’ « organiser des rencontres lors de dîners “à la française”, dans sa maison de New-York ». Tandis que page 16, s’appuyant sur une source anonyme, Haïm explique que « dès qu’un Français arrivait, elle lui parlait dans sa langue, rappelant sa chance d’avoir été élevée par une mère française, de parler couramment plusieurs langues, et de posséder trois passeports – français, anglais et américain ».
Mais cela s’avère périlleux dans la mesure où cela vient souligner une réalité que tant la justice que les médias ont mis sous le boisseau après que son arrestation a été officialisée, le 22 juillet 2020.
Sous l’administration Trump les deux protagonistes sont lâchés par leur hiérarchie. Epstein est tué par ses ex-patrons, exactement comme Robert Maxwell 28 ans plus tôt. Sa fille, devenue hors la loi, est introuvable pendant de longs mois. Elle s’est enfuie en France. Elle est finalement arrêtée et traduite en justice. Mais son procès se déroule en catimini pour ne pas trop exposer les agissements d’agences étatiques et évacuer la question de savoir par qui elle a été aidée lors de sa cavale. ■ (À suivre).
[1]https://www.vanityfair.com/news/2021/06/inside-jeffrey-epsteins-decades-long-relationship-with-his-biggest-client
[2]https://www.vanityfair.fr/actualites/article/melinda-gates-revele-que-les-liens-de-bill-gates-et-jeffrey-epstein-ont-eu-raison-de-leur-mariage
À lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même (Cliquer sur l’image)
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