Le Prince a publié le message suivant :
Les Français viennent d’élire leurs représentants dans nos 35 000 communes. C’est un moment essentiel de la vie politique de notre pays. La commune, ses élus, son maire sont au cœur de la citoyenneté française. Ils sont à la fois l’âme de notre pacte social et l’expression de cette diversité qui fait notre richesse.
Ce n’est pas un hasard si la commune est la collectivité à laquelle nos concitoyens sont le plus attachés. L’institution communale a de profondes racines dans notre histoire. Les premières associations municipales apparaissent dès le XIe siècle, avant même la création de l’Etat capétien qui encourage leur essor et s’appuie sur elles pour réduire l’influence des féodaux. Chacun de nos régimes y a ensuite apporté sa touche.
Si les Français plébiscitent les communes, c’est parce qu’elles sont l’espace des avancées concrètes, des progrès réels, de la vraie solidarité. Chacun d’entre nous y trouve les ressorts de sa vie quotidienne : services publics, transport, commerce, éducation, culture… Les maires, les conseillers municipaux sont, parmi nous, ceux qui sont le plus à l’écoute du pays.
Chacun a pu mesurer, dans la grave crise sanitaire que nous venons de vivre, le rôle social irremplaçable qu’ils ont joué auprès des familles, des personnes âgées, en soutien aux soignants. Chacun peut apprécier la part qu’ils prennent aujourd’hui au redémarrage de l’économie, à la pérennité de nos entreprises, à la lutte pour la sauvegarde de l’emploi.
La commune a besoin d’être défendue, ses élus et ses agents, mieux soutenus, leurs compétences, valorisées et élargies.
Défendre nos communes, c’est d’abord veiller à leur libre administration. Combien de lois, de règlements disposent des compétences des communes comme si elles n’étaient que de simples démembrements de l’Etat ! Défendre nos communes, c’est respecter leur autonomie financière et veiller à ce qu’elles disposent des justes moyens pour agir. Défendre nos communes, c’est veiller à ce qu’elles conservent une place centrale dans notre organisation territoriale.
Défendre nos communes, mais aussi les promouvoir afin de soutenir et valoriser ceux qui œuvrent chaque jour à leur service : les élus et les agents des communes, qui agissent chaque jour pour l’amélioration du service apporté aux citoyens, les inquiétudes qu’ils expriment sur l’avenir de leur statut, les revendications qu’ils défendent sur leurs niveaux de rémunération méritent d’être mieux entendues. Promouvoir nos communes, c’est aussi élargir leurs missions. Une nouvelle étape de décentralisation est à l’ordre du jour. L’enjeu est important, puisqu’il s’agit d’assortir les politiques publiques à la réalité de chaque commune, sans perdre de vue le principe d’unité, auquel les Français sont légitimement attachés.
Ne serait-il d’ailleurs pas judicieux de leur donner davantage de place dans les choix qui engagent l’ensemble de la nation ? Nombreux sont ceux qui pensent aujourd’hui qu’il manque un pilier à notre architecture institutionnelle, celui de la démocratie participative. Les 500 000 élus municipaux pourraient être les vecteurs de cette forme moderne de démocratie.
Autant de questions sur lesquelles les Français s’interrogent et attendent des réponses. Jouons, la carte d’une vraie déconcentration, d’une vraie décentralisation. Manifestons notre confiance dans une institution qui est le fruit de notre histoire et qui fait, chaque jour, la preuve de sa profonde modernité. Appuyons nous, une nouvelle fois, sur la France vivante de nos 35.000 communes !
Jean, comte de Paris
Domaine royal de Dreux, le 2 juillet 2020
C’est à mon avis complètement hors du coup. Nos 35.000 communes sont un boulet inutile, heureusement affaibli par les regroupements. Il est absolument impératif de supprimer les communes de moins de cent habitants (près de 3500) ; dans une de mes fonctions administratives j’avais une commune de 12 habitants, une de 10, très proches l’une de l’autre, qui avaient le culot de demander des subventions pour réaménager une mairie où il ne se passait jamais rien.
La France n’a aucun besoin de DÉCENTRALISATION, qui aboutira à confier à des satrapes locaux presque toujours corrompus les clés du camion ; ces prévaricateurs, amateurs de ronds-points inutiles et acheteurs de clientèles communautaristes sont déjà bien trop puissants : il lui faut une puissante DECONCENTRATION, avec des Hauts fonctionnaires férocement sélectionnés et contrôlés, à l’instar des Intendants d’Ancien Régime…
Le comte de paris nous sort un texte très politiquement correct . Je suis d’accord avec l’intervenant précédent . L’Etat doit contrôler de près les édiles locaux , sinon , on a très vite les phénomène de la féodalité , avec des baronnies et , à la limite , des pratiques maffieuses . Et je ne parle pas des représailles sur les citoyens qui osent mener une vraie opposition . On a besoin d’un Etat fort et protecteur , notamment contre les abus de pouvoir , tant dans l’entreprise que dans la commune .
Votre commentaire, Dagobert, me semble un tantinet prétentieux. Le Prince ne dit pas que les élus locaux doivent agir sans contrôle de l’Etat. Vous mettez en garde l’héritier des rois de France contre les excès ou même les vices des féodaux. C’est assez drôle, ses ancêtres n’ayant cessé de les combattre. Croyez-vous que le Prince ne le sait pas ? Quant à l’Etat, comme dirait De Gaulle, encore faudrait-il qu’il y en ait un. Le Prince sait aussi cela : l’Etat est en grande partie à reconstruire ; il doit retrouver sa dignité. Ne serait-ce qu’en son cœur, son essence même, qui est d’ordre royal, y compris en république. Et ce n’est pas partie gagnée.
D’accord avec le commentaire équilibré d’Yves-Noël et le texte du Comte de Paris.
C’est précisément parce qu’il n’y a plus d’Etat, ou seulement un semblant, que les féodalités se constituent. Toujours. L’exemple historique est criant.
Mais ce n’est pas en faisant mine de croire que ces féodalités sont saines qu’on redressera la France.
Il faut d’abord restaurer l’Etat, qui pourra ensuite octroyer aux collectivités locales quelques pouvoirs élémentaires. Tout en se méfiant toujours des forces centrifuges.