Stéphane Durbec : l’homme qui ne tombait jamais à pic
Par José D’ARRIGO, rédacteur en chef du Méridional.
Un quatrième article original et intéressant de José D’Arrigo sur ce même thème, paru le 27 mars dans le quotidien régional en ligne Le Méridional. Titre, nous le redisons, ami des royalistes d’Action Française depuis des lustres. Et dont nous recommandons la lecture. José D’Arrigo poursuit donc son Enquête à connotation régionale sur l’agonie des partis politiques français, ou, à tout le moins, sur leur délabrement. (Sur ce thème trois premiers articles sont déjà parus dans JSF auxquels on peut se reporter.)
Stéphane Durbec est à la fois un guerrier et un voltigeur de la politique. Il reçoit beaucoup de coups, de rebuffades, d’invectives, d’humiliations, mais il n’abdique jamais. Je connais bien Stéphane Durbec qui a longtemps été le responsable des jeunes du Front National, puis il est devenu l’un des conseillers régionaux les plus assidus de l’hémicycle. Je l’ai vu ferrailler, souvent en vain, sabre au clair contre Michel Vauzelle et ses ouailles. Je ne l’ai jamais vu sombrer. « On ne combat pas dans l’espoir du succès, dit-il avec panache en citant le Cyrano d’Edmond Rostand, c’est bien plus beau lorsque c’est inutile… »
Durbec a épuisé les charmes de la politique politicienne sans y avoir jamais goûté. Comment vous dire ? C’est un nationaliste, un souverainiste, un amoureux de la France, un homme d’ordre et de responsabilité, mais avant tout un pur. Voilà pourquoi il a quitté le Front National quand il a compris que c’était avant tout une entreprise familiale, voilà pourquoi il a adhéré aux Républicains où il a été accueilli comme un chien dans un jeu de quilles et voilà pourquoi il a adhéré à Reconquête pour soutenir Zemmour où…il n’a pas tardé à connaître les mêmes désenchantements.
Dans le petit village des Alpes de Haute Provence où il vit avec ses parents adoptifs il s’est lancé dans une lutte sans merci contre les magouilleurs locaux de la politique. Là encore, il se heurte à des murs. Mais Stéphane continue le combat, avec vaillance, comme un acharné de la France qui ne veut pas sombrer dans un mondialisme sans âme, sans tripes.
« Ce qui contribue à discréditer la noblesse de la politique, c’est la fin de la notion d’engagement affirme-t-il. Une génération entière ignore l’engagement, le don de soi pour une cause supérieure. Ceux qui se lancent dans le marigot cherchent davantage à faire carrière ou à obtenir des prébendes qu’à servir des idées. Les gens pensent qu’on est tous des crapules et qu’on est là pour profiter de rentes de situations. Ciotti et Wauquiez ce ne sont que des petits Sarkozy. Le seul qui peut nous sauver de l’apocalypse, c’est David Lisnard, le maire de Cannes, parce que c’est un homme de conviction et le contraire d’un opportuniste ».
Stéphane Durbec a côtoyé toutes sortes de gens au sein des partis : les ingrats, les ambitieux, les sans scrupules, les démagogues, les marathoniens, les gagne-petit, mais aussi les vertueux, les honnêtes, les enthousiastes et les courageux. A la campagne, il fait partie des dindons de la farce, ceux que le pouvoir a longtemps méprisés au profit de la politique de la ville : « Il y a une différence énorme entre la gauche et la droite, dit-il, la gauche a l’intelligence de régler ses comptes après les victoires alors que la droite règle les siens avant les défaites… »
« La politique n’est plus qu’un grand jeu de supercheries où les gens sincères se font évincer partout, ajoute-t-il, la désagrégation actuelle est liée à ces désillusions que des milliers de Français ont vécues en direct au sein de tous les partis. Ils n’y croient plus, ils n’ont plus personne pour coller des affiches, les caciques des partis jouent en eaux troubles tout en parlant de transparence, voilà pourquoi la politique partisane se meurt… »
Jean-Marc Chipot, responsable de Debout la France dans les Alpes-Maritimes, observe pour sa part que le naufrage des partis est bien réel mais il s’inscrit dans une décadence générale :
« On est dans l’air du temps, on s’abîme, tout fout le camp. Le malaise est global. C’est toute la France qu’on a connue qui se dissout à petit feu sous nos yeux. L’éducation nationale n’est plus qu’une fabrique de crétins. On transforme les citoyens en consommateurs imbéciles et veules. On les noie dans des divertissements stupides pour leur éviter de penser, nous n’avons plus de visionnaires, simplement des illusionnistes qui se maintiennent grâce à la dictature de l’émotion ».
Pour Jean-Marc Chipot, la politique ne peut plus s’exercer car on a dépossédé les maires de la plupart de leurs prérogatives (loi ALUR), le président de la République « est choisi par une oligarchie dont il devient le fondé de pouvoir, il ne défend que les intérêts particuliers des puissances d’argent transnationales ». Pour Chipot, Emmanuel Macron ne serait que « la créature de la grande finance internationale » soumis aux caprices de Jo Biden et de Ursula Von Der Leyen, présidente de la commission européenne. « Les Français n’ont guère conscience que nous sommes à la merci de l’inflation et que nos créanciers nous tiennent à la gorge. Nous ne sommes pas sortis de l’auberge…le cynisme a encore de beaux jours devant lui. » ■