Les Lundis.
Par Louis-Joseph Delanglade*.
Ce lundi 20 mars, tout reste possible, du statu quo parlementaire à une dissolution de l’Assemblée aux conséquences plus ou moins prévisibles, de la fin pure et simple de l’épisode « retraites » jusqu’à une explosion des violences urbaines à l’issue forcément incertaine. Si une réforme de notre système de retraite est peut-être nécessaire, on peut quand même s’interroger sur l’intérêt de cette réforme qui, contrairement à ce qui semblait être son objectif initial, ne devrait générer qu’une économie comptable limitée sans résoudre vraiment les problèmes de fond du système : une réforme qui ne rapportera pas grand-chose, qui ne règlera pas grand-chose ; une réforme qui préoccupe, inquiète même, une bonne partie des Français dont elle ne fera sans doute que renforcer le ressentiment et le pessimisme.
C’est pourtant davantage le détestable jeu de rôles politicien qu’elle permet, à travers les postures des uns et des autres, où l’incongru le dispute au grotesque, parfois les violences qui en résultent, qui monopolisent l’actualité médiatique. Il faut dire que c’est à cor et à cri que députés, journalistes et manifestants (voire émeutiers) ont dénoncé le « passage en force » du gouvernement et la violence ainsi faite aux « représentants du peuple ». Voilà qui frise l’abus de langage chez des gens qui s’enivrent de mots car les députés représentent plutôt un système électoral dont les résultats sont largement décrédités par l’abstentionnisme et dont on sait qu’ils eussent été différents avec un autre mode de scrutin.
Le risque pour le pays serait que se propagent les violences, pillages et déprédations d’une ultra-gauche à laquelle les Insoumis servent de caution idéologique. En effet, outre qu’elle serait parlementaire (le pire des régimes), leur « Sixième République » institutionnaliserait en quelque sorte l’appel à la rue, façon 1789 ou 1917. On imagine sans peine la trinité des égéries insoumises – Mmes Soudais, Obono et Panot – dans le rôle des tricoteuses révolutionnaires auquel les prédispose la qualité de leur tenue, de leur langage et de leur comportement.
M. Macron, dont la responsabilité serait alors engagée, aurait pu utiliser la voie référendaire, sans doute le meilleur moyen en République, de diriger fermement sans être tyrannique – mais c’eût été prendre un risque politicien et il ne l’a pas voulu. Il aurait pu aussi, plus simplement, ne pas changer d’avis, notamment sur le passage de 62 à 64 ans, mesure qu’il récusait naguère avec les arguments de M. Martinez aujourd’hui – mais il change d’avis, comme tout le monde, et, dans le cas du nucléaire, nous l’avons approuvé.
On est donc réduit aux hypothèses. Hypothèse complotiste : il organise le chaos pour mieux se présenter en défenseur de l’Ordre. Hypothèse psychologique : il satisfait un ego excessif qui le pousse à faire une réforme pour l’avoir faite, pour laisser une trace. Hypothèse réaliste : il veut complaire tout à la fois à la Commission Européenne et aux marchés financiers ; rassurer ceux-ci qui sont nos créanciers et prouver à celle-là que la France est capable de faire des économies. ■
* Agrégé de Lettres Modernes.
© JSF – Peut être repris à condition de citer la source.
Le Maqueron joue-t-il bien avec le feu ou, plutôt, ne serait-il pas en train de se morfondre au fond de sa retraite élyséenne, tout marri de devoir obéir à la défense qui lui a été faite de s’amuser avec les allumettes ? Question quasi métaphysique qu’il se pose lui-même, en écolier sous Ricœur, infantilement arthritique…
Plus sérieusement, on peut se demander si, dans cette espèce de «Monopoly» politique qu’ils se figurent entre eux, les «Partis de gouvernement» ne lanceraient pas tous en même temps les dés, si bien que nul ne sait plus dans quel case déplacer le pion que chacun est devenu chez eux… Ils se perdent en tractations plus ou moins honteuses, sous l’œil goguenard des LFIstes qui n’en auraient jamais espérer autant de leur part, à moins qu’ils n’eussent mis au point ensemble le système d’engrenages constitutionnels dans lequel ils emmêlent lubriquement leurs pinceaux.
Nous avons appris à savoir qu’aucuns ne pensent. En effet, désormais, tous, ils rétribuent des cabinets de conseils pour le faire à leur place et usent encore de vagues vases communicants, faisant assaut d’alambics et cucurbites pour distiller science politique avec conscience sanitaire obligée. Si bien que, d’un côté, le gauchisme tarabiscoté des socio-névropathes les incline à «comprendre» les feux et contre-feux de poubelles chez l’Hidalgo, de l’autre, le libéralisme chimique voudrait rendre soluble le précédent dans ils ne savent pas trop quelle VIe République reconstituante.
Total, acculés à leur propre bêtise, ils ne savent évidemment pas où donner de la tête, si bien que tous les jeux sont ouverts, au grand dam des commentateurs matous qui n’y retrouvent plus leurs petits.
Tout le monde se demande comment cela va se solder, et moi aussi. Mais je suis bien persuadé que c’est sur la formidable imbécillité de la gentaille gouvernante que l’on ne peut que compter pour faire pis encore ou, s’il pouvait plaire à Dieu, se débiner.
La fin du régime sera là quand les rats de l’Elysee et du gouvernement commenceront à quitter le navires
Trois hypothèses, laquelle choisir? Mais les trois, mon général!
Complotiste : le chaos est mon œuvre, l’ordre mon devoir.
Psychologique : Cette réforme est mon œuvre, je la ferai.
Réaliste : les marchés m’ont fait, la Commission m’a adoubé.
l’Ego, l’Ego, l’Ego, je suis hanté!
Ô mon âme entend le champ des matelots!