L’Action Française a toujours été comme une « Fraternité » où le départ de l’un de ses membres, du fait de la mort, est ressenti comme le deuil de tous. De tous et de chacun de ceux qui restent… C’est ainsi que nous avons appris avec toute la tristesse de l’amitié, et tout spécialement de l’amitié d’Action Française, le décès à Marseille, dans la nuit du 4 au 5 mai, d’un des plus anciens d’entre nous, Albert Motte, à l’âge de 91 ans.
Royaliste de toujours, Camelot du roi dont il était sans doute, en Provence, le doyen, il avait été de tous les combats, toutes les activités, tous les événements, tous les engagements, dont certains furent risqués, de l’Action Française en Provence, depuis la période d’après-guerre, peu après la Libération jusqu’à encore tout récemment.
Il a été de ceux qui ont connu et vu l’Action Française à peine renaissante, des années 1950, rue Edmond Rostand, à Marseille ; le passage de témoin, à la présidence de l’Union Royaliste Provençale du Commandant Dromard qui l’avait créée à Pierre Chauvet, l’un et l’autre tout proches de Charles Maurras ; enfin la réactivation des sections d’avant-guerre, en sommeil du fait du conflit mondial puis des effets de « l’épuration ».
Vint quelques années plus tard l’engagement des royalistes pour l’Algérie Française où Albert Motte prit une part active : au grand jour, avec l’Action Française qui organisait de grandes réunions avec le socialiste Jean Méningaud et le bachaga Saïd Boualem, mais aussi, on peut le dire aujourd’hui, plusieurs décennies après, dans l’OAS, où, du fait de la situation géographique de Marseille, les membres de cette organisation clandestine, notamment des cadres de l’Action Française, eurent un rôle tactique important. On sait que ce fut un combat perdu. Sans doute perdu d’avance. Mais De Gaulle a lui-même prononcé que si les partisans de l’Algérie Française l’avaient combattu, ce fut, « eux au moins par patriotisme ». Albert Motte fut de ceux-là.
Il a participé par la suite à toutes les activités d’Action française – toujours nombreuses – en Provence : conférences, banquets de Camelots du roi, et la longue suite des rassemblements royalistes de Montmajour et des Baux de Provence. Il était présent, en juin 2002 pour saluer les Princes, comme il se doit, lorsqu’ils y sont heureusement venus à notre rencontre.
La dernière fois où nous avons rencontré Albert Motte, discuté avec lui, ce fut il a quelques mois à peine, à Roquevaire, sur la tombe de Maurras, puis le soir à Aix, où il tint à voir, ou plutôt à revoir, le spectacle Maurras vivant, heureusement numérisé, restauré, grâce à Nicole Maurras et aux Provençaux ses amis. Il fut heureux d’assister à ce spectacle qui avait marqué le centenaire de Maurras en 1968.
À Madame Albert Motte, à ses enfants, sa famille et à ses très nombreux amis, de Provence et au-delà, nous présentons nos condoléances et l’assurance de notre fidèle souvenir.
Les obsèques d’Albert Motte seront célébrées ce jeudi 11 mai à 10 h 30, en l’église Saint-Pie X, 44, rue Tapis Vert 13001 Marseille.
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Je ne connaissais pas cette anecdote . L’appréciation de Charles de Gaulle est d’une justesse et d’une lucidité intéressante !
Je ne reviendrai pas sur le parcours militant d’Albert. Tout a été dit dans cet excellent article. Adieu mon ami.
J’ai rencontré ce grand MONSIEUR, à plusieurs reprises aux Baux de Provence et je pense qu’il était au siège de l’AF en 1986, où une bombe a failli détruire les locaux, encore un grand nom de l’AF qui s’en va
Pensées et prières.