Cet article est paru le 2 février dans le quotidien régional en ligne ami, Le Méridional. On ne chipotera pas bien-sûr ce jeune de quinze ans sur sa référence aux ultraconformistes valeurs de la République. Il a le temps encore pour en prendre la mesure…
« Être jeune, c’est être spontané, rester proche des sources de la vie, pouvoir se dresser et secouer les chaînes d’une civilisation périmée, oser ce que d’autres n’ont pas eu le courage d’entreprendre, en somme se replonger dans l’élémentaire », écrivait Thomas Mann dans « Le docteur Faustus ». Le jeune Marseillais Matis Baeteman, petit-fils d’Isabelle et Jean-Yves Baeteman, serait assez d’accord avec cette définition. Il est âgé de quinze ans et il a effectué son service national universel (SNU) l’été dernier. Il a eu l’idée de faire pour sa famille le récit de cette expérience exaltante vécue loin de chez lui et des siens. Son témoignage sincère, épatant, formidable, nous vous le livrons tel quel, avec ses mots à lui et vous allez vous rendre compte qu’il existe, aussi, à Marseille une jeunesse volontaire, enthousiaste, engagée et responsable qui fait honneur à Marseille et à la France.
Par José D’ARRIGO, rédacteur en chef du Méridional.
« Je m’appelle Matis Baeteman, j’ai quinze ans, je suis actuellement en seconde à Toulon. Cet été, j’ai effectué mon Service National Universel. Je me suis donc inscrit pour participer à ce stage qui regroupe de nombreux jeunes volontaires âgés de quinze à dix-sept ans. Voici, brièvement, ce qu’est véritablement le service national universel :
C’est un stage proposé et financé par l’Etat. Il est organisé par l’Education Nationale en collaboration avec le ministère des Armées. Les objectifs sont multiples, entre autres, faire découvrir aux jeunes la vie collective, le sens des responsabilités, mais également nous initier aux valeurs de la République, de la démocratie et de l’Armée française.
Le SNU est divisé en deux étapes obligatoires et une étape facultative. La première étape est le séjour de cohésion qui dure deux semaines. C’est ce séjour que j’ai fait cet été et dont je vais parler. La deuxième étape est répartie sur l’année qui suit le séjour. C’est une mission d’intérêt général qui consiste à donner de son temps, bénévolement, dans des associations. La troisième étape, facultative, est un engagement plus long au sein de ces associations. A la suite des deux premières étapes, un diplôme nous sera délivré. Ce diplôme devrait contribuer à nous promouvoir dans notre vie future. Mais revenons au séjour de cohésion.
Après avoir échangé avec des amis sur ce stage, je me suis renseigné et, trouvant l’idée enrichissante, je me suis donc inscrit. Je suis parti en séjour de cohésion durant les deux premières semaines de juillet 2022. Le principe est de partir pour une autre région que son lieu de domicile, dans un « campus » avec d’autres jeunes, filles et garçons. Cependant, les destinations sont diverses et le choix de la destination ne nous appartient pas.
Nous sommes partis en bus de Toulon. Nous ne savions pas trop à quoi nous attendre et comment allaient se passer ces quinze jours. Pour certains, ce séjour était une première en dehors de leur région d’origine et loin de leurs parents.
Lors de notre arrivée, un paquetage nous a été remis. Nous avions donc tous la même tenue adaptée au principe d’égalité (tee-shirt, polos, pantalons, shorts, casquettes, pulls et K-way aux couleurs du SNU).
Nous logions au lycée régional de Valdeblore, une commune située dans le parc du Mercantour au-dessus de Nice dans les Alpes-Maritimes. Il y avait un internat pour les garçons et un autre réservé aux filles. Au sein de ces internats, on était divisé en « maisonnée », c’est-à-dire un petit groupe de jeunes formant une équipe pour les activités de la semaine.
Concrètement, nous avions deux sortes d’activités en journée. Premièrement, des activités sportives comme du canyoning, une via ferrata, ou du vélo tout terrain. J’ai trouvé ces activités très bien car ce ne sont pas des activités qu’on a l’habitude de faire tous les jours. Elles nous permettent également de mieux nous connaître. On sortait du camp dans un van avec notre « maisonnée » à la journée, ou à la demi-journée. Les activités étaient encadrées le plus souvent par des professionnels qui nous conseillaient.
Deuxièmement, nous avions des activités plus « éducatives ». Elles se déroulaient en salle de classe. Des militaires, des gendarmes ou des pompiers venaient nous parler d’un sujet pour nous faire découvrir leur métier ou venaient faire de la prévention sur différents risques. Ces activités se faisaient sous forme de jeux ou de mises en situation : on a par exemple appris à se servir d’un extincteur, à retrouver des personnes disparues ou à s’extraire d’une salle pleine de fumée toxique. Ces découvertes hors du commun ont été très enrichissantes. On a pu également parler et échanger avec différents acteurs de la sécurité en France. Nos encadrants étaient eux-mêmes, pour la plupart, d’anciens gendarmes ou pompiers. Il y avait également des jeunes (pompiers volontaires ou gendarmes réservistes) mais aussi des animateurs.
Le fait de combiner activités sportives et activités de découverte a été une très bonne idée. Tout au long du stage, de nombreuses installations sportives étaient mises à notre disposition au sein du lycée.
Durant la semaine, d’autres activités diverses et variées nous ont également été proposées. Par exemple, des professionnels de la finance sont venus nous initier aux bases de l’économie. Un professionnel de la sécurité routière est venu animer en direct un crash test : voiture contre scooter. Un exposé de sensibilisation aux réseaux sociaux nous a été présenté. Des pompiers nous ont fait monter dans leur camion pour nous en expliquer les rouages.
Le séjour nous a réservé bien des surprises ! A l’occasion du 14 juillet, j’ai été choisi pour assister à une cérémonie nationale dans un petit village alentour. J’ai participé au traditionnel dépôt de gerbes devant le monument aux morts après avoir chanté l’hymne national : « La Marseillaise ». Ce fut une bonne occasion pour moi de rencontrer les gens du village et de leur parler du service national universel.
Un rituel militaire était organisé tous les matins. Toutes les « maisonnées » étaient réunies dans la cour du lycée pour la « levée des couleurs ». Nous étions alignés en rangs, au garde à vous, devant le drapeau français qui était hissé au sommet d’un mât et nous chantions en même temps La Marseillaise. Ensuite, le chef du camp annonçait le déroulement de la journée.
Le midi, le repas se faisait au réfectoire. Lorsque nous étions hors du lycée à l’occasion d’une activité, nous avions un pique-nique. Les activités se terminaient vers dix-sept heures. Le soir nous avions le droit de reprendre nos téléphones et nous avions accès aux terrains de sport. C’est souvent à ces moments-là que nous faisions connaissance.
Le dernier jour, une fête dans le gymnase avait été organisée. Ce fut une belle soirée. Le SNU regroupe des jeunes de toutes cultures, de toutes les religions, venant de différents lycées et de différentes villes. Pourtant, tout le monde a coopéré aux diverses activités. Dans notre « maisonnée » nous sommes tous devenus amis et nous restons en contact actuellement. Cela m’a permis de m’ouvrir aux autres et de découvrir autre chose.
Pour finir, le SNU a été pour moi une très bonne expérience. Ce stage a été très enrichissant et m’a beaucoup appris. J’ai pu rencontrer de nouvelles personnes venant de tous les horizons. Mon seul regret serait d’avoir effectué ce stage un peu trop tôt par rapport à la moyenne d’âge plus élevée des autres jeunes. En effet, j’étais un des plus jeunes du camp. Mis à part cela, j’ai beaucoup aimé toutes les activités. Les intervenants étaient très intéressants et je recommande vivement le SNU qui est une expérience à vivre.
Le SNU, c’est vraiment la combinaison de valeurs civiques et éducatives avec tout de même des aspects militaires.
A présent, je vais effectuer la phase deux, celle qui consiste à donner de mon temps bénévolement au sein d’une d’association humanitaire ou caritative.
Matis Baeteman ■
Le film ne cherche pas à « faire la leçon » au contraire de ce que semblent faire les journaux et « critiques »qui -vainement- mettent en place des contre-feux dés que l’on dévoile les aspects sordides de la Révolution française -une honte nationale- ce d’autant qu’on ne fait toujours pas la part des choses, plus de deux cents ans passés .
Des scènes cruelles sont certes montrées , mais sans insistance choquante . L’écueil du « livresque » est également évité et le récit est captivant . Une belle réussite, donc, les acteurs
jouant avec naturel mais sans anachronisme, en particulier dans leur allure. Le film qu’il
fallait faire .
Je crois, cher Richard que vous vous êtes un peu trompé d’article pour votre commentaire. Par ailleurs, excellent. Ce n’est pas grave.