« Merci à Michel Michel qui permet de tels débats. » (Corcelles)
Par Michel MICHEL.
Ce nouveau et intéressant commentaire de Michel MICHEL a suivi l’article que JSF a publié mardi 14 : La Cour des comptes pointe enfin les subventions de l’art abscons.
Sur la « gentrification » de la culture.
Avec les subventions publiques, ce qui prétend relever de l’art n’a même plus de besoin d’attirer un public. De petits cercles « bobos » sont les seuls à bénéficier de la manne publique. Et les œuvres se font de plus en plus hermétiques (non pas d’Hermès le messager des dieux qui manifeste le sens caché des choses, mais plutôt plongée dans le non sens, le dérisoire, la « déconstruction », le nihilisme…) En voulant se l’approprier très exclusivement, « l’intelligentsia » ruine la culture
Jadis, avec des Jean Villar ou André Malraux, elle avait encore l’ambition de partager les grandes œuvres de l’humanité avec l’ensemble de la population. On osait jouer « les Perses » la tragédie d’Eschyle sur l’unique chaîne de la télé à 20 heures.
Aujourd’hui, que reste-t-il pour le peuple ? Les « élites » ont su le couper de sa propre production culturelle rejetée dédaigneusement comme « folklore ». Faute d’une culture du peuple, la culture « populaire », la culture PAR le peuple est devenue culture POUR le peuple fabriquée industriellement par le « soft power » américain qui lui impose ses normes de masse forcément « mondialisées » et démagogiques.
Les dieux sont réduits à de ridicules « super-héros » hollywoodiens ». D’un côté la « nouvelle cuisine » avec laquelle on reste sur sa faim, cuisine de classe, cuisine de cathare, qui prétend qu’on n’a pas vraiment besoin de s’alimenter. De l’autre l’étouffe-chrétien des Mac-do…
L’Etat républicain est un mauvais mécène (comme les commissions municipales qui décident des « œuvres d’art » qui prétendent décorer nos ronds-points).
Qui nous rendra nos rois qui savaient susciter un style propre à leur règne ? Quand retrouverons nous des communautés dont les traditions sauront formaliser les mythes et le génie de notre peuple ? Comment l’un et l’autre, le mécénat (des élites, de l’Eglise et de l’Etat) et les coutumes populaires parvenaient ils à se féconder mutuellement ? ■
Maître de conférence en sociologie.
Dernier ouvrage paru …
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Le peuple visite Versailles et pas les colonnes de Buren qui ne servent que de piédestal pour les photos souvenir des touristes. Il rit des œuvres enlaidissant nos places et carrefours, Koons, de Saint Phalle, etc
Il rit jaune en comprenant qu’il les a payées avec ses impôts et sera en colère quand il en connaitra le coût
Ce serait œuvre de salut public d’afficher le coût et son partage sur chaque « œuvre d’art » comme on le fait pour les travaux publics