Par Radu Portocala.
« Arrêté en tant que fils d’ancien ministre et envoyé pour deux ans dans une colonie de travaux forcés ».
Je retrouve la Décision du ministère roumain de l’Intérieur en vertu de laquelle mon père (N° 11 dans la liste) a été arrêté en tant que fils d’ancien ministre et envoyé pour deux ans dans une colonie de travaux forcés.
Elle est signée par le vice-ministre, qui s’appelait Gheorghe Pintilie, mais dont le vrai nom était Panteleï Bodnarenko, envoyé par Moscou, parmi beaucoup d’autres, pour prendre en main la Roumanie. Le surnom affectueux que lui donnaient ses amis du parti était Pantiousha.
La décision est datée du 10 juillet 1952, alors que les arrestations avaient déjà eu lieu dans la nuit du 14 au 15 avril (ils procédaient aux arrestations presque toujours la nuit).
La durée de la peine – qui s’appelait peine administrative, décidée en dehors de tout acte de justice et sans aucun mandat – est de 24 mois. Ils comptaient en mois, je pense, pour une raison psychologique : dire à quelqu’un (et encore, il ne l’apprenait qu’après l’arrestation, s’il rencontrait un gardien plus « aimable » qui lui donnait la nouvelle) qu’il doit « tirer 24 mois » est plus impressionnant, plus lourd que 2 ans.
Le même jour, le 10 juillet 1952, le même haut personnage a signé plusieurs décisions de la sorte pour un total de 103 malheureux envoyés dans des camps. Le nommé ministre Pintilie signait chaque jour de telles collections de décisions. Il faut, bien entendu, ajouter à cela les autres listes, par lesquelles les gens étaient envoyés non dans des camps, mais dans des prisons. À l’époque on disait : « Le parti ne dort pas. » Il partageait ses veilles avec son bras armé, la police politique. ■
Court et beau témoignage publié avant-hier 14 mars sur la page FB de son auteur.
Les peuples victimes doivent maintenant ériger des monuments aux victimes des déportations et exécutions des révolutions et des régimes inhumains qui les ont suivis comme le propose Soljenitsine sur le même plan que nos monuments aux morts de nos guerres
Alors chaque année nous pourrons nous y recueillir les honorer et enseigner leur martyre à nos enfants
L’Église a canonisé bien tardivement certaines victimes de la Révolution et de la terreur rouge en Espagne,prêtres religieux et religieuses principalement ; eux comme les autres victimes attendent leur mémorial