François d’Orcival, dans Le Figaro Magazine du 30 juin, rapporte un mot de Nicolas Sarkozy: « Ma seule idéologie, c’est le pragmatisme ».
La formule est sympathique et prometteuse, pour peu, bien sûr, que les faits, et la politique menée, la confirment: après les douze années de Chirac, qui s’est voulu le « gardien du temple » de la religion républicaine, allons-nous assister pour de bon à une vraie rupture, à « la » vraie rupture: une tête de l’État qui répudierait la conception républicaine idéologique -et sectaire- de la France; et qui renouerait au contraire avec la vision traditionnelle de ses mille ans d’Histoire et de ses deux mille ans d’héritage chrétien (d’ailleurs évoqués plusieurs fois lors de la campagne électorale…) ?
Gardons-nous, certes, des illusions, et gardons-nous de prendre nos désirs pour des réalités; mais gardons nous aussi de ne pas voir ou de ne pas savoir interpreter de possibles signes: il en est des idéologies comme des virus et des épidémies, qui finissent toujours par faiblir et disparaître.
Seul l’avenir, bien sûr, dira ce qu’il en est finalement, mais on peut noter certaines inflexions, certains changements dans les discours officiels; et il n’est pas interdit de penser que les conséquences qui pourraient en découler pourraient réserver d’heureuses surprises…
Un espoir non fondé est la pire des illusions